Pierre Trémintin
Pierre Trémintin (Pierre Marie Jacques Nicolas) est un homme politique français, né le à Plouescat (Finistère) et mort le à Brest (Finistère).
Pierre Trémintin | |
Fonctions | |
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Député 1924-1940 | |
Gouvernement | IIIe RĂ©publique |
Groupe politique | DĂ©m. (1924-1928) DP (1928-1940) |
Biographie | |
Date de naissance | |
Date de décès | |
Résidence | Finistère |
Il est maire de Plouescat de 1912 à 1966 et conseiller général du canton de Plouescat de 1904 à 1940, puis 1954 à 1966. il est également député du Finistère de 1924 à 1940 et conseiller de la République de 1946 à 1948. Il a été fait officier de la Légion d'honneur.
Biographie
Pierre Trémintin est né à Plouescat dans une famille aisée, il est le petit-neveu du glorieux marin Yves Trémintin (1778-1862) de l'île de Batz[1]. Il suit ses études secondaires au collège de Lesneven, dont il sera plus tard, pendant une quarantaine d'années, président de l'Amicale des Anciens de l'établissement. Il fait ensuite des études de Droit, avant de s'inscrire au barreau de Quimper comme avocat en 1902.
Il est cité comme membre de la Fondation culturelle bretonne en 1957[2].
Vie politique
Pierre Trémintin s'engage tôt en politique. Il adhère en 1902 au Sillon de Marc Sangnier, puis au Parti démocrate populaire.
En 1904, il est élu pour la première fois conseiller général du canton de Plouescat. Il devient ainsi le benjamin de l'assemblée départementale.
En 1908, il entre au conseil municipal de Plouescat, commune dont il devient le maire en 1912. Ses principales réalisations pour la commune de Plouescat sont le réseau de distribution d'eau potable pour lutter contre les épidémies de fièvre typhoïde, l'amélioration de la voirie communale, la fondation d'un crédit agricole mutuel, la création d'un bureau de bienfaisance pour les nécessiteux, les dons de terrains pour la création de nouveaux logements à vocation sociale, la création d'un établissement d'enseignement ménager agricole.
Dans la décennie 1920, Pierre Trémintin, maire de Plouescat, dirige la "Fédération des républicains démocrates du Finistère", un parti catholique rallié à la République qui s'intègre en 1926 au Parti démocrate populaire[3].
Battu aux élections législatives de 1919, il est élu député en 1924 sous l'étiquette de l'Union Républicaine. Après la mise en place du scrutin d'arrondissement, il est largement réélu député de la deuxième circonscription de Morlaix (Finistère) en 1928. Il est de nouveau réélu en 1932 et 1936, par près de 70 % des suffrages.
Député du groupe démocrate, il devient ensuite porte-parole du groupe « Démocratie Populaire » et soutient la politique du président Raymond Poincaré au début de son mandat. À l'origine d'une soixantaine de propositions de lois, il porte notamment à cœur les intérêts du monde rural, les conditions de vie des salariés, la Sécurité sociale, les allocations familiales, l'enseignement du breton dans les écoles, l'instauration de la Société des Nations.
Il réclame avec constance un scrutin de liste régional couplé avec la proportionnelle intégrale.
Les événements de juillet 1940
Alors que l'Assemblée siège à Vichy, il propose, à l'occasion de la réunion de la Commission du suffrage universel, le 9 juillet 1940, un amendement tendant à compléter le texte de révision des lois constitutionnelles et ainsi formulé:
Ce que Pierre Trémintin vise, et auquel il tient qu’il soit fait explicitement référence dans le « dispositif » de révision présenté par le gouvernement est l’article 8 de loi constitutionnelle de 1875, complété par la loi constitutionnelle du 14 août 1884 disposant : « La forme républicaine du gouvernement ne peut faire l’objet d’une proposition de révision ».
Pierre Laval, auditionné par la commission, s’oppose à la prise en considération de l’amendement:
Selon Pierre Laval, l’amendement Trémintin-Lagrossillière est inutile parce que redondant. L’exposé des motifs qui introduit le projet de résolution du gouvernement, en reprenant la formule « dans l’ordre et la légalité républicaine », ne laisse aucun doute sur les intentions républicaines du législateur. Or, Pierre Laval ne l’ignore pas, un « exposé des motifs » n’a pas force de loi.
Le 10 juillet 1940, il est l'un des quatre-vingt parlementaires à voter contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Dès lors, il perd son siège de conseiller général pour 4 ans, tout en retrouvant une audience comme président de l'Association des maires de France à partir de 1947.
Après-guerre
En 1944 et 1945, il est délégué à l'Assemblée consultative provisoire et en 1946, il est élu conseiller de la République élu par l'Assemblée nationale jusqu'en 1948 et siège sous les couleurs du Mouvement républicain populaire.
En 1948, il est pour la première fois battu aux élections cantonales par le candidat gaulliste du RPF. Il est toutefois réélu à son ancien siège de conseiller général en 1954.
Il exerce ses mandats de maire et de conseiller général de Plouescat jusqu'à sa mort, le .
Notes et références
- Robert Cornilleau, « Un marin breton d'autrefois : Le pilote Yves Trémentin », L'Ouest-Éclair,‎ , p. 2 (lire en ligne).
- « 1991.6.4. Journée de la langue bretonne - 30 mai 1957 Musée départemental breton », sur musee-breton.finistere.fr (consulté le )
- Jean Rohou, "Catholiques et Bretons toujours ? (essai sur l'histoire du christianisme en Bretagne)", Ă©ditions Dialogues, Brest, 2012, (ISBN 978-2-918135-37-1)
Voir aussi
Bibliographie
- « Pierre Trémintin », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
- Jean Pascal, Dictionnaire des députés bretons de 1789 à 1983, Paris, PUF, 1983 (ISBN 2-13-038-265-7)
- * Claude Le Menn (préf. Yvon Etienne), Etonnants Léonards, Spézet, Keltia Graphic, , 189 p. (ISBN 978-2-35313-012-2), « Pierre Trémintin : Un record de longévité politique », p. 145-148
Liens externes
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