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Pollution de l'eau par les granulés plastiques

La pollution de l'eau par les granulés plastiques est une forme de pollution de l'eau causée par la présence parfois en quantité importante dans les milieux aquatiques (fluvial, marin et côtier) de granulés plastiques d'origine industrielle, que l'on appelle alors « larmes de sirène » (en anglais : mermaid’s tears ou nurdles).

Larmes de sirène sur une plage du littoral français.

Les granulés plastiques moins denses que l'eau de mer flottent sur tous les océans et s'échouent sur les rivages, mélangés aux sédiments, aux végétaux, aux micro- et macrodéchets dérivants ; ce sont des microplastiques primaires. Les fragments (micro- et nanoplastiques) qu'ils libèrent en grande partie dans l'océan en vieillissant et en s'érodant, dits secondaires, sont des déchets diffus souvent invisibles, mais qui préoccupent de plus en plus les écologues et océanologues car source d'une large contamination du milieu marin.

Description

Accumulation de « larmes de sirène » dans l'environnement (2008). Ces déchets sont une source future de nanoplastiques.

Avant la naissance du plastique, ce terme désignait uniquement les petits objets arrondis, de pierre ou de verre (Verre de mer), roulés dans les vagues. Dans certaines mythologies, les sirènes pleurent des perles. Aujourd'hui, les larmes de sirènes sont également des petites billes, cylindres, comprimés ou pastilles. Elles ne sont pas issues de la fragmentation ultime des déchets plastiques.

Ce sont des produits manufacturĂ©s Ă  base de matière plastique, ils sont destinĂ©s Ă  la fabrication industrielle de nos biens de consommation, de nos objets et ustensiles. Ces granulĂ©s industriels ont une taille originelle de quelques millimètres (2 Ă  10 mm). Ils peuvent ĂŞtre de toutes les couleurs. Les plus frĂ©quentes sont les nuances de blanc translucide, blanc grisâtre, blanc jaunâtre, l’ambrĂ© et le noir. Dans le milieu aquatique, sous l'action abrasive du sable, de l'eau et des sĂ©diments, leur Ă©rosion conduit Ă  la dispersion de nanoparticules de plastiques (nanoplastiques) ou Ă  des microplastiques de quelques micromètres.

La densitĂ© moyenne a Ă©tĂ© estimĂ©e Ă  300 000 granulĂ©s par kilomètre carrĂ© Ă  la surface des ocĂ©ans au dĂ©but du XXIe siècle, et 100 000 granulĂ©s par kilomètre carrĂ© pour le fond des ocĂ©ans[1].

Menace pour l'environnement

Le nom poétique de « larme de sirène » masque une pollution :

  • les granulĂ©s de plastiques sont absorbĂ©s par les organismes vivants et s'accumulent tout au long de la chaĂ®ne alimentaire. Ainsi, l'ingestion de ces larmes de sirènes par les fulmars en Écosse est responsable d'une baisse de 30 % des populations de la zone[2] - [3] ;
  • les granulĂ©s de plastique concentrent les PCB ou des hydrocarbures qui ont tendance Ă  s’y agglutiner. Elles empoisonnent donc les organismes qui les avalent, contribuant Ă  l’accumulation de substances toxiques dans les rĂ©seaux trophiques marins (dont certains reprĂ©sentants sont consommĂ©s par l'Homme)[4] ;
  • les plastiques dans l'environnement libèrent les charges, les additifs et les composĂ©s plastifiants toxiques normalement liĂ©s aux molĂ©cules de polymères.

Origine de la pollution

L'origine de ces larmes de sirènes dans l'environnement est connue : les déversements accidentels, le transport, les rejets chroniques ou les utilisations inappropriées sont en cause[5]. Une évaluation initiale de la présence de ces granulés[6] a été réalisée en France en 2011 pour le processus européen de la Directive-cadre Stratégie pour le milieu marin (DCSMM) et le Bon État Écologique[7].

  • Perte de granulĂ©s plastiques industriels durant le transport : wagon-citerne Ă©ventrĂ© après un dĂ©raillement aux États-Unis.
    Perte de granulés plastiques industriels durant le transport : wagon-citerne éventré après un déraillement aux États-Unis.
  • Perte chronique sur une berge de rivière française (effluents industriels).
    Perte chronique sur une berge de rivière française (effluents industriels).

Références

  1. (en) Maggie Ayre, « Plastics 'poisoning world's seas' », BBC News, .
  2. Dr_Jan_Andries_van_Franeker">Dr Jan Andries van Franeker, « plastic waste in the sea: the stomach contents of Northern Fulmars », sur imares.wur.nl, Pays-Bas.
  3. Exemple développé par Bruno David dans l'émission Planète Terre de Sylvain Kahn sur France Culture, 16 avril 2014.
  4. Dr_Hideshige_TakadaLaboratory_of_Organic_Geochemistry">Dr Hideshige Takada, Laboratory of Organic Geochemistry, « International Pellet Watch: Call for pellets from world beaches! Global Monitoring of Persistent Organic Pollutants (POPs) using Beached Plastic Resin Pellets », Tokyo University of Agriculture and Technology.
  5. United States Environmental Protection Agency, « Plastic Pellets in the Aquatic Environment », .
  6. « Microparticules », sur ifremer.fr.
  7. Dr_François_Galgani">Dr François Galgani, « Bon État Écologique - Descripteur 10 Propriétés et quantités de déchets marins ne provoquant pas de dommages au milieu côtier et marin »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur ifremer.fr.

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