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Polel Diaoubé

Polel DiaoubĂ© (ou Polel DiawbĂ©, Pollele Diawbe) est un village du nord-est du SĂ©nĂ©gal, situĂ© dans le dĂ©partement de Kanel (rĂ©gion de Matam), Ă  une quinzaine de kilomĂštres du fleuve SĂ©nĂ©gal et de la frontiĂšre avec la Mauritanie. Le village a Ă©tĂ© fondĂ© vers 1860 par un Peul nommĂ© Diam Hammadi PathĂ© Sow. L’essentiel des habitants sont des Peuls.

Polel Diaoubé
Administration
Pays Drapeau du Sénégal Sénégal
RĂ©gion Matam
DĂ©partement Kanel
DĂ©mographie
Gentilé Polelnaajo
Population 2 438 hab. (2008[1])
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 15° 16â€Č 11″ nord, 13° 00â€Č 03″ ouest
Altitude 38 m
Localisation
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Polel Diaoubé
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Polel Diaoubé

    Histoire

    Polel DiaoubĂ© a Ă©tĂ© fondĂ© aprĂšs l’éclatement de la dynastie des DiawbĂ©s par un Peul nommĂ© Diam Hammadi PathĂ© Sow.

    Les DiaoubĂ©s sont une dynastie qui a rĂ©gnĂ© sur une partie du Fouta, dans le Toro actuel. Ils ont comme nom de famille Dia. Ils habitent le plus souvent prĂšs des points d’eau d’oĂč leurs connaissances mystiques liĂ©es Ă  l’eau. En effet ils ont le pouvoir de neutraliser les crocodiles et les hippopotames, et ont droit de propriĂ©tĂ© sur certains fleuves, affluents ou marigots. La dynastie des pĂ©cheurs ‘SoubalbĂ©s’ leur voue un grand respect et ont besoin chaque annĂ©e de leur autorisation pour ouvrir la saison de la pĂšche.

    Au milieu du XVIe siĂšcle, leur clan s’est disloquĂ© pour engendrer un autre sous-clan : les FresbĂ©s qui se sont convertis Ă  l’Islam et qui portent depuis le nom de Sow. Ces FresbĂ©s ont depuis refusĂ© de faire introniser leur roi ‘Ardo’ titre portĂ© par les rois des DiawbĂ©s et appellent depuis leur roi Eliman FresbĂ©s.

    C’est Ă  la mort d’Ardo YĂ©ro DiddĂ© (roi des DiawbĂ©s), assassinĂ© par Koli Tenguela que cette dynastie s’est Ă©parpillĂ©e pour fonder plusieurs villages qui ont tous comme terminologie DiawbĂ©, comme Dolol DiawbĂ©, Olol DiawbĂ©, Sottuma DiawbĂ©, Kobillo DiawbĂ© et plusieurs annĂ©es aprĂšs Polel DiawbĂ©.

    Le fondateur du village de Polel DiawbĂ© s’appelle Diam Hamadi PathĂ©. Le village doit ĂȘtre fondĂ© vers la fin du XIXe siĂšcle ou au dĂ©but du XXe siĂšcle. Si ces DiawbĂ©s ont transitĂ© par OrkadiĂ©rĂ© comme l’affirment la plupart des historiens, ils ne se sont pas beaucoup attardĂ©s dans ce village, en ce temps capital des Satiguis. Ils ont continuĂ© sur PolĂ©l car ils ne pouvaient pas rester Ă  OrkadiĂ©rĂ© en tant qu’éleveurs. Ils ne pouvaient pas vivre avec leur cheptel parce que les habitants de ce village Ă©taient plutĂŽt des agriculteurs. Il y avait aussi le poids du Satigui et de ses sbires qui les rackettaient tout le temps en prenant leur bĂ©tail comme impĂŽt.

    Ils ont donc dĂ©cidĂ© de poursuivre leur chemin avec Ă  leur tĂšte ce Diam Hamadi PathĂ©. Ils se sont fixĂ©s dans un premier temps prĂšs du marigot appelĂ© Wendou PolĂ©l. À leur approche, un petit pigeon (PolĂ©l en Pulaar) s’est envolĂ©, d’oĂč le nom que porte le village.

    Ils sont restĂ©s quelques jours mais leurs vaches passaient toujours leur nuit sur la place de l’actuel village. C’est ce qui les a poussĂ©s une fois de plus Ă  suivre la bonne volontĂ© de leur cheptel et Ă  se fixer dĂ©finitivement sur la place de l’actuel village, distant du marigot de presque 1 kilomĂštre Ă  l’époque.

