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Pierre Chéry

Pierre Chéry est un auteur de bande dessinée français né à Paris le et mort à Aurillac le [1].

Pierre Chéry
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  95 ans)
Aurillac
Nom de naissance
Pierre Gabriel Chéry
Nationalité
Activité

SpĂ©cialisĂ© dans la bande dessinĂ©e humoristique destinĂ©e aux enfants, il est notamment connu pour sa sĂ©rie Ouen le BĂ»cheron et son western Jim et Heppy. Sa carrière est « parsemĂ©e de petits chefs-d’œuvre[2] Â», ses scĂ©narios sont imaginatifs et renouvellent des thèmes classiques avec des idĂ©es inĂ©dites.

Origine et entrée dans le domaine de la bande dessinée

Origine sociale

Pierre Chéry est né le à Paris. Il vient d’un milieu modeste avec une mère au foyer et un père ouvrier puis artisan. Enfant, il lit beaucoup de bande dessinée dont Cœurs Vaillants avec les histoires de Tintin, et Capitaine Pat’ foll et Jim Boum de Marijac.

Élève peu studieux sans être mauvais, Pierre Chéry fait des études de publicités qui le conduisent à étudier le dessin pratique et industriel. À sa sortie d'école en 1945, il travaille chez un publicitaire pendant un temps, effectue son service militaire puis travaille dans la réalisation de petits panneaux publicitaires à mettre sous verre. Après cette expérience que Pierre Chéry n’affectionne pas réellement, il travaille pendant sept ans et demi dans une société de gravure industrielle qui avait besoin d’un dessinateur.

Entrée dans le monde de la bande dessinée

L’entrée dans le monde de la bande dessinée de Pierre Chéry s’est faite un peu par hasard sachant qu’il ignorait qu’être auteur de bande dessinée pouvait réellement être une activité. En effet, sa femme montra les dessins de son mari à la femme de son patron architecte. C’est à ce moment qu’il prit conscience qu’il était peut-être possible de vivre de la bande dessinée et il monta ainsi un dossier. Pierre Chéry créa alors une première histoire et se mit à chercher un éditeur. Il frappa à la porte de Vaillant, qui est à la fois un journal de bandes dessinées et une maison d’édition sous contrôle du parti communiste français. Les éditeurs lui ont alors demandé de faire un scénario qui fut accepté, puis une histoire.

À la suite d'un malentendu à propos de la rémunération de l’histoire entre l’auteur et Vaillant, Chéry ne renouvela pas l’expérience avec eux. Chéry déposa un dossier chez Cœurs Vaillants qui le recontacta peu de temps après et lui proposa de le prendre à l’essai pendant quelques mois. Il signa un premier contrat en 1957 avec Cœurs Vaillants chez qui il passa plus de vingt ans dans de bonnes relations, bien qu'il ait été athée. Pierre Chéry commença chez Cœurs Vaillants en dessinant des illustrations de jeux et de textes comme Brisk. Chéry commença son ascension à la suite de l’arrêt du travail de l’illustrateur Maurice Cuvillier. L’Union des Œuvres Catholiques de France lui demanda ensuite de reprendre les personnages de Cuvillier dont Sylvain et Sylvette car il avait arrêté le dessin à cause de la maladie. Pierre Chéry réalisa alors l’album Le Cirque en danger.

Inspirations et influences

Chéry dans son travail a été inspiré et influencé par des westerns comme Lucky Luke dont des références sont présentes dans ses œuvres. Il a même été accusé de trop s’inspirer de Lucky Lucke au point de copier Morris. De plus, ses personnages que sont les jumeaux Chuck et Joe sont comparables aux Dalton dans leur façon de débattre sur celui qui est le plus stupide.

Carrière

Techniques et style de dessin

Pierre Chéry ne se définit pas en ayant un style dessin particulier. Il va même jusqu’à déclarer que ses personnages manquent de caractère et qu’il pense imiter d’autres illustrateurs. Cependant il est possible de reconnaitre à Chéry une technique de dessin assez semblable à celle de Peyo. La qualité graphique de ses productions reste remarquable.

