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Philippe Presles

Philippe Presles, né le , est un médecin, psychothérapeute (TCC, ACT et EMDR) et essayiste français, notamment sur la conscience. Il contribue également par ses prises de position à animer le débat en santé publique (modération de la consommation d’alcool, transparence des données médicales, refondation des études médicales, réduction du risque tabagique grâce à la cigarette électronique). Ethicien et psychothérapeute en thérapie comportementale et cognitive, il a développé la théorie du saut de la conscience selon laquelle les enfants accèdent à la conscience supérieure de l’humanité aux alentours de 5 ans, ce saut étant repérable à six signes caractéristiques.

Philippe Presles
Philippe Presles
Philippe Presles
Biographie
Naissance
Nationalité
Activité

Formation et activité

Originaire de Bordeaux, il est diplômé de médecine (université Bordeaux II), de tabacologie (Paris XI), d’éthique de santé (Faculté libre de médecine de Lille), de thérapie comportementale et cognitive (AFTCC), et du MBA d’HEC Paris. Philippe Presles est membre du comité scientifique de SOS Addictions.

Création du Moi et Théorie du saut de la conscience

Dans son livre Moi – Apprendre à vivre avec son meilleur ami et son pire ennemi, Philippe Presles explique comment l’enfant élabore son Moi comme une construction psychique lui permettant d’accéder à la conscience en se projetant :

  • dans le futur pour construire des projets (et se dĂ©couvrir mortel),
  • dans le passĂ© pour accĂ©der Ă  ses souvenirs et construire son histoire,
  • dans l’esprit des autres pour subodorer leurs pensĂ©es et accĂ©der ainsi Ă  l’humour, au mensonge, aux dilemmes du bien et du mal et Ă  la honte de sa nuditĂ©.

Le Moi devient ainsi pour l’enfant un véritable alter ego avec qui s’engage un dialogue intérieur permanent. Ce phénomène survient aux alentours des 5 ans, comme l’a initialement décrit Philippe Presles dans sa théorie du saut de la conscience (Tout ce qui n’intéressait pas Freud).

Une fois conscients, les humains réinterprètent constamment leurs vécus. Cela explique pourquoi ils peuvent, à l’extrême, être malheureux quand tout va bien et heureux quand tout va mal. Être conscients leur donne ainsi le potentiel de privilégier le meilleur dans leurs vies et de se construire de belles histoires et de riches identités. Mais les humains sont tout aussi capables de gâcher leur vie en luttant contre leurs diverses productions psychiques (pensées, sensations et émotions désagréables) et en laissant certains de leurs rôles les dominer. Leur vie peut alors virer au cauchemar ou se rétrécir considérablement. Comment devenir l’ami de son Moi, plutôt que son ennemi, devient une question clé.

Prises de position

Pour une consommation très modérée de vin

En 2006 il publie avec le Dr Catherine Solano, PrĂ©venir – Cancer, Alzheimer, infarctus essai dans lequel ils remettent en cause le « paradoxe français Â» : si les Français meurent moins d’infarctus que les habitants d’autres pays occidentaux, ce n’est pas parce qu’ils sont protĂ©gĂ©s par leur consommation plus Ă©levĂ©e de vin, mais parce que les hommes français meurent prĂ©maturĂ©ment d’autres causes (cancers et accidents liĂ©s Ă  une consommation excessive d’alcool). Ils contestent ainsi l’adage selon laquelle le vin serait du velours pour les artères Ă  raison de 3 verres par jour pour les hommes et 2 verres par jour pour les femmes. Ces doses Ă©tant des moyennes Ă©tablies sur des courbes de mortalitĂ©, elles ne sont profitables qu’à la moitiĂ© de la population (Ă©cart type infĂ©rieur) et dommageables Ă  l’autre moitiĂ© (Ă©cart type supĂ©rieur). La dose statistiquement bonne pour la majoritĂ© serait d’un verre de vin par jour (en gardant un jour par semaine sans alcool).

Transparence des donnĂ©es mĂ©dicales 

Il est essentiel, tant pour les médecins, patients que pour les autorités publiques, de pouvoir disposer du classement des hôpitaux[1]. C’est notamment dans ce but que le recueil des actes réalisés par les hôpitaux a été mis en place en France en 1983 par Jean de Kervasdoué, puis généralisé à partir de 1995 (Programme de médicalisation du système d’information ou PMSI). Le premier palmarès est publié par Sciences et avenir en 1998, et celui du Point en 2001. Après avoir travaillé sur le PMSI à la Sanesco, Philippe Presles s’associe à Mohammed Qafli pour publier le premier palmarès mixte, public-privé, dans Le Nouvel Obs en 2008. Leur dernier palmarès publié avec L’Express en 2015 innove en mettant en avant les actes les plus réalisés dans les services de pointe.

