Pitoune
Une pitoune est un terme employé au Québec pour désigner les billots de bois lors de la drave[1] (bois flottés), mais également une femme avenante.
Étymologies diverses
Le terme désigne techniquement les billes d'épinette, à forte senteur résineuse, transportées par voie fluviale des forêts aux usines lointaines qui les transforment en pulpe de bois pour la fabrication de papier[2].
Selon Jacques Rousseau, si son sens est le même, son origine serait amérindienne[3].
Une autre explication très répandue des origines du terme serait une déformation francisée « a pitoune » de l'expression anglaise happy town (« ville joyeuse »)[4], désignant la ville destination du bois flotté du bûcheronnage et où, ensuite, ils faisaient la fête[5]. Comme les draveurs y rencontraient des femmes dont ils étaient privés pendant les campagnes d'abattage des arbres, le terme se serait étendu au sens de « femme avenante »[5] voire de femme aux mœurs légères[6].
Bibliographie
- Raymonde Beaudoin, La Vie dans les camps de bûcherons au temps de la pitoune, Éditions du Septentrion, 2014.
Usage dans les textes littéraires
- Mary Rose Anna Travers dite La Bolduc en fait un titre de chanson, parue en 1930[7].
- Gilles Vigneault, Tit-Paul la pitoune,
- Erik Orsenna, Sur la route du papier : Petit précis de mondialisation III, Stock, .
Articles connexes
Notes et références
- Archives de folklore (AF), 1949, coll. Fernand Grenier, 19, East Broughton (Les Appalaches)
- Trésor de la langue française au Québec
- Jacques Rousseau, « Les Américanismes du parler canadien-français », Les Cahiers des Dix, volume 21, Québec, 1956, p. 97
- Pour Erik Orsenna, l'origine a le mĂŞme sens que pour la ville d'Ottawa, capitale du Canada.
- Commentaire du musée du bûcheron des Grandes-Piles
- Marcel Brouillard, Sur la route de Vaudreuil, Ă©ditions Fides, 1998.
- 15730 (4432-2: 4468-1)