Les Éditions Fleurus et les journaux Cœurs Vaillants et Fripounet

Les Ă©ditions Fleurus, un groupe catholique, sont dans les annĂ©es 1950 Ă  la tĂŞte de plusieurs publications qui ont du succès. Alors que la pagination augmente, il est nĂ©cessaire de recruter de nouvelles aides pour entretenir les titres en bande dessinĂ©e. ChĂ©ry dĂ©bute alors sa carrière dans ces Ă©ditions. Le grand format, classique, est abandonnĂ© en 1957 pour une formule similaire aux autres hebdos de l'Ă©poque. Pierre ChĂ©ry dĂ©bute dans trois hebdomadaires : CĹ“urs Vaillants (devenu J2 Jeunes en 1963 puis Formule 1 en 1970), Fripounet et Marisette (devenu Fripounet en 1968) et Ă‚mes vaillantes dès 1957. Il est apprĂ©ciĂ© par ses dessins humoristiques, par diverses illustrations et de courts rĂ©cits complets. Il commence en « Ă  suivre Â», il confirme ses compĂ©tences et reçoit alors un contrat, il dĂ©bute Jim l'Astucieux. La technique de son dessin Ă©volue, il donne corps Ă  ses propres scĂ©narios en s'impliquant rĂ©ellement dans sa sĂ©rie, il n'hĂ©site pas Ă  accepter d'autres commandes notamment d'illustrations, des animations de rubriques ainsi que des jeux et rĂ©cits complets.

Pierre Chéry effectue une grande partie de sa carrière aux éditions Fleurus, il est même à l'origine de personnages qui font le succès des revues. En 1977, Formule 1, anciennement J2 Jeunes, est en difficulté et abandonne la création, Jim et Heppy ne survivent pas. De même pour Fripounet avec Oncle Jo Tenderfoot.

Jim et Heppy

Pierre ChĂ©ry, avec le scĂ©nariste Guy Hempay, est Ă  l'origine de la sĂ©rie Jim et Heppy, un rĂ©cit qui se dĂ©roule dans le Far West qui est peuplĂ© « d'outlaws Â» (hors-la-loi). Ce sont des hĂ©ros qui mettent ceux-ci derrière les barreaux : Jim est un justicier frivole, toujours une cigarette Ă  la bouche, il erre dans l'Ouest Ă  la recherche de torts Ă  redresser, avant le sixième Ă©pisode, L'Or de Shatertown (1962), il n'a pas de fonction officielle mais Ă  la suite de celui-ci il montre bien son statut de reprĂ©sentant de la loi, c'est un personnage indĂ©pendant et peut ĂŞtre en mission officielle comme apprĂ©hender les bandits pour aider et dĂ©fendre ses amis ; son acolyte, Heppy, est un gaffeur, irritable et portĂ© sur l'alcool, il reprĂ©sente le personnage typique qui permet Ă  l'intrigue de fonctionner et de se faire.

Lors de leurs aventures, ils croisent diffĂ©rents types d'individus notamment un banquier myope qui souhaite rĂ©ellement braver l'Ouest, etc. Certains personnages sont rĂ©currents comme « Little Pig Â», leur ennemi jurĂ©. De plus, dans le cadre de l'action, les personnages secondaires jouent un rĂ´le important. Cette sĂ©rie devient petit Ă  petit une sĂ©rie Ă  succès. Pierre ChĂ©ry se sent Ă  l'aise et lorsque Guy Hempay abandonne le scĂ©nario, ChĂ©ry se retrouve seul Ă  terminer le premier rĂ©cit. Il prend peu Ă  peu de l'assurance et fait preuve d'une grande imagination. Il donne un ton humoristique qui semble ĂŞtre apprĂ©ciĂ© par les lecteurs.

Jim et Heppy devient assez vite une bande dessinĂ©e importante du journal CĹ“urs Vaillants, elle reprĂ©sente la plus longue que connaĂ®t le journal et pendant 25 ans, entre 1957 et 1979, ils sont prĂ©sents presque sans interruption. Trois albums sont mis en vente par Fleurus, le premier album ClartĂ© sur Hoppa-city est tirĂ© Ă  300 exemplaires, le deuxième album La ville sans chevaux en 1961 est limitĂ© Ă  300 exemplaires, le troisième Outlaws en pĂ©ril est limitĂ© Ă  300 exemplaires Ă©galement. Ces trois albums ne connaissent pas une rĂ©elle diffusion lors de leur mise en vente par l'Ă©diteur.

Autres Ĺ“uvres chez Fleurus

Il réalise aussi d'autres séries et bandes dessinées notamment Sylvain et Sylvette aux côtés de Jean-Louis Pesch et Claude Dubois. À partir de 1957 c'est un réel succès pour cette série qui est reprise à la suite du décès du prédécesseur, Maurice Cuvillier. Elle existe au format à l'italienne mais les Éditions Fleurus lancent une nouvelle collection d'albums en forme traditionnelle (format en hauteur et cartonné). Pierre Chéry réalise trois albums après avoir effectué un essai sur un des titres qui appartient à la collection italienne. Sylvain et Sylvette est rééditée par les éditions du Triomphe en 2011 et 2012.

