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Pierre-Jean-Baptiste Nougaret

Pierre-Jean-Baptiste Nougaret, né le à La Rochelle et mort le à Paris, est un homme de lettres français. Polygraphe, il est l'auteur de plus de cent quarante volumes portant sur les sujets les plus divers et dans tous les genres : poésies sérieuses et bouffonnes, drames, parodies, compilations historiques, écrits politiques, recueils d'anas, romans épistolaires, romans-mémoires. Il est surtout renommé pour ses démêlés avec Nicolas Edme Restif de La Bretonne, qu'il a rencontré à son arrivée à Paris en 1766.

Pierre-Jean-Baptiste Nougaret
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  80 ans)
Paris
Pseudonymes
Charlotte-Éléonore Nougaret, P.-J.-B. N***, J.J.B. N***, M.P.J.B.N.D.L.R., P.-J.-B.- N., N***, M***, M.N..., M.N***, M.T***, M. T***, M. de C***, Madame de Vilfranc, ... de Vilfranc
Nationalité
Activités

Biographie

Né le à La Rochelle, baptisé le lendemain en l'église Saint-Jean du Perrot, il est le fils aîné de Pierre Nogaret, négociant originaire de Caux installé à La Rochelle depuis trois ans, et de Marie-Louise Bourgeois, fille d'un procureur au siège présidial de cette ville, mariés dans la même église le [1] - [2].

Après avoir fait jouer, au théâtre de Toulouse, avec quelque succès, une petite comédie en un acte et en vers intitulée l’Incertain (1760), parodie de Zulica, imitée de l'Irrésolu de Destouches, Nougaret fait un bref séjour à Lyon, avant de s'établir à Paris, où il publie quelques pièces de vers[2] ainsi qu'un roman ordurier, La Capucinade, qui lui vaut quelques mois de prison.

Encouragé par Voltaire, à qui il adresse une héroïde intitulée l’Ombre de Calas (Paris, 1765, in-8o), il commence à écrire. Il rédige plus de cent ouvrages, qui ne se distinguent pas plus par le soin du style que par la décence ou la vérité historique.

À Paris, il se marie avec Angélique Thomin, fille de Marc Thomin, « ingénieur en optique de la Reine » demeurant dans le Cloître-Saint-Benoît, auteur d'une Instruction sur l'usage des lunettes ou conserves (1746) et d'un Traité d'optique mécanique (1749), né à Toury en et mort à Paris le à l'âge de quarante-cinq ans[3], avec laquelle il a deux filles. L'aînée, Charlotte-Éléonore-Césarine, voit le jour à Paris le ; elle est baptisée le lendemain à Saint-Séverin[4].

Sous la Révolution française, il est employé dans diverses administrations puis devient agent du comité de sûreté générale en province. En , il est envoyé à Grenoble avec Pierre Laligant, dit Morillon, qui a dénoncé une conspiration[5] - [6]. Chef du bureau de surveillance à la Commune de Paris, il est renvoyé sur dénonciation de Pache et de Chaumette.

Le , la Convention nationale lui octroie 2 000 livres dans le cadre d'un dĂ©cret en faveur des gens de lettres.

Il meurt le à Paris, au no 4 de la rue d'Assas, à l'âge de quatre-vingts ans et six mois[7].

Ĺ’uvres

Parmi la multitude d’œuvres de ce prolifique poète, romancier, auteur dramatique, moraliste et surtout auteur d’ouvrages licencieux, on cite :

