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Picnic the streets

L'appellation « Picnic the streets Â» dĂ©signe une sĂ©rie de pique-niques urbains ayant dĂ©butĂ© Ă  Bruxelles puis Ă  Liège[1], oĂą les participants sont invitĂ©s Ă  piqueniquer sur la rue elle-mĂŞme, bloquant de ce fait la circulation automobile. InitiĂ© par le philosophe Philippe Van Parijs, il s'agit d'un acte prĂ©sentĂ© comme une forme lĂ©gère de dĂ©sobĂ©issance civile, destinĂ© Ă  attirer l'attention du public bruxellois et des pouvoirs publics sur la mobilitĂ© douce et Ă  promouvoir la rĂ©appropriation de l'espace public par les piĂ©tons et les cyclistes.

Contexte

La congestion du trafic automobile à Bruxelles est une des pires d'Europe[2] - [3]. En effet, selon une étude de l'INRIX, Bruxelles est la deuxième ville la plus congestionnée d'Europe après Milan[4]. Les automobilistes perdraient en moyenne 72 heures par an dans la circulation[2].

La prĂ©valence de l'automobile Ă  Bruxelles avait dĂ©jĂ  fait l'objet, en 1971 de virulentes critiques, initiĂ©es par le journal anglophone bruxellois The Bulletin qui dĂ©crivait la Grand-Place de Bruxelles comme « le plus beau parking du monde Â»[5]. En effet, Ă  l'Ă©poque, l'espace de la Grand-Place servait de parc de stationnement. Une pĂ©tition exigeant la disparition de ce parking, signĂ©e notamment par Jacques Brel fut lancĂ©e, mais laissa les autoritĂ©s communales de marbre. Le Bulletin proposa alors d'organiser un piquenique sur la Grand-Place pour protester contre cet immobilisme, qui fut cette fois couronnĂ© de succès.

Reprenant cette idée à son compte, le philosophe Philippe Van Parijs (UCL) a proposé cette protestation dans une carte blanche publié dans Le Soir[6] et Brussel Deze Week[7]. La proposition a rapidement trouvé un écho par l'intermédiaire des réseaux sociaux et la première occurrence a eu lieu le [8] avec l'approbation plus ou moins bienveillante de la ville de Bruxelles. C'est ainsi plus de deux-mille personnes qui ont participé au premier pique-nique, organisé sur le boulevard Anspach, artère emblématique, selon les organisateurs, de la problématique de la mobilité à Bruxelles.

Critiques

Le mouvement Picnic the streets fait également l'objet de critiques régulières.

Les pouvoirs publics

La ville de Bruxelles a dĂ©jĂ  fait savoir Ă  multiples reprises qu'elle « ne comprenait pas Â» certaines exigences du mouvement, allĂ©guant par l'intermĂ©diaire de la porte-parole du bourgmestre de l'Ă©poque Freddy Thielemans (PS) que ce dernier « revendique des choses acquises Â»[9]. NĂ©anmoins Yvan Mayeur (PS), le successeur de Thielemans, s'est fait remarquer par sa prĂ©sence lors de l'Ă©dition du [10].

Le bourgmestre d'Ixelles, Willy Decourty (PS), sans pour autant empêcher le rassemblement qui aura lieu le place Ferdinand Cocq, estime pour sa part que Picnic the streets souffre d'un déficit démocratique et ne représente qu'une part congrue des intérêts de la population[11].

Les commerçants

Le responsable de la fĂ©dĂ©ration HORECA Bruxelles, Yvan Roque, a indiquĂ© que « ce [le Picnic the streets du ] sera une mauvaise journĂ©e pour le secteur horeca Ă  Bruxelles Â» et favorise une « solution structurelle Â»[12].

Autres

Le lobby automobile Touring a vivement critiqué les problèmes de circulation et les coûts pour la collectivité causés par cette initiative, estimés par Touring à 30 000 euros à chaque pique-nique[13].

Références

  1. La mobilisation a été relayée par l'agenda militant Démosphère Liège : http://liege.demosphere.eu/rv/864
  2. « Nulle part ailleurs autant de files qu'à Bruxelles et Anvers », sur 7sur7.be, (consulté le ).
  3. F.R., « Top 10 des villes les plus congestionnées d'Europe (diaporama) », sur batiactu.com, (consulté le ).
  4. (en) « Press Releases », sur INRIX - INRIX (consulté le ).
  5. The word’s most beautiful car park.
  6. « Recherche », sur lesoir.be (consulté le ).
  7. (nl) « Onleefbare stad? Philippe Van Parijs roept op tot ongehoorzaamheid », sur brusselnieuws.be (consulté le ).
  8. « Plus de 2000 participants confirmés au pique-nique du boulevard Anspach », sur RTBF Info, (consulté le ).
  9. « Bruxelles : premier succès de la saison pour l'initiative "Pic Nic the Streets" », sur sudinfo.be (consulté le ).
  10. (nl) « Ruim duizend picknickers bezetten Beursplein », sur brusselnieuws.be (consulté le ).
  11. « L’espace public appartient Ă  tout le monde et a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© au fil du temps. Si l’on a crĂ©Ă© des trottoirs, c’est parce qu’il fallait sĂ©parer les piĂ©tons des vĂ©hicules pour des raisons Ă©videntes de sĂ©curitĂ©. Ici, les organisateurs s’approprient cet espace Ă  titre quasiment privĂ© pour en faire une arme de contestation. Â» dans http://www.lesoir.be/304170/article/actualite/regions/2013-08-23/willy-decourty-pic-nic-c-estde-l-appropriation-l-espace-public
  12. « PicNic the Streets revient le 9 juin à Bruxelles. Pour rien? », sur RTBF Info, (consulté le ).
  13. http://www.lesoir.be/archives?url=/regions/bruxelles/2012-09-07/touring-un-pic-nic-coute-30000-euros-a-la-collectivite-936466.php#reactW
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