Accueil🇫🇷Chercher

Polémique Brown dog

La polĂ©mique Brown Dog (Brown Dog affair) est une controverse politique Ă  propos de la vivisection, qui a eu lieu en Angleterre de 1903 Ă  1910. Elle inclut l'infiltration des confĂ©rences en mĂ©decine de l'universitĂ© de Londres par des fĂ©ministes suĂ©doises, des rixes opposant les Ă©tudiants en mĂ©decine et la police, la protection policière de la statue d'un chien, un procès en diffamation Ă  la Cour royale de justice et l'Ă©tablissement d'une Commission royale pour enquĂŞter sur l'usage d'animaux lors des expĂ©riences[1].

Histoire

La controverse dĂ©bute par des allĂ©gations suggĂ©rant que, en , William Bayliss, physiologiste et professeur de l'University College de Londres, a procĂ©dĂ© Ă  une dissection illĂ©gale sur un chien terrier de couleur marron, devant soixante Ă©tudiants en mĂ©decine. Selon Bayliss et son Ă©quipe, le chien avait Ă©tĂ© anesthĂ©siĂ© comme il se doit, tandis que, selon des activistes suĂ©doises, l'animal Ă©tait conscient et souffrait. La procĂ©dure est jugĂ©e cruelle et illĂ©gale par la National Anti-Vivisection Society (en). Bayliss, dont les recherches sur les chiens a permis la dĂ©couverte des hormones, outrĂ© par cette attaque Ă  sa rĂ©putation, intente un procès en diffamation et le gagne[2].

Statue de Brown Dog, Ă  Battersea

Érection d'une statue

Les militants anti-vivisection font rĂ©aliser en guise de mĂ©morial une statue en bronze du chien, inaugurĂ©e Ă  Battersea en 1906. Cependant, les Ă©tudiants en mĂ©decine s'Ă©lèvent contre ce qu'ils considèrent comme une provocation, ce qui entraĂ®ne de frĂ©quents vandalismes. Finalement, le mĂ©morial est mis sous protection policière permanente[3]. Le , près de 1 000 Ă©tudiants en mĂ©decine marchent Ă  travers Londres en agitant l'effigie d'un chien sur un bâton et doivent faire face Ă  des suffragettes, des syndicats et Ă  près de quatre cents officiers de police. Ces Ă©meutes font partie de ce qu'on a appelĂ© les « Ă©meutes Brown Dog » (« Brown Dog riots »)[4].

En , lassĂ© de la controverse, le Conseil de Battersea envoie quatre ouvriers, accompagnĂ©s par 180 policiers, retirer la statue durant la nuit. Celle-ci est ensuite fondue par le forgeron de la ville, en dĂ©pit d'une pĂ©tition comptant 20 000 signatures en sa faveur[5].

Une seconde statue en 1985

Une nouvelle statue du chien est commandĂ©e par des groupes anti-vivisection soixante-dix ans plus tard et est Ă©rigĂ©e dans le parc Battersea Park en 1985[6].

Références

  1. Baron 1956, p. 547–548
  2. Lansbury 1985, p. 10–12 et 126–127
  3. Ford 2013, p. 6
  4. Mason 1997, p. 51–56
  5. Kean 2003, p. 357
  6. Kean 1998, p. 153

Bibliographie

  • (en) J. H. Baron, « The Brown Dog of University College », The British Medical Journal,‎ (lire en ligne)
  • (en) Coral Lansbury, The Old Brown Dog: Women, Workers, and Vivisection in Edwardian England, University of Wisconsin Press,
  • (en) Edward K. Ford, The Brown Dog and his Memorial, Euston Grove Press,
  • (en) Peter Mason, The Brown Dog Affair, Two Sevens Publishing,
  • (en) Hilda Kean, « An Exploration of the Sculptures of Greyfriars Bobby, Edinburgh, Scotland, and the Brown Dog, Battersea, South London, England », Society and Animals,‎ , p. 353–373 (lire en ligne [archive du ])
  • (en) Hilda Kean, Animal Rights: Political and Social Change in Britain since 1800, Reaktion Books,
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.