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Petronella Oortman

Petronella Oortman (1656-1716) est une NĂ©erlandaise, dont la maison de poupĂ©e, minutieusement amĂ©nagĂ©e, fait partie de la collection permanente du Rijksmuseum Ă  Amsterdam. Sa maison de poupĂ©e a inspirĂ© le roman Miniaturiste (2014) de Jessie Burton[1].

Petronella Oortman
La maison de poupées, le Rijksmuseum, à Amsterdam.
Ĺ’uvres principales
Dollhouse of Petronella Oortman (d)

Petronella Oortman ne doit pas être confondue avec son homonyme Petronella Oortmans-de-la-Cour (en) (1624-1707), qui, a aussi possédé une maison de poupée maintenant dans la collection du Centraal Museum, Utrecht[2] - [3].

Biographie

La maison de poupées, peinte par Jacob Appel, 1710.

Petronella Oortman est la riche veuve d'un marchand de soie, Johannes Brandt[4], avec qui elle vĂ©cut dans la Warmoesstraat Ă  Amsterdam[5] . Comme les autres femmes riches d'Amsterdam[6], elle a construit une maison de poupĂ©e dont elle a amĂ©nagĂ©, entre 1686 et 1710, la dĂ©coration avec des matĂ©riaux et des miniatures coĂ»teux. Ă€ cette Ă©poque, les gentilshommes possèdent souvent des « cabinets de curiositĂ©s » oĂą ils conservent des collections de divers objets acquis au cours de leur vie et de leurs voyages : en effet, un cabinet peut ĂŞtre vu dans la petite salle de rĂ©ception (qui peut aussi servir de salon funĂ©raire) en bas Ă  droite de la maison de poupĂ©e. De mĂŞme, dans l'Amsterdam de l'âge d'or nĂ©erlandais, leurs riches Ă©pouses crĂ©ent aussi des maisons de poupĂ©e, symboles de leur statut social. L'emplacement exact de la maison d'Oortman dans le Warmooestraat n'est plus connu et les opinions diffèrent quant Ă  l'exactitude de la rĂ©plique qu'en est la maison de poupĂ©e, mais elle aurait reprĂ©sentĂ© les rĂŞves et les aspirations d'Oortman. On devait montrer aux visiteurs de la famille toutes les fonctionnalitĂ©s de la maison de poupĂ©e au cours de sĂ©ances qui duraient toute la soirĂ©e[7].

Après la mort d'Oortman, la maison de poupĂ©e fut transmise Ă  sa fille Hendrina et, après 1743, au frère de celle-ci, Jan. Selon Hendrina, sa mère a dĂ©pensĂ© quelque 30 000 florins pour sa maison de poupĂ©e, une somme Ă©norme certainement suffisante Ă  l'Ă©poque pour acheter une maison de canal (grachtenpand). Cependant, un inventaire de Jan estime sa juste valeur Ă  700 florins. Ă€ titre de comparaison, la maison de poupĂ©es de son homonyme Petronella Oortmans-de-la-Cour, pour laquelle 1 600 pièces de mobilier, des peintures et 28 poupĂ©es ont Ă©tĂ© commandĂ©es, a Ă©tĂ© vendue en 1744, pour 1 200 florins[8] - [5]. DĂ©jĂ  cĂ©lèbre au XVIIIe siècle, la maison de poupĂ©e d'Oortman a Ă©tĂ© achetĂ©e par l'État en 1821 et acquise par le Rijksmuseum en 1875[5]. Une peinture de la maison de poupĂ©e a Ă©tĂ© faite en 1710 par Jacob Appel.

La maison de poupée

La maison de poupĂ©e est composĂ©e de neuf chambres. L'Ă©tat actuel des chambres est encore très semblable Ă  la peinture d'Appel, bien que de toutes les poupĂ©es de cire, seule subsiste celle de l'enfant dans la nursery. Manquent aussi les vĂŞtements des poupĂ©es, qui Ă©taient encore visibles dans une photographie des annĂ©es 1950[9]Willem Frederiksz van Royen a peint une fresque murale dans la salle de jeu, et Johannes Voorhout dĂ©corĂ© de la tapisserie de la salle . Des objets en porcelaine ont Ă©tĂ© commandĂ©s en Chine[10].

Il existe diffĂ©rents comptes rendus selon lesquels Pierre le Grand a tentĂ© d'acheter une telle maison de poupĂ©e. Harry Donga suggère que celle d'Oortman Ă©tait une commande de Christoffel van Brants (nl) pour Pierre le Grand ; le tsar de Russie a sĂ©journĂ© dans la famille van Brants pendant quelques jours lors de sa deuxième visite aux Pays-Bas, mais, apparemment, le tsar partit Ă  la suite d'une dispute au sujet du prix de 30 000 florins exigĂ© par van Brants[11].

Notes et références

  1. (en) Spiegelman, Ian, « "Jessie Burton on the dollhouse that inspired her novel" », USA Today,‎ (lire en ligne)
  2. (nl) « Petronella Ortman », sur Netherlands Institute for Art History. (consulté le )
  3. (en) Westermann, Mariët, A Wordly Art : The Dutch Republic 1585-1718, Yale University Press, , 192 p. (ISBN 978-0-300-10723-4, lire en ligne), p. 34-35
  4. Broomhall and Spinks 110.
  5. (nl) « Oortman, Petronella (1656-1716) », Huygens Institute for the History of the Netherlands
  6. Broomhall and Spinks 99.
  7. (nl) « Dutch Dollhouse »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), National Geographic Society
  8. (nl) Mariët Westermann, A Wordly Art : The Dutch Republic 1585-1718, Yale University Press, , 34–35 p. (ISBN 978-0-300-10723-4, lire en ligne)
  9. Winkelman 100.
  10. Miller 45
  11. Donga 57-58.

Bibliographie

  • (en) Susan Broomhall et Jennifer Spinks, Early Modern Women in the Low Countries : Feminizing Sources and Interpretations of the Past, Farnham, Surrey/Burlington, Vt., Ashgate, , 99–122 p. (ISBN 978-0-7546-6742-1, lire en ligne), « Imagining Domesticity in Early Modern Dutch Dolls Houses »
  • Harry Donga, Christoffel van Brants en zijn hofje : Geschiedenis van het Van Brants Rus Hofje vanaf 1733, Hilversum, Verloren, , 57–58 p. (ISBN 978-90-8704-049-9, lire en ligne), « De legende van het poppenhuis van Christoffel Brants »
  • Judith Miller, Furniture, DK, , 560 p. (ISBN 978-0-7566-7288-1, lire en ligne)
  • Sharon M. Scott, Toys and American Culture : An Encyclopedia, ABC-CLIO, , 316 p. (ISBN 978-0-313-35111-2, lire en ligne)
  • Helene J. M. Winkelman, « Naar aanleiding van het proefschrift van Jet Pijzel-Dommisse, Het Hollandse pronkpoppenhuis. Interieur en huishouden in de 17e en 18e eeuw », Textielhistorische bijdragen, vol. 41,‎ , p. 91–102 (lire en ligne)

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