Pierre ChĂ©ry s'est surtout consacrĂ© Ă  Jim et Heppy dans CĹ“urs Vaillants mais il Ĺ“uvre aussi Ă  la crĂ©ation de Landry et Anicet lorsque J2 Jeunes tente de modifier ses hĂ©ros de bande dessinĂ©e en plus de sa formule. Landry est un sculpteur, Anicet un cuisinier et ils arpentent les routes d'une France dite « moyennageuse Â» en proposant de châteaux en châteaux leurs services. Après deux Ă©pisodes, les hĂ©ros ne survivent pas par la modification du titre en Formule 1. Aussi, Pierre ChĂ©ry est chargĂ© de continuer et terminer un rĂ©cit qui Ă©tait en cours publiĂ© dans CĹ“urs Vaillants, Le Pompon rouge, dont le crĂ©ateur est François Bel, Pierre ChĂ©ry s’accommode avec le style de celui-ci.

Fripounet

Pierre Chéry publie dans la revue Fripounet et Marisette (Fripounet après 1969) et il participe notamment à Brisk dont il est l'illustrateur aux côtés de Michel Joph qui est aux scénarios. Mais aussi Les Sous-Marins rouge, une histoire à suivre au ton réaliste, Billy Bull une quinzaine de récits complets entre 1971 et 1973 et Oncle Jo Tenderfoot avec Guy Hempay où il dessine 40 récits entre 1974 et 1980.

Francs-Jeux

Pierre Chéry participe aussi au bimensuel Francs-Jeux. C'est un magazine éducatif lancé en 1946 par la Ligue de l'Enseignement, le Syndicat des instituteurs et les Coopératives scolaires. Au moment où Chéry intègre l'équipe de Francs-Jeux, il retrouve des collègues de Fleurus notamment André Joy, Jan-Loup, etc. Pour Francs-Jeux, Chéry invente Ouen le bûcheron qui participe au succès du journal. La diffusion est ainsi assurée par le réseau des instituteurs et des coopératives scolaires par conséquent, le journal s'impose facilement. Ce journal perdure jusqu'en 1979 en évoluant vers plus de bandes-dessinées. Toutefois, le journal connaît une baisse des ventes qui s'explique par la non-motivation des enseignants et par la dégradation de la presse. La chute est donc certaine et le remplacement de Francs-Jeux par Virgule n'évite pas l'arrêt de la publication.

Ouen le bûcheron

L'histoire se dĂ©roule au Moyen Ă‚ge. Pierre ChĂ©ry utilise des Ă©lĂ©ments magiques de contes de l'Ă©poque mĂ©diĂ©vale. Le personnage, Ouen, se lance dans des aventures qui ont pour but de dĂ©fendre ou d'aider « son prochain Â». Il est marquĂ© par un rĂ©el courage et une grande volontĂ©, il dĂ©tient le pouvoir d'une « cognĂ©e enchantĂ©e Â». Il reçoit l'aide de Sarah, une sorcière qui Ă  la capacitĂ© d'annuler les mauvais sorts et malĂ©dictions qui peuvent frapper certains personnages. D'autres protagonistes assez fabuleux sont prĂ©sents dans cette sĂ©rie notamment un certain homme baraquĂ© pas très courageux qui affirme qu'un maillet frappeur le rappelle Ă  l'ordre Ă  chaque blasphème, un apprenti sorcier dĂ©brouillard, etc. Le hĂ©ros, par des scĂ©narios bien maĂ®trisĂ©s et un dessin performant, devient un personnage important de Francs-Jeux puis de Virgule pendant une vingtaine d'annĂ©es.

Dans ce journal Chéry créée aussi d'autres personnages à différentes époques notamment Tug, Romarin et Fran. Fran n'est qu'une seule aventure, Nazaire est une série de gags publiée en dernière page et qui se maintient longtemps avant d'être remplacé par Le Sapeur Médard, où Chéry met en scène un pompier gaffeur et ce pendant une vingtaine d'années.

