Accueil🇫🇷Chercher

Pierre d'Alcantara de Querrieu

Pierre Alvar Arnold Marie Joseph François-de-Borgia Grégoire Hubert Comte d'Alcantara de Querrieu (né au château d'Ooidonk, Bachte-Maria-Leerne, en Belgique, le et mort au camp de concentration d'Oranienbourg-Sachsenhausen, en Allemagne, le ) est un aristocrate et un résistant belge.

Pierre d'Alcantara de Querrieu
Pierre d'Alcantara de Querrieu.
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Pierre Alvar Arnold Marie Joseph François-de-Borgia Grégoire Hubert d'Alcantara
Nationalité
Activité
Famille
D'Alcantara (d)
Père
Jean d'Alcantara de Querrieu
Mère
Marie-Lucie 't Kint de Roodenbeke
Conjoint
Enfant
Alvar Etienne d'Alcantara di Querrieu (d)
Autres informations
Religion

Biographie

Origines familiales

Le nom « d'Alcantara » est d'origine espagnole. Connue à Tournai à partir de 1695, cette famille est reconnue dans la noblesse belge en 1842 et obtient le titre de comte à partir de 1852[1]. Le père de Pierre d'Alcantara, le comte Jean (également appelé Juan) d'Alcantara (1879-1945) est consul de Belgique à Amiens. Un décret du adjoint au patronyme la mention « de Querrieu » (nom de l'arrière-grand-mère de son épouse Marie Lucie t'Kint de Roodenbeke). Ce décret distingue les descendants de la branche cadette de ceux de la branche aînée, simplement appelée d'Alcantara.

Pierre Alvar d'Alcantara est le fils aîné du comte Jean d'Alcantara de Querrieu et de la baronne Marie-Lucie 't Kint de Roodenbeke (1885-1929)[2]. Le comte Arnold t'Kint de Roodenbeke était son grand-père maternel. Il est donc un descendant de la famille 't Kint de Roodenbeke, propriétaire du château d'Ooidonk depuis 1864.

Carrière et mariage

Pierre d'Alcantara obtient un doctorat en droit et épouse la princesse Stéphanie de Windisch-Graetz le dans la paroisse royale de Saint-Jacques-sur-Coudenberg à Bruxelles[2]. La mariée est la fille du prince Othon de Windisch-Graetz et de l'archiduchesse Élisabeth-Marie d'Autriche et donc une petite-fille de l'archiduc et prince héritier Rodolphe d'Autriche et de Stéphanie de Belgique, faisant d'elle une arrière-petite-fille du roi Léopold II[3].

Descendance

Pierre et Stéphanie ont eu un fils unique : Alvar Étienne d'Alcantara de Querrieu (1935-2019), administrateur de sociétés. Marié en premières noces avec Anita-Christine Damsten (1936-1980), le couple a trois enfants[4] :

  1. Patricia d'Alcantara de Querrieu (1957), mariée à Serge De Backer, dont trois fils ;
  2. Frédéric d'Alcantara de Querrieu (1958), marié à Marie Agnes Toby, dont quatre enfants ;
  3. Véronique d'Alcantara de Querrieu (1960), mariée à François Lebrun.

RĂ©sistance chez les grenadiers

Pierre d'Alcantara est membre de la maison royale de Léopold III. Comme son collègue Amaury de Mérode, il était mécontent du second mariage du roi. Le comte d'Alcantara fait partie de ceux qui sont déterminés à résister à l'occupant allemand. Il a soigneusement rédigé ses idées témoignant de son patriotisme.

Il participe à la Campagne des 18 jours en tant que lieutenant de réserve chez les grenadiers. À partir de la fin , il rejoint les officiers de son régiment engagés dans la Résistance. Ce groupe de grenadiers était dirigé par l'officier Robert Kaeckenbeeck. Le comte organise les réunions secrètes mensuelles dans sa maison, rue Ducale à Bruxelles. Progressivement, ce groupe de résistance s'accroît et compte plusieurs centaines de soldats dirigés par quelques officiers nobles. Après un malheureux incendie dans les entrepôts des grenadiers, la Gestapo découvre des irrégularités chez un officier[5].

En , lors d'une perquisition au domicile d'un des officiers, tout l'organigramme est dĂ©couvert par les Allemands et la plupart des officiers qui y figurent sont arrĂŞtĂ©s, dont le comte Pierre d'Alcantara, le comte Charles de Hemptinne, le comte Xavier de Hemricourt de Grunne et Jacques Thibault de Boesinghe. Les officiers arrĂŞtĂ©s sont interrogĂ©s sans pitiĂ©. La Gestapo ordonne que tous soient dĂ©portĂ©s en Allemagne. Plus de la moitiĂ© des 90 dĂ©tenus auraient survĂ©cu aux camps. Le comte d'Alcantara est successivement emprisonnĂ© Ă  Bochum, puis Ă  Essen oĂą il est jugĂ© le . CondamnĂ© aux travaux forcĂ©s, il est ensuite transfĂ©rĂ© Ă  Sonnenburg avant d'ĂŞtre finalement internĂ© au camp de concentration de Sachsenhausen, oĂą il meurt le . Les tĂ©moignages Ă©crits de survivants font l'Ă©loge du comte d'Alcantara qui a rendu son dernier soupir Ă  l'infirmerie de Sachsenhausen oĂą il avait Ă©tĂ© admis pour soigner un phlegmon Ă  la lèvre[6].

Devenue veuve, Stéphanie de Windisch-Graëtz se remarie en 1945 avec Carl-Axel Björklund (1906-1986)[2].

Le journal de Pierre d'Alcantara accompagné de ses notes a été ajouté aux archives du prince-régent Charles de Belgique, aux archives du palais royal de Bruxelles.

Références

  1. Enache 1999, p. 42.
  2. Enache 1999, p. 39.
  3. Enache 1999, p. 36-37.
  4. Enache 1999, p. 39-40.
  5. d'Udekem d'Acoz 2002, p. 317.
  6. d'Udekem d'Acoz 2002, p. 320.

Bibliographie

  • Marie-Pierre d'Udekem d'Acoz, Pour le roi et la patrie : La noblesse belge dans la rĂ©sistance, Bruxelles, Éditions Racine, , 500 p. (ISBN 978-2-87386-287-9). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Oscar Coomans de Brachène, État prĂ©sent de la noblesse belge, Bruxelles, .
  • Nicolas Enache, La descendance de Marie-ThĂ©rèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermĂ©diaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.