Philippe Charles Jean Baptiste Tronson du Coudray
Philippe-Charles-Jean-Baptiste Tronson du Coudray est un militaire français, né à Reims, le et mort à Philadelphie, le . Frère de l'avocat Guillaume Alexandre Tronson du Coudray.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 39 ans) Philadelphie |
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Saint Mary's Catholic Churchyard (d) |
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Artillerie (d) |
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Carrière scientifique
Il fut également correspondant de l'Académie des sciences. Ami de Gribeauval, il a consacré ses écrits à l'usage de l'artillerie et à l'art du mineur, questions qui l'ont amené à soutenir la controverse avec le marquis Antoine Baratier Saint-Auban (es) (1713-1783) et le comte de Buffon (1707-1788) en particulier.
Carrière militaire
Chef de brigade d'artillerie il avait en cette arme un grand renom. Il fut recruté par Silas Deane pour être un interlocuteur local des Insurgés et il lui fut promis le rang de général de l'armée américaine. Il obtint la permission d'aller en Amérique comme volontaire, et partit avec une troupe de vingt-neuf officiers dont le major Thomas Conway, futur gouverneur de l'Isle de France, douze sergents français[1] et deux cents canons pour rejoindre l'armée de Washington[2]. Ils étaient sur le premier bâtiment frété par Beaumarchais, l'Amphitrite, parti du Havre en janvier 1777[3].
La suite du voyage de l'Amphitrite sera mouvementée : Tronson du Coudray trouvant le bateau pas assez confortable ni assez bien approvisionné, exige du capitaine Fautrel une escale à Lorient ! Alors qu'ils avaient réussi à quitter la France. Francy, le secrétaire de Beaumarchais, accourt sur place mais le malheur est fait, Stormont a la preuve qu'une expédition destinée aux États-Unis a été préparée avec l'accord du gouvernement français. Vergennes est furieux, la Cour envoie l'ordre à du Coudray de débarquer et de rejoindre son corps à Metz. Comme l'écrit Beaumarchais à Francy : "le diable est arrivé dans nos affaires". Après tous ces ennuis, du Coudray débarqué, l'Amphitrite peut repartir mais Fautrel a dû signer "une soumission positive et par écrit qu'il n'irait qu'à Saint-Domingue sous toutes les peines qu'il plairait de lui infliger à son retour s'il y manquait". Il ne s'imagine pas les conséquences de cet engagement. C'est au retour du navire que Jean Peltier Dudoyer, armateur nantais, s'occupera de l'Amphitrite, une source d'ennuis pour tout le monde.
C'est finalement à Bordeaux qu'il va s'embarquer. Arrivé en aux États-Unis, des tensions se firent jour avec les autres officiers généraux sur la place laissée aux Français, le plus virulent fut Henry Knox, du Coudray fut donc nommé inspecteur général des approvisionnements et manufactures militaires. Il participait aux améliorations des forts comme ceux de Mercer, Mifflin et Billinsport. Le Congrès l'éleva au grade de Major-général et Commandant de toute l'artillerie. Le , il traversait la Schuylkill sur un bateau plat, lorsque le cheval trop fringant qu'il montait se mit à reculer et précipita son cavalier dans la rivière, où il se noya. Son aide de camp, Roger, tenta de le sauver. Du Coudray fut enterré aux frais des États-Unis au cimetière de l'église Sainte-Marie de Philadelphie. Il était très mécontent des procédés de Beaumarchais envers lui[4].
Publications
- Discussion nouvelle des changemens faits dans l'artillerie, 1766
- Artillerie nouvelle, ou Examens des changemens faits dans l'artillerie française depuis 1765, Amsterdam, 1772
- Essai sur l’agriculture, 1774, in-8°
- Mémoire sur la meilleure méthode d'extraire et de raffiner le salpêtre, Uppsala et Paris : Ruault, 1774
- Mémoire sur la manière dont on extrait en Corse le fer de la mine d'Elbe, d'où l'on déduit une comparaison de la méthode catalane en général avec celle qui se pratique dans nos forges, Paris, 1775
- L’Ordre profond et l’Ordre mince, considérés par rapport aux effets de l’Artillerie, Metz, 1776
Notes et références
- sur le site Catholic Encyclopedia
- Dans sa lettre du adressée à Benjamin Franklin, Jacques Barbeu-Dubourg, il s'exprime ainsi à son sujet :
- « J'ai parlé à M. de Gribeauval, lieutenant général des armées du roi et directeur de l'artillerie, qui croit qu'il faut vous en envoyer trois dont, l'un en chef, qui serait M. Du Coudray, officier très-distingué et très-jalousé, qui a servi en Corse, et dont les connaissances en chimie pourraient être très-utiles. »
- La Fayette (Mémoires, page 19) dit que Du Coudray partit avec lui. Du Coudray vint en Amérique avant La Fayette, en janvier 1777, sur l'Amphitrite, premier bâtiment frété par M. de Beaumarchais pour les Américains, selon M. de Loménie. Silas Deane laisse en doute par quelle voie Du Coudray partit, p. 35.
- Silas Deane en France, p. 33.
Voir aussi
Bibliographie
- Thomas Balch, Les Français en Amérique pendant la guerre de l’Indépendance des États-Unis 1777-1783, [détail des éditions]
- Rapports de JB du Coudray au Congrès des États-Unis, et , dans les Papers of the Continental Congress, compiled 1774 - 1789, Record Group: 360. En français avec traduction en anglais.
- Tugdual de Langlais, L'armateur préféré de Beaumarchais Jean Peltier Dudoyer, de Nantes à l'Isle de France, Éd. Coiffard, 2015, 340 p. (ISBN 9782919339280).