Phrixos et Hellé
Dans la mythologie grecque, Phrixos (en grec ancien : Φρίξος / Phríxos) et Hellé (Ἕλλη / Héllē, aussi appelée Ἀθαμαντίς / Athamantís) sont frère et sœur, enfants du roi Athamas et de Néphélé.
Légende
Leur père, Athamas (ou suivant les traditions leur belle-mère Ino), était sur le point de sacrifier Phrixos sur le mont Laphystion, quand il en fut empêché par Hermès (ou Zeus) qui, répondant aux prières de Néphélé, leur mère, envoya le grand bélier aux cornes et à la Toison d'or, Chrysomallos, leur permettant de fuir vers la Colchide. Phrixos grimpa sur son dos et sa sœur, qui craignait d'être la prochaine victime désignée, prit place derrière lui. Le bélier s'éleva dans les airs et se dirigea vers la Colchide, à l'est. Mais Hellé, atteinte de vertige, finit par lâcher prise et tomba à l'entrée du Pont-Euxin, qui sera rebaptisé « Hellespont » en son honneur.
Phrixos est ensuite accueilli en Colchide par le roi Éétès. En remerciement, Phrixos sacrifie le bélier en l'honneur de Zeus et confie la toison d'or au roi Éétès. Il se marie avec Chalciope, fille du roi, de qui il a plusieurs enfants, notamment Argos, un des Argonautes. La toison d'or du bélier devint célèbre et sa recherche fit l'objet, une génération plus tard, de l'expédition des Argonautes.
Selon une tradition rapportée par Valerius Flaccus, Hellé devient une divinité marine protectrice. Poséidon la séduit et elle enfante de Péon ou Édonos.
Étymologie et interprétation
Le nom de Phrixos, Φρίξος, se fonde sur l'adjectif φριξός / phrixós, « hérissé », désignation du bélier. Il semble donc avoir été originellement un bélier. Dans son iconographie, « il chevauche un bélier (ou est lui-même bélier). » L'identification de Phrixos au bélier est confirmée par des documents figurés montrant Hellé seule sur un bélier. Ce bélier, selon Jean Haudry, est le feu, dont le soleil est la forme céleste, et qui symbolise la fortune. Fils de Néphélé « nuage », c'est un feu des eaux célestes, comme l'or de sa toison est un feu des eaux terrestres[1].
Une grande ressemblance existe entre ce mythe et l'épisode biblique du sacrifice d'Isaac.
Sources
- Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 9, 1).
- Hygin, Fables [détail des éditions] [(la) lire en ligne] (III).
- Hygin, Astronomie [détail des éditions] [(la) lire en ligne] (II, 20).
- Ovide, Fastes [détail des éditions] [lire en ligne] (III, 857-876), Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne] (VII,7; XI, 195).
- Valerius Flaccus, Argonautiques [détail des éditions] [lire en ligne] (I et II).
Références
- Jean Haudry, « Les origines de la légende argonautique », sur etudesindoeuropeennes.fr,