  • La famille en dĂ©sordre (Ă©crit entre 1758 et 1763), parodie du Père de famille de Denis Diderot
  • Lucette ou les Progrès du libertinage, roman (Paris, 1763-1766, 6 vol. in-18)
  • La Capucinade, roman très licencieux (1765, in-12)
  • Ainsi va le monde, ou les jolis pĂ©chĂ©s d’une marchande de mode, roman (Paris, 1769, in-12, plusieurs fois rĂ©impr.)
  • De l'art du théâtre en gĂ©nĂ©ral (1769, 2 vol. in-12)
  • les Mille et une Folies, contes (Paris, 1771, 4 vol. in-12)
  • Almanach forain, ou les diffĂ©rens Spectacles des Boulevards et des Foires de Paris (1773)
  • Les Astuces de Paris, anecdotes parisiennes (1775)
  • Anecdotes du règne de Louis XVI (1776-1791, 6 vol. in-12)
  • Le Vidangeur sensible, drame en trois actes (1777)
  • La Paysanne pervertie, ou MĹ“urs des grandes villes (1777)
  • Suzette et Pierrin ou les Dangers du libertinage (Londres et Paris, Bastien,1778 ou 1780, deux volumes in-12 )
  • Les Faiblesses d'une jolie femme (1779)
  • Éloge de Voltaire, poème (1779)
  • Les Sottises et les Folies parisiennes (1781)
  • Les Dangers de la sympathie : Lettres de Henriette de Belval, au Baron de Luzi, & de diffĂ©rentes personnes qui ont eu part aux principaux Ă©vènemens de sa vie (1785)
  • Historiettes du jour, ou Paris tel qu'il est (1787)
  • Suite de la Pucelle d’OrlĂ©ans, en sept chants ; poème hĂ©roĂŻ-comique, Par M. de Voltaire : TrouvĂ©e Ă  la Bastille le 14 juillet 1789, Berlin et Paris, Laurens junior, 1790.
  • Histoire des prisons de Paris et des dĂ©partements (1797, 4. vol. in-12)
  • SĂ©miramis, tragĂ©die lyrique en trois actes (1802)
  • les MĹ“urs du temps, ou MĂ©moires de Rosalie de Terval, roman (1802, 4 vol. in-12)
  • Histoire du donjon et du château de Vincennes (1807, 3 vol. in-8°
  • Anecdotes militaires de tous les peuples (1808, 4 vol, in-8)
  • les Enfants cĂ©lèbres (1810, 2 vol. in-12)
  • BeautĂ©s de l’histoire d’Angleterre (1811, in-12), d’Allemagne (1812, in-12), de Pologne (1814, in-12), d’Espagne (1814, in-12), de Suède (1817), de Paris (1820, in-12), du règne des Bourbons (1822, in-12), de l’Histoire ecclĂ©siastique (1822, in-12), de l'histoire des États-Unis de l'AmĂ©rique Septentrionale(1824), etc.
  • Aventures les plus remarquables des marins ou PrĂ©cis des naufrages et accidens sur mer les plus extraordinaires depuis le XVe siècle jusqu'Ă  nos jours, Paris, Belin, , 352 p. (lire en ligne)

Notes et références

  1. Jean Sgard, Dictionnaire des journalistes, 1600-1789, Voltaire Foundation, 1999, vol. 2, 1112 pages, p. 747 (ISBN 0729405389).
  2. Philippe Havard de la Montagne (2007), p. 228.
  3. Nicolas Edme Restif de La Bretonne, Pierre Testud (éd.), Monsieur Nicolas, t. 2, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », , 1852 p., p. 1136-1140, note 11, et 1141-1142, notes 3 et 4.
  4. Philippe Havard de la Montagne (2007), p. 232.
  5. Paul Montarlot, « Les Accusés de Saône-et-Loire aux tribunaux révolutionnaires (suite) », Mémoires de la Société Éduenne, Autun, Société Éduenne des Lettres, Sciences et Arts, vol. 27,‎ , p. 117-142 (lire en ligne)
  6. Charles-Louis Chassin, La préparation de la guerre de Vendée, 1789-1793, t. 3, Paris, Imprimerie de P. Dupont, , 628 p. (lire en ligne), p. 166-171.
  7. Philippe Havard de la Montagne (2007), p. 251.

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • François-Xavier Feller, Dictionnaire historique, t. IX, Lille, L. Lefort, (lire en ligne), p. 535. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • François-Joseph FĂ©tis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie gĂ©nĂ©rale de la musique, t. VI, Paris, Firmin Didot, frères, fils & Cie, (lire en ligne), p. 333. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Philippe Havard de la Montagne, « De l’amitiĂ© Ă  la haine : RĂ©tif et Nougaret », Études RĂ©tiviennes, SociĂ©tĂ© RĂ©tif de la Bretonne, no 39,‎
  • Ferdinand Hoefer (dir.), Nouvelle biographie gĂ©nĂ©rale depuis les temps les plus reculĂ©s jusqu'Ă  nos jours, Firmin Didot frères, (lire en ligne), p. 314-317. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Pierre-Damien Rainguet, Biographie saintongeoise, Saintes, (lire en ligne), p. 424-428. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Dietmar Rieger, Dynamique sociale et formes littĂ©raires : De la sociĂ©tĂ© de cour Ă  la misère des grandes villes, Gunter Narr Verlag TĂĽbingen, Études littĂ©raires françaises, , 267 p. (lire en ligne), « Les Dangers de la ville, RĂ©tif de La Bretonne et la bohème littĂ©raire », p. 57-66. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littĂ©ratures, Paris, Hachette, , p. 1494. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

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