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Piscine de Mamilla

La piscine de Mamilla (birket Mamilla) est un ancien réservoir d'eau située dans le quartier de Mamilla à 700 m au nord-ouest de la Porte de Jaffa à Jérusalem en Israël.

La piscine de Mamilla en 1854, entourée de tombes, et les murailles de la vieille ville en arrière-plan.

Dans son ouvrage majeur[1], le professeur de l'université d'Oxford, médiéviste et spécialiste de l'histoire du judaïsme talmudique, Adolphe Neubauer, donne l'orthographe birket el Memilé, qui est le nom d'un « aqueduc » en 1868 à Jérusalem, et qu'il rapproche des locutions « Beth Mamel » ou « Memala » mentionnées dans le Talmud de Babylone composé aux premiers siècles après J.-C.

La piscine Mamilla en 2017

Le bassin de Mamilla a une longueur de 96 m et une largeur allant de 61 m à l'ouest à 66 m à l'est. Sa profondeur 5,8 m en moyenne[2]. Située sur une pente à l'extrémité de la vallée du Hinnom, la piscine recueillait le ruissellement des eaux de pluie. Elle alimentait le Bassin d’Ézéchias (en) situé dans la Vieille Ville de Jérusalem près du saint-Sépulcre[3], et des fontaines de la ville[4].

La date de la construction de la piscine de Mamilla est relativement incertaine bien qu'on l'attribue souvent à Hérode qui a fait construire un aqueduc qui alimente entre autres ce bassin[5]. La piscine aurait pu servir de réservoir d'eau pour les quartiers construits sur la colline à l'ouest de Jérusalem lorsque la ville s'étend au IIe siècle av. J.-C.. Cependant, des fouilles archéologiques indiquent qu'elle aurait été construite pendant la période byzantine, au plus tôt au IVe siècle, et qu'ainsi, elle n'aurait pas existé pendant la période du Second Temple[6].

Pendant la période byzantine, elle est mentionnée par Stratègios lorsqu'il décrit les secteurs habités par des Chrétiens lors de l'invasion de Jérusalem par les Perses Sassanides en 614[7].

À partir du VIIe siècle, la piscine de Mamilla s'entoure d'un cimetière musulman devenu vaste à travers les siècles, et fermé en 1927.

Du fait de son positionnement en hauteur sur la vallée par rapport à l'ancienne ville basse, elle était traditionnellement identifiée à la « piscine supérieure » mentionnée dans la Bible (2 Rois 18,17). Certains ont proposé de l'identifier à la « piscine des Serpents » mentionnée par Flavius Josèphe dans la Guerre des Juifs (V.3.2)[4] - [8]. Lors de travaux d'amélioration du réseau hydraulique dans les années 1860, les ingénieurs britanniques suivent l'appellation populaire et la nomment « bassin supérieur du Gihon » ou pour abréger « piscine supérieure » (Upper pool). Aujourd'hui, les archéologues identifient plutôt la « piscine supérieure » au Bassin de Siloé situé sur l'Ophel dans la Cité de David ou à un bassin dans le secteur de la Piscine de Bethesda (ou Betsaïda) au nord du Mont du Temple[9].

Galerie

  • Légende : Birket Mamilla communément appelée la « piscine supérieure de Gihon », entourée de tombes, avec la porte de Jaffa en arrière-plan, v. 1877.
    Légende : Birket Mamilla communément appelée la « piscine supérieure de Gihon », entourée de tombes, avec la porte de Jaffa en arrière-plan, v. 1877.
  • Dessin de la piscine et alentour en 1857
    Dessin de la piscine et alentour en 1857
  • La piscine en 1864
    La piscine en 1864
  • Piscine de Mamilla dite aussi « de Gihon », 1900-1920.
    Piscine de Mamilla dite aussi « de Gihon », 1900-1920.
  • La piscine en 1940.
    La piscine en 1940.
  • Photos prises entre 1898 et 1946.
    Photos prises entre 1898 et 1946.
  • En hiver, le bassin se remplit d'eau de pluie.
    En hiver, le bassin se remplit d'eau de pluie.
  • La piscine de Mamilla en septembre 2005.
    La piscine de Mamilla en septembre 2005.
  • Au fond de la piscine.
    Au fond de la piscine.
  • Derrière la piscine antique, la ville moderne.
    Derrière la piscine antique, la ville moderne.
  • Février 2015.
  • Vers février 2015.
    Vers .
  • Parois de la piscine aux maçonneries composites.
    Parois de la piscine aux maçonneries composites.
  • Février 2015.
    .

Notes et références

  1. Adolf Neubauer, La Géographie du Talmud, Paris, Michel Lévy Frères, (lire en ligne), p. 146
  2. Jerusalem in the time of the crusades sur Google Books page 174
  3. (en) Jérôme Murphy-O'Connor, The Holy Land, Oxford, Oxford University press, coll. « Oxford Archaeological Guides », , 551 p. (ISBN 978-0-19-923666-4, lire en ligne) p. 168
  4. Vincent Lemire, Soif de Jérusalem, Essai d'hydrohistoire 1840-1948, Paris, Sorbonne, , 663 p. (EAN 9782859446598), p. 249-251
  5. Michaël Jasmin, Histoire de Jérusalem, Puf, coll. « Que sais-je? », (présentation en ligne), p. 61
  6. R. Abu Raya , Y. Billig , (en) « Jerusalem, Mamilla Pool » , Hadashot Arkheologiyot : Excavations and Surveys in Israel, 115, 2003, cité in D. Gurevich, (en) « The Water Pools and the Pilgrimage to Jerusalem in the Late Second Temple Period », Palestine Exploration Quarterly, Volume 149, n° 2, 2017. Lire en ligne.
  7. (en) Rafa Abu Raya et Ya'akov Billig, « Jerusalem, Mamilla Pool », Hadashot Arkheologiyot: Excavations and Surveys in Israel, Autorité des antiquités d'Israël, vol. 115, , p. 49-50 (JSTOR 23485355)
  8. (en) Lewis Bayles Paton, « Jerusalem in Bible Times: III. The Springs and Pools of Ancient Jerusalem », The Biblical World, University of Chicago Press, vol. 29, no 3, (JSTOR 3140715)
  9. (en) Urban von Wahlde, « The "Upper Pool", its "conduit," and "the road of the fuller's field" in Eighth Century BC Jerusalem and their significance for the pools of Bethesda and Siloam' », Revue Biblique, Peeters Publishers, vol. 113, no 2, (JSTOR 44090857)

Annexes

Articles connexes

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