Pile romaine de Luzenac
La pile romaine de Luzenac est une tour gallo-romaine en pierre, aussi appelée pile, située à proximité du village de Luzenac de Moulis, sur la commune de Moulis (Ariège), en France.
Destination initiale |
monument funéraire |
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Style | |
Patrimonialité |
Coordonnées |
42° 57′ 21″ N, 1° 05′ 01″ E |
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Situation
La pile se trouve dans un champ à proximité du cimetière entre la RD 618 et le Lez, à 439,5 m d'altitude.
Description
La pile a été construite sur un plan carré (2,70 m pour les faces nord et sud et 2,76 m pour les faces est et ouest) avec une niche sur la face Est. Sa hauteur actuelle est inférieure à 6,50 m.
Historique
La datation de cette pile est incertaine, probablement entre le Ier et le IVe siècle de notre ère. Il s’agit vraisemblablement d’un monument funéraire dédié à un personnage local, propriétaire ou notable[1].
Lors d'une présentation réalisée en 2015 sur « Nouvelles données archéologiques sur la carrière de marbre Grand-Antique d’Aubert (Ariège) »[2], Frédéric Vayssière, de l'INRAP, en traitant de l'environnement archéologique moulisien, propose une utile synthèse sur la pile romaine :
« Au mois de mai 1884, la Société française d’archéologie organise lors du Congrès archéologique, une excursion dans la vallée du Lez et s’arrête pour examiner la pile de Luzenac. L’abbé D. Cau-Durban et F. Pasquier ont fouillé à l’aplomb de la niche. Ils interprètent une couche de gros galets, située à 0,40 m de profondeur comme étant un tronçon de voie romaine long de 10 m et large de 4 m. Dans son inventaire général des piles gallo-romaine du sud-ouest de la France et plus particulièrement du département du Gers, Philippe Lauzun décrit une pile haute de 7,36 m, divisée en trois étages, revêtus d’un parement en petit appareil, avec à sa partie supérieure une niche, tournée vers l’est, dont la voûte est détruite. Il signale également qu’aucune carte ne l’indique... Au début du XXe siècle, F. Pasquier s’interroge sur la destination des piles gallo-romaines du Couserans. Le président de la Société des Études du Couserans, M. de Bardies a acheté le champ dit de la tour de Luzenac, pour empêcher la démolition de la pile gallo-romaine. En 1910, l’abbé F.-J. Samiac et Broué reprennent les fouilles et mettent en évidence que la voie romaine n’est rien d’autre qu’un dépôt alluvionnaire de gros cailloux et de blocs roulés... En 1921, l’abbé Samiac précise que le Couserans possède trois piles : Luzenac, Saint-Girons et Marsan. Un relevé architectural de la pile gallo-romaine effectué en 1965, par le Bureau d’architecture antique du sud-ouest, sous la direction de M. Lauffray, révèle qu’elle ne mesure plus que 6,49 m de haut... »
La pile romaine de Luzenac fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [3].
Notes
- « Moulis. De la pile romaine à la carrière », La Dépêche du midi,‎ (lire en ligne)
- Frédéric Veyssière, Nouvelles données archéologiques sur la carrière de marbre Grand-Antique d’Aubert (Ariège), Toulouse, tome lxxv - 2015, 250 p. (lire en ligne), Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, t. LXXV (2015), p. 157-205
- Notice no PA00093894, base Mérimée, ministère français de la Culture
Voir aussi
Bibliographie
- Philippe Lauzun, Inventaire général des piles gallo-romaines du sud-ouest de la France et plus particulièrement du département du Gers, Bulletin Monumental, Caen, Henri Delesques imprimeur-éditeur, 1898.
- Pascale Clauss-Balty (sous la dir.), Les piles funéraires gallo-romaines du Sud-Ouest de la France, Pau, Presses universitaires de Pau et des Pays de l'Adour, 2016.