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Pierre Burtin

Pierre Burtin (1874-1905) est un officier français. Chef de compagnie dans l'armée impériale russe, il fut tué au combat lors de la guerre russo-japonaise.

Pierre Burtin
Pierre Burtin

Naissance
Metz (Moselle)
Décès
Yingkou (Chine)
Origine Drapeau de la France France
Arme Infanterie
Grade Lieutenant
Années de service 18951905
Commandement 2e centurie du 1er régiment (armée cosaque)
Conflits Guerre russo-japonaise

Biographie

Fils de Ferdinand Burtin[1], Marie Pierre Augustin Burtin naît le , à Metz, ville annexée à l'Empire allemand. En 1881, la famille quitte Metz pour s'installer à Pont-à-Mousson, laissant l’aîné, Paul (né en 1863), gérer la pâtisserie familiale.

En 1884, le jeune Pierre est inscrit au collège de Pont-à-Mousson. À l'âge de 16 ans, Pierre passe l'examen d'entrée d'une classe préparatoire au lycée de Dunkerque, afin de préparer l'entrée à l'École navale, mais ne réussit pas le concours. Il entre alors au lycée Saint-Sigisbert de Nancy, obtenant son diplôme de fin d'étude en 1894.

Le , Burtin réussit à intégrer l’École militaire de Saint-Cyr. Après sa formation, l'aspirant est promu sous-lieutenant le . Il est affecté au 159e Régiment d’infanterie alpine, à Briançon.

Dans ce régiment, le « grand blond à la barbe rousse » gagne le respect de ses collègues et de ses subordonnés. Le , Burtin est promu lieutenant. En , il est transféré au 36e régiment d'infanterie de ligne à Paris, mais quelques mois plus tard, il demande à être muté sur la frontière allemande, près de Belfort. De à , il suit un stage d'instruction militaire, puis dépose une demande de mutation en Afrique.

Le , Burtin est transféré au 4e régiment de tirailleurs tunisiens, situé à Sousse, en Tunisie. Arrivé au mois de mai de la même année dans un nouveau lieu d'affectation, il est nommé commandant d'une compagnie disciplinaire de la ville de Sidi El Hani. Pendant 8 mois, il apprend l'arabe et passe un examen d'État. En , il revient à Sousse.

En , la Guerre russo-japonaise ayant été déclarée, Burtin, qui rêvait d'actes héroïques, décide de rejoindre l'Armée impériale russe sur le théâtre des opérations. Lors d'une permission à Paris, il tente, sans succès, d'être temporairement détaché, et envoyé en mission en Russie. De retour au régiment, il demande un congé sabbatique de trois ans « pour des raisons de convenances personnelles ». Il est transféré au 62e régiment d'infanterie. Sa requête de congé sabbatique est finalement acceptée. Il quitte la Tunisie le . Le , muni d'une lettre de recommandation du général Lucien Cardot (1838-1920), adressée au général Kuropatkine[2], Burtin quitte la France.

Arrivé à Saint-Pétersbourg, Burtin tente en vain d'obtenir un laissez-passer pour la Mandchourie. À la mi-octobre, il se rend volontairement à Irkoutsk, puis à Harbin, où il tente, également sans succès, de rencontrer le général Kuropatkin. Début novembre, il se rend à Mukden, en Mandchourie du Sud, où il rencontre enfin le chef de la mission militaire française, le général Silvestre. Celui-ci le réprimande pour « conduite téméraire et séjour illégal à Mukden ». Sur recommandation du lieutenant-colonel Apushkin, Burtin se fait recevoir par le général Pavel Michtchenko[3], qui accepte finalement de l’intégrer aux troupes tsaristes.

Le [4], le lieutenant Burtin est rattaché à la 2e centurie du 1er régiment de Verkhneudinsk de l'armée cosaque de Transbaïkalie, avec le grade de Sotnik, soit « lieutenant cosaque ». Trois officiers russes parlant français, il en profite pour apprendre le russe et parfaire son instruction militaire.

À la mi-décembre, il participe à un raid de reconnaissance de neuf jours. Le , un détachement du général Michtchenko, comprenant la compagnie de Burtin, reçoit l'ordre de faire une descente sur Yingkou. Le , au passage de la rivière Hunhe, près du village de Kuleshe, Pierre Burtin repousse une première attaque japonaise. Il reçoit l'ordre de contre-attaquer, ce qu'il fait à la tête de ses cosaques. Touché par une balle lors de la charge, Burtin est désarçonné, mais son pied étant resté coincé dans l'étrier, il est traîné par son cheval, avant de recevoir plusieurs balles japonaises, dans la tête, la poitrine et les deux jambes.

Le corps de Burtin fut enterré, avec les honneurs militaires, le , près du village de Ladyavoz, en Mandchourie[5].

Hommage posthume

Un hommage posthume fut rendu par le prince russe Nikolaï Vadbolski (1869—1945) et la nouvelle de sa mort provoqua une vague de publications dans la presse française[6], et la presse russe, où le « meilleur fils de la France » fut honoré[5]. En 1907, un monument en bronze[7] fut érigé à La Goulette, en l'honneur de Burtin.

Bibliographie

  • R. De Fonclare :Un soldat: le lieutenant Burtin (1874 — 1905). Alpes, Vosges, Tunisie, Mandchourie, Chapelot, Paris, 1907, p.252.
  • Guy le Gouest: Pierre Burtin. Lieutenant de tirailleurs algériens et sotnik de cosaques du Transbaïkal, "Carnet de la sabretache", n°413, 1955, pp.6-17.
  • Journal des Sciences militaires, tome 11, n°7, Paris, 1907, p.473.

Notes et références

  1. Ferdinand Burtin (décédé en 1894) et Marie Élisabeth Augustine Jacot (décédée en 1886) possédaient une pâtisserie au centre de Metz.
  2. Алексе́й Никола́евич Куропа́ткин (1848-1925).
  3. Па́вел Ива́нович Ми́щенко (1853-1918).
  4. Date rectifiée du calendrier grégorien, institué en Russie en 1918.
  5. "L'Express du Midi", 27 avril 1905 sur
  6. Journal "Le Gaulois", Paris, 1905 ; journal "Le Temps", Paris, 1905 ; journal "Gil Blas", Paris, 1905 ; journal "L'Aurore", Paris, 1905 ; journal "La libre Parole", Paris, 1905 ; journal "L'Express du midi", Toulouse, 1905 ; journal "Le Stéphanois", Saint-Étienne, 1907.
  7. Monument du sculpteur Monsel, architecte Charles Dardel.

Liens externes

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