Pour une refondation des études médicales

A l'initiative de Philippe Presles, 12 médecins ont lancé en 2010 un appel pour une refondation des études médicales[2]. Le but déclaré est d'intégrer les progrès de la médecine dans la formation initiale des médecins, afin de repenser la médecine de ville pour la rendre de nouveau attractive pour les jeunes médecins et éviter la création de déserts médicaux en France. Ils demandent que l'apprentissage de l'examen clinique dans sa globalité soit organisé dès la 2e année, sous forme de travaux pratiques. Il porterait aussi sur l'acquisition des techniques complémentaires simples, pouvant être réalisées partout, comme l'électrocardiogramme, le doppler (de poche), la spirométrie, l'otoscopie, etc. La pratique de l'échographie deviendrait la base de l'enseignement de l'anatomie qui serait orienté vers l'anatomie en coupes, améliorant ainsi la lecture des imageries standard.

RĂ©duction du risque tabagique grâce Ă  la cigarette Ă©lectronique 

Tabacologue, Philippe Presles fait le constat que de nombreux fumeurs arrĂŞtent de fumer facilement grâce Ă  la cigarette Ă©lectronique et certains sans mĂŞme s’en rendre compte. Quelle est la diffĂ©rence avec les autres substituts nicotiniques ? Quand le cerveau a besoin de nicotine, il pousse le fumeur Ă  fumer quand il utilise des patch ou des gommes, tandis qu’avec la cigarette Ă©lectronique, il pousse le fumeur Ă  vapoter. De ce fait le sevrage tabagique devient beaucoup plus facile et se fait sur le mode de l’exploration d’un nouveau plaisir. Et il s’agit d’un vĂ©ritable substitut nicotinique, infiniment moins dangereux que le tabac, car sans combustion du tabac, donc sans goudrons (cancers), sans monoxyde de carbone (Infarctus du myocarde, attaque cĂ©rĂ©brale) et sans particules fines solides (insuffisances respiratoires par BPCO) Ă  l’instar des snus suĂ©dois[3]. Pourtant la cigarette Ă©lectronique va rencontrer beaucoup de rĂ©sistances. Pour s’opposer Ă  cette tendance, Philippe Presles a organisĂ©, le , un appel pour la reconnaissance mĂ©dicale de la cigarette Ă©lectronique dans le sevrage tabagique rĂ©unissant 10 mĂ©decins[4], puis plus de 100[5], de toutes les spĂ©cialitĂ©s. Cet appel a Ă©tĂ© Ă  l’origine du refus des dĂ©putĂ©s europĂ©ens de voter le premier projet de directive concernant la cigarette Ă©lectronique en 2013. Mais finalement l’Europe imposera, dans la directive 2014/40/UE[6] sur les produits du tabac un cadre lĂ©gislatif très contraignant pour la cigarette Ă©lectronique. Le gouvernement britannique publiera pourtant en un rapport commissionnĂ© par le Public Health England qui fait de la cigarette Ă©lectronique le principal moyen de lutte pour la rĂ©duction du risque tabagique en Grande-Bretagne[7].

Bibliographie

  • PrĂ©venir Alzheimer, Cancer, infarctus et vivre en forme plus longtemps. Philippe Presles, Catherine Solano. Robert Laffont, 2006.
  • Grippe aviaire, comment s’y prĂ©parer ? Luc Jacob Duvernet, 2007.
  • Tout ce qui n'intĂ©ressait pas Freud : L'Ă©veil Ă  la conscience et Ă  ses mystĂ©rieux pouvoirs. Robert Laffont, 2011.
  • La Cigarette Ă©lectronique - Enfin la mĂ©thode pour arrĂŞter de fumer facilement. Versilio, 2013.
  • L'Envol de la conscience – Aider son enfant Ă  devenir libre et heureux. Versilio, 2013.
  • Moi- Apprendre Ă  vivre avec son meilleur ami et son pire ennemi. Albin Michel - Versilio, 2021.

Notes et références

  1. https://www.cairn.info/revue-gerer-et-comprendre1-2008-1-page-36.htm
  2. « Appel pour une refondation des études médicales », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) Olof Nyrén, « Oral use of Swedish moist snuff (snus) and risk for cancer of the mouth, lung, and pancreas in male construction workers: a retrospective cohort study », The Lancet, vol. 369, no 9578,‎ , p. 2015–2020 (ISSN 1474-547X, PMID 17498797, DOI 10.1016/S0140-6736(07)60678-3, lire en ligne, consulté le ).
  4. Le Parisien, « L'appel inédit de dix médecins en faveur de l'e-cigarette », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. Le Parisien, « L'appel de 100 mĂ©decins en faveur de la cigarette Ă©lectronique », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  6. http://ec.europa.eu/health/tobacco/docs/dir_201440_fr.pdf
  7. https://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/311887/Ecigarettes_report.pdf
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