    Depuis, le village n’a pas cessĂ© de grandir, de se dĂ©velopper. C’est tout d’abord un groupe de Peuls SaybobĂ©s appelĂ©s WorgankoobĂ©s qui va quitter le village de Kawel DialloubĂ© et qui avaient pour destination le village de DialloubĂ©. Ils seront retenus moyennant une bonne superficie de terre cultivable et vont accepter de se fixer dĂ©finitivement au quartier Worgo.

    Plusieurs autres groupes vont regagner le village dont notamment des NdouethbĂ©s venant de KadiĂ© PawĂ©, des ThioutinkoobĂ©s venant de Foumihara, des AwloubĂ©s venant de Mogo, des TorobĂ©s, des MathioubĂ©s, des WahilbĂ©s, des MaboubĂ©s et des SĂ©bbĂ©s venant d’un peu partout.

    Tout rĂ©cemment avec les problĂšmes de la Mauritanie un groupe d’une dizaine de maisons va grossir le village. Ces personnes viennent du village de Daneyal Doko (famille DembayĂ©l Sanda, famille GandĂ©, famille Moussa Amnatel et Gourel Mamadou Thiamma).

    Administration

    Polel fait partie de la commune d’OrkadiĂ©rĂ©.

    GĂ©ographie

    Polel se trouve à km de la route nationale N2, entre Ourossogui et Semmé. Les localités les plus proches sont Orkadiéré, Bosséabé, Wali Diala, Ounaré, Walel, Polel Awloubé. Le climat y est de type sahélien, chaud et sec[1].

    Lors du recensement de 2002, Polel comptait 2 700 habitants, 102 concessions et 320 mĂ©nages. Fin 2007, selon les estimations officielles, la population s’élĂšverait Ă  3 158 habitants. Le village compte 5 quartiers : Legal DiaobĂ©, Legal MaboubĂ©, Legal Worgo, Legal Koundel et Legal Kesal qui regroupe toutes les nouvelles maisons entre les autres quartiers et les villages de Polel AouloubĂ©, Wali Diala et BossĂ©abĂ©.

    Économie & dĂ©veloppement

    Polel Diaoube est un village qui ne cesse de s’adapter aux exigences du monde actuel.

    Si en 1960, le village a Ă©tĂ© dotĂ© d’une Ă©cole publique avec un nommĂ© Backaou Ndaw comme premier instituteur le manque d’eau hypothĂ©quait les chances de rĂ©ussite en rĂ©duisant l’effectif des Ă©lĂšves car il obligeait les populations de migrer vers les bords du fleuve.

    Mais vers les annĂ©es 1974, le village va pour la premiĂšre fois faire un bond considĂ©rable vers le dĂ©veloppement en parvenant Ă  accĂ©der Ă  ce liquide prĂ©cieux qui compromettait toute activitĂ© en saison sĂšche : l’eau. En effet, grĂące au dynamisme d’un jeune instituteur fraĂźchement affectĂ© et le financement d’un puits de 32 mĂštres de profondeur par le Secours populaire français, l’école a connu un essor et l’instituteur qui a pour nom Landing Niassy va poursuivre sa coopĂ©ration avec le secours populaire, les Ă©claireurs de France, de Belgique et du SĂ©nĂ©gal jusqu’à faire de Polel un village pilote en matiĂšre de coopĂ©ration internationale. Cette coopĂ©ration qui permettra la rĂ©alisation de plusieurs chantiers : reboisement, construction de salles de classe, de case de santĂ©, achat de moulins Ă  mil pour les femmes, consultations des malades avec soins gratuits, etc. L’école a pu se dĂ©velopper jusqu’à devenir dans les annĂ©es 1980-1990 l’une des plus performantes du dĂ©partement de Matam avec une cantine, une case de santĂ© et une mini bibliothĂšque.

    L’éducation et l’alphabĂ©tisation vont accĂ©lĂ©rer le dĂ©veloppement du village, car et depuis 1986, la FAO va crĂ©er sa premiĂšre cellule d’alphabĂ©tisation avec 2 groupes (un groupe d’hommes et un groupe de femmes) sous la houlette de l’infatigable Amar Yaya Sall, inspecteur d’alphabĂ©tisation, trĂšs dynamique pour son rĂŽle pour la dĂ©fense des langues nationales.

