Pili (entreprise)

En 2012, la designeuse Marie-Sarah Adenis et le biologiste, Thomas Landrain réalisent l'impact polluant des encres et décident de créer le prototype d'un stylo semi-vivant et autonome dans sa production d'encre[5]. C'est à La Paillasse (Paris), un réseau de laboratoires interdisciplinaires[6], qu'ils tentent de réaliser ce projet. Après de nombreux essais infructueux, ils arrivent à une première version d'un colorant bleu secrété par une bactérie particulière. Ce prototype de stylo est donc composé de bactéries productrices de colorant qu'il faut nourrir pour obtenir de l'encre de manière infinie. C'est ce projet qui est à l'origine de l'entreprise Pili.

La start-up Pili voit le jour en 2015 créée par Jérémie Blache, Guillaume Boissonnat, Marie-Sarah Adenis et Thomas Landrain spécialistes en biologie, en chimie verte, en finance et en design[7]. Elle est basée dans le laboratoire La Paillasse Paris pour la partie chimie et à l'accélérateur Toulouse White Biotech pour le travail de biologie.

Pili base sa technologie sur les enzymes et conçoit des circuits enzymatiques pour des sources de carbone renouvelable en molécules colorantes[8]. Grâce à ces protéines très puissantes et à la synthèse enzymatique, l'entreprise obtient des colorants biomatériaux à partir de sources de carbone renouvelables comme le sucre, déchets agricoles et autres nutriments. Au départ, l'entreprise obtient uniquement un colorant bleu mais grâce à la spécificité et l’efficacité des enzymes, elle développe aujourd'hui plusieurs couleurs adaptables à diverses applications.

Afin de développer le projet à grande échelle, les enzymes sont intégrées dans des micro-organismes tels que les bactéries. Elles se développent dans l'eau à température ambiante. Le sucre est utilisé comme matière première renouvelable et ce processus de "bio-fabrique" ne génère aucun sous-produit polluant[9].

Bactéries vues au microscope

Pour réaliser ce processus biologique durable, les bactéries sont cultivées par procédés de fermentation dans des bioréacteurs. Une fois le processus terminé, les pigments sont filtrés des bactéries puis purifiés des résidus du milieu de culture. Pour finir, les pigments sont formulés en fonction des différentes applications. Le secteur du textile[10] est privilégié car c'est le principal défi écologique. En effet, il requiert un volume important de colorants.

En 2016, Pili remporte le concours Circular Challenge[11] organisé par CITEO. C'est un concours dédié aux startups et aux PME afin d'accélérer l'innovation au sein des filières de l'économie circulaire et du recyclage de papiers et d'emballages[12] .