Virgule

Francs-Jeux reçoit un nouveau titre : Virgule. Il inaugure une nouvelle formule avec un plus grand format, une publication de nouveau personnages et fait une place au rĂ©dactionnel. Le personnage Ouen rĂ©siste par sa popularitĂ©, ChĂ©ry crĂ©e Sylvère la pĂ©pite en rĂ©cits complets, Clodomir, il rĂ©alise aussi des illustrations pour quelques jeux. La tentative de maintenir en mensuel une suite au bimensuel Francs-Jeux engendre l’effondrement des ventes malgrĂ© les appels aux lecteurs, des referendums et de nouvelles orientations. Au bout de cinq ans, Nathan reprend celui-ci et la publication s'arrĂŞte après quarante numĂ©ros qui sont parus entre et . Il reste tout de mĂŞme Virgule, la nouvelle formule de Francs-Jeux oĂą il effectue quelques travaux, mais dès 1983 ce titre disparaĂ®t. Pierre ChĂ©ry prend sa retraite puisque son essai pour accĂ©der au Journal de Mickey comme scĂ©nariste ne se rĂ©alise pas.

Vaillant

La première histoire de Pierre ChĂ©ry publiĂ©e dans Vaillant permet Ă  celui-ci d'ĂŞtre entourĂ© de Tabry, Coelho, PoĂŻvet, etc. bien avant d'entrer chez CĹ“urs Vaillants. Il a dĂ©jĂ  un style quasi-professionnel pour un premier essai et « on comprend que le rĂ©dacteur en chef de l’époque l’ait acceptĂ© d'emblĂ©e ayant probablement discernĂ© le potentiel de ce dĂ©butant[3] Â». Il livre Ă  Vaillant un rĂ©cit, « Rouc et Rou Â» qui prĂ©sente deux jeunes jumeaux, un blond nommĂ© Rou et un roux nommĂ© Rouc qui font du camping, il dĂ©couvre par hasard un souterrain oĂą agisse des faux-monnayeurs, ils vont jouer de leur ressemblance et avancer l'arrestation des brigands. Le scĂ©nario est signĂ© par sa femme, Martine.

L'Almanach Achille Talon

Pierre ChĂ©ry participe aussi Ă  cet almanach, Ă©ditĂ© par Dargaud, paru fin 1980, il n'aura pas de suite. ChĂ©ry est sollicitĂ© par Jean-Marie PĂ©laprat, chargĂ© de cet almanach, comme ses collègues de Fleurus, NoĂ«l Gloesner et Robert Rigot, pour illustrer certains textes. Cet almanach comprend 400 pages, il est reprĂ©sentĂ© d'une certaine manière qu'il semble ressembler au style de Greg. La prestation reste anonyme, et ChĂ©ry met en scène Achille Talon sans signer ni crĂ©diter ses dessins.

Mickey

Ă€ la fin des annĂ©es 1970 et au dĂ©but des annĂ©es 1980, le Journal de Mickey veut produire des bandes dessinĂ©es innovantes avec les personnages de Disney. Pierre ChĂ©ry rejoint les scĂ©naristes qui proviennent de diffĂ©rents champs, sollicitĂ©s par la direction reprĂ©sentĂ©e par Patrice Valli et Pierre Nicolas. ChĂ©ry accomplit des scĂ©narios d'un rĂ©cit complet mais aussi d'une histoire Ă  suivre notamment « Picsou et le fromage prĂ©historique Â», une bande dessinĂ©e de quatre pages publiĂ© en 1982 et « Mickey et le Drakkar Â», un rĂ©cit de quarante cinq pages dont Pierre ChĂ©ry participe aux cĂ´tĂ©s de Michel Motti au script et Claude Marin au dessin.

RĂ©Ă©dition et reconnaissance

Lors de son interview au magazine Hop ![4], le journaliste demande Ă  Pierre ChĂ©ry de dresser un bilan de sa carrière et tire ces conclusions : « C'Ă©tait le bon temps. J'ai surtout apprĂ©ciĂ© la libertĂ© d'ĂŞtre chez soi et de pouvoir dĂ©cider de travailler ou non. Il y avait parfois des contraintes […] travailler le jour de NoĂ«l pour rĂ©aliser une illustration urgente Â». Selon lui, la bande dessinĂ©e ne reprĂ©sente pas rĂ©ellement de l'art, il la considère comme « un artisanat et un moyen d'expression Â». Lors de la fin de cette interview au magazine, il conclut par « Vous allez me sortir de l'oubli Â». De plus, Pierre ChĂ©ry est reconnu par la publication de l'intĂ©gralitĂ© de ses sĂ©ries par les Ă©ditions La Vache qui MĂ©dite dès 2013 avec Jim et Heppy, Ouen le bĂ»cheron, qui a Ă©ditĂ© plusieurs de ses albums.

Notes et références

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Cance 2012, p. 5.
  3. Cance 2012, p. 21.
  4. HOP !, no 135, 2012

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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