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Pidgin nauruan

Le pidgin nauruan est une forme de pidgin parlé sur l'île de Nauru. Jusque dans les années 1980, il était utilisé comme langue secondaire entre les travailleurs étrangers et la population locale nauruane. Il s'agit d'un pidgin à base d'anglais. Il serait apparu avec l'exploitation du phosphate et l'arrivée d'ouvriers étrangers, notamment Chinois, Caroliniens, Marshallais, Kiribatiens et Tuvaluans, devant développer une langue commune.

Pidgin nauruan
Pays Nauru
Classification par famille
Codes de langue
ISO 639-3 cpi
Linguasphere 52-ABB-db

Le pidgin nauruan a été étudié dans les années 1980-1990 par le linguiste Jeff Siegel, qui lui a donné le nom de Nauruan Pacific Pidgin[1] - [2].

Origines

D'après Jeff Siegel, le pidgin nauruan semble être le résultat d'un mélange entre le pidgin chinois anglais (en) et des pidgins mélanésiens (en), bien que le pidgin nauruan soit clairement distinct des différents pidgins mélanésiens[3]. Ses origines pourraient remonter aux débuts de l'exploitation du phosphate à Nauru (en) en 1908. À l'époque, un grand nombre de travailleurs étrangers furent amenés à Nauru. Ils provenaient de Chine, des îles Carolines, des îles Marshall (Micronésie) et, plus tard, des îles Gilbert et Ellice (aujourd'hui Kiribati et Tuvalu)[4].

Selon Rapatahana et Bunce, le pidgin nauruan est né pour répondre au besoin d'une lingua franca entre les travailleurs chinois, les autres communautés originaires des îles du Pacifique et la population autochtone de Nauru[2].

Vitalité

Les linguistes Rapatahana et Bunce indiquent en 2012 que ce pidgin est toujours parlé et utilisé par la population d'origine étrangère à Nauru[2], confirmant les dires de Wurm (2007)[5]. Cependant, Wurm note que le pidgin nauruan commence à être supplanté par l'anglais, et le juge « potentiellement en danger »[5]. Il est utilisé surtout par les commerçants chinois[5].

Notes et références

  1. Siegel 1990, p. 157-186.
  2. Rapatahana et Bunce 2012, p. 25.
  3. Tryon et Charpentier 2004, p. 18.
  4. Hickey 2013, p. 813.
  5. Wurm 2007, p. 517-518.

Bibliographie

  • (en) Jeff Siegel, « Pidgin English in Nauru », Journal of Pidgin and Creole Languages, vol. 5, no 2, , p. 157-186 (ISSN 0920-9034, DOI 10.1075/jpcl.5.2.02sie)
  • (en) Darrell T. Tryon et Jean-Michel Charpentier, Pacific Pidgins and Creoles : Origins, Growth and Development, Walter de Gruyter, coll. « Trends in Linguistics. Studies and Monographs » (no 132), , 578 p. (ISBN 3-11-089968-X et 9783110899689, lire en ligne)
  • (en) Vaughan Rapatahana et Pauline Bunce, English Language as Hydra : Its Impacts on Non-English Language Cultures, Bristol/Buffalo, Multilingual Matters, coll. « Linguistic Diversity and Language Rights » (no 9), , 275 p. (ISBN 978-1-84769-750-9 et 1-84769-750-X, présentation en ligne, lire en ligne), p. 25
  • (en) Raymond Hickey (dir.), The Handbook of Language Contact, John Wiley & Sons, , 888 p. (ISBN 978-1-118-44869-4 et 1-118-44869-3, présentation en ligne, lire en ligne)
  • (en) Stephen A. Wurm, « Australasia and the Pacific », dans Christopher Moseley (dir.), Encyclopedia of the World’s Endangered Languages, Routledge, , 669 p. (ISBN 070071197X et 978-0-7007-1197-0, présentation en ligne)
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