    La lutte contre le manque d’eau a toujours Ă©tĂ© le cheval de bataille des fils du village, En 1982 les ressortissants du village vont creuser le puits appelĂ© Woyndou Zaire. En 1988 sera crĂ©Ă©e l’Union des groupements de jeunes de la communautĂ© rurale de OrkadiĂ©rĂ©. Cette fĂ©dĂ©ration va creuser le puits qui se trouve sur la route de OrkadiĂ©re appelĂ© Woyndou Union. En 1989, une ONG appelĂ©e Les sƓurs optimistes, basĂ©e au Canada, va financer un forage pour 5 villages (OrkadiĂ©rĂ©, Gassambiri, Wendou BossĂ©abĂ©, Bassi Ala et PolĂ©l). Le village de Bassi ala sera expulsĂ© avec les Ă©vĂ©nements entre le SĂ©nĂ©gal et la Mauritanie, il ne va rester que 4 villages seulement. Mais le compagnonnage entre ces diffĂ©rents villages ne va pas durer, finalement il ne va rester que OrkadiĂ©rĂ© et notre village et ceci jusqu’en 2013 ;

    C’est lĂ  encore une fois que Dieu va nous venir en aide et cette fois par le biais d’un valeureux fils du village. Abdourahmane oumar Ly, parce que c’est de lui qu’il s’agit, va dĂšs 1990 faire appel Ă  tout son gĂ©nie d'expert en projet pour installer le premier rĂ©seau d’eau avec l’aide d’une ONG allemande, AFWAction SolidaritĂ© Monde, et une enveloppe de 5.000.000 Fcfa qui va permettre de rĂ©seauter l’eau dans km Ă  travers tous les quartiers du village. Et ce sera une longue sĂ©rie de rĂ©alisations avec notamment en 1992 un mini barrage sur la route de Wendou BossĂ©abĂ© avec la coopĂ©ration Belge (Fonds de survie) Ă  hauteur de 4000.000FCFA, l’achat de 2 moulins pour le groupement des femmes et l’achat de matĂ©riels agricoles pour le pĂ©rimĂštre maraĂźcher, l’achat de mĂ©dicaments, le tout pour un total global de 4.000.000 FCFA.

    À partir de 2009, nous avons entrepris la rĂ©alisation d’un forage pour lutter contre ce manque crucial d’eau car le forage que nous partagions avec OrkadiĂ©rĂ© ne pouvait pas Ă  lui seul rĂ©soudre notre besoin en eau qui devenait chaque jour plus important.

    GrĂące aux efforts conjuguĂ©s des fils du village, nous avons pu obtenir ce forage pour un coĂ»t global de 63.850.000 FCFA (pour le forage) et 24.250.000F pour le rĂ©seau d’adduction d’eau.

    Environnement

    Femmes de Polel pour le reboisement

    En août 2015, quelques jeunes de Polel épris du développement de leur localité lancÚrent un mouvement de développement de Polel.

    L’idĂ©e de base Ă©tait d'unir les Polelois avant tout car la localitĂ© venait de traverser une dĂ©cennie de crises d’ordre social, sociĂ©tal et religieux.

    AprĂšs quelques Ă©changes, quelques jeunes dĂ©cidĂšrent de lancer un projet de reboisement. Ils avaient la conviction qu’un tel projet aura un double impact: utilitĂ© environnementale et unification des habitants. Convaincus que ce projet nĂ©cessite des fonds et surtout de l’engagement de tous les Polelois oĂč qu’il soient, ils lancĂšrent un appel sur internet en dĂ©crivant le projet. Ce fut un succĂšs incontestable. En une semaine, formatnum:1 600 000 francs CFA furent collectĂ©s.

    Le nom NafoorĂ© Polel fut adoptĂ© pour ce mouvement. Le projet en est aujourd’hui Ă  la prĂ©paration de sa 4e Ă©dition qui sera lancĂ©e au mois d’aoĂ»t 2018. Les jeunes ont Ă  chaque fois rĂ©ussi Ă  mobiliser tous les habitants de Polel et autres bonnes volontĂ©s pour la rĂ©ussite de cet Ă©vĂ©nement qui est aujourd’hui le rendez-vous polelois le plus remarquable.

    À l'heure actuelle environ 2 hectares de terres sont reboisĂ©es, formant une ceinture verte Ă  l’Est du village. Un fils du village du nom de Away BA a Ă©tĂ© engagĂ© Ă  temps plein et est payĂ© 25 000 francs par mois. GrĂące Ă  ce symbole de rĂ©unification, les habitants de Polel ont par la mĂȘme occasion Ă  travers l'unitĂ© retrouvĂ©e mis la pression sur les autoritĂ©s pour obtenir l'Ă©lectrification du village et ont en un temps record achetĂ© une ambulance et rĂ©habilitĂ© le cimetiĂšre.

    Notes et références

    1. Plan local d'hydraulique et d'assainissement (PLHA). Commune d'Orkadiéré, 15 avril 2009, p. 10

    Voir aussi

    Association pour le développement de Polel en France

    Bibliographie

    • AndrĂ© Julien Mbem, « Fedde bamtaare Polel DiaoubĂ©, Association pour le dĂ©veloppement du village de Polel DiaoubĂ© », in Guide des diasporas africaines de France et du codĂ©veloppement, Éditions L'Harmattan, 2008, p. 61 (ISBN 9782296203174)

    Liens externes

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