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Petit Lyonnais

Le Petit Lyonnais est un journal français, le plus grand quotidien de Lyon à la fin du XIXe siècle, et le plus tourné vers l'international, avant sa disparition.

Petit Lyonnais
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Date de création
Date de dissolution
Lieu de publication
Pays

Historique

Le journal est fondĂ© sur la base d'un journal « non politique », donc dispensĂ© de taxe, en 1868, par le libraire Victor Ballay et Duvand, en sociĂ©tĂ© anonyme au capital de 34 000 francs. BasĂ© place de la CharitĂ© Ă  Lyon, il se vend Ă  un sou dès son premier numĂ©ro, paru le . D'inspiration radicale, la feuille se montrait prudente dans son ton[1]. Le quotidien de Lyon est l'un des premiers Ă  demander des services spĂ©ciaux Ă  l'Agence Havas, pour couvrir l'actualitĂ© internationale.

La suspension de 1873 et l'apparition de concurrents

Le Petit Lyonnais, devenu plus politique dans son contenu, en se rapprochant du parti radical, est suspendu pour trois mois, de Ă  , après les Ă©vènements du . Entre 1870 et 1878 il tire Ă  plus de 100 000 exemplaires en permanence, mĂŞme si des concurrents sont apparus: les quotidiens "opportunistes" sont au nombre de quatre. Les deux plus importants et qui dominent la presse lyonnaise sont Le Progrès de Lyon, qui naĂ®t en 1868, et Lyon RĂ©publicain fondĂ© en 1878. Il y a aussi le Courrier de Lyon, nĂ© après l'agitation ouvrière de 1831, et l'Écho de Lyon, au tirage plus modeste[2].

La chute de l'Empire fut un vĂ©ritable triomphe pour un petit rival, Le Progrès de Lyon, qui, sous l'impulsion d'Eugène VĂ©ron, nouveau rĂ©dacteur en chef, avait manifestĂ© un regain de vigueur. Son tirage doubla, Ă  12 000 exemplaires en 1871. Eugène VĂ©ron le quitte ensuite pour le journal quotidien La France RĂ©publicaine, qui est fermĂ© en 1873[3].

MalgrĂ© cela, le Petit Lyonnais reste un fleuron du mouvement de la petite presse : son tirage est de 110 Ă  120 000 exemplaires par jour, dix fois plus que le sommet atteint par Le Progrès de Lyon.

Les difficultés avec l'Agence Havas, en 1877

Fin 1877, le Petit Lyonnais demande des services supplémentaires à l'agence Havas[4]:50, mais celle-ci décide de favoriser son rival[4]:51, le Peuple Lyonnais, afin d'inciter le Petit Lyonnais à abandonner sa rédaction de plusieurs journalistes à Paris, dont Victor Bergeret pour payer plus cher les services d'Havas. Quatre autres quotidiens lyonnais demandent au même moment des services supplémentaires mais refusent d'avancer l'heure de leur parution pour augmenter l'impact sur leur tirage.

L'agence Havas obtient, l'année suivante, la possibilité légale d'installer des bureaux télégraphiques à elle dans les différentes succursales de province. L'indépendance télégraphique du va prendre fin, selon l'historien Michaël Palmer[4].

Le système mis en place à Lyon est ensuite appliqué à d'autres villes de province, selon l'historien Michaël Palmer[4].

Le rachat par le baron Édouard Portalis

Le Petit lyonnais est dans la foulée, dès 1878, racheté par un spéculateur parisien, le baron Édouard Portalis, directeur de la Vérité[5], pour 1,35 million de francs. La vente aurait été conclue, selon une rumeur, au prix de 1,5 million de francs, prix qui comprend le matériel et la clientèle.

Après s'ĂŞtre opposĂ© au prĂ©fet Ducros, reprĂ©sentant de l’« Ordre moral Â», Victor Ballay se retire de la presse, devenant rentier Ă  36 ans. Pour racheter le journal, Édouard Portalis utilisa l'ancien agent de change LĂ©on Delaroche, en . Ce dernier constitua une sociĂ©tĂ© en commandite simple pour la publication et l'exploitation du journal et de deux feuilles annexes, dans laquelle, sans en ĂŞtre le gĂ©rant, il dĂ©tenait 7 775 « parts d'intĂ©rĂŞts et de propriĂ©tĂ© » sur 8 000.

Le déclin

LĂ©on Delaroche acquiert ensuite le Progrès de Lyon, en 1880, et abaisse son prix de 20 Ă  5 centimes. Ă€ partir de l'Ă©tĂ© 1881 le tirage de ce rival du Petit Lyonnais, quadruplĂ©, dĂ©passa constamment le chiffre fatidique des 40 000 exemplaires.

De son cĂ´tĂ© Edouard Portalis contrĂ´le successivement une douzaine de titres parisiens ou lyonnais, dont la VĂ©ritĂ©, Le Corsaire, le Petit Lyonnais et le XIXe siècle. Il contribue Ă  faire tomber les gouvernements d'Adolphe Thiers et s'inquiĂ©ta ensuite de la rĂ©elle « conjuration opportuniste Â» contre le Petit Lyonnais, menĂ©e en particulier par Challemel-Lacour, un intime de LĂ©on Gambetta qui avait Ă©tĂ© prĂ©fet de Lyon. Édouard Portalis chaussa les bottes du radicalisme avec le souci de ne pas avoir contre lui les « opportunistes Â», mais tant et si fort que le tirage du Petit Lyonnais diminua brutalement.

Le journal va ensuite dĂ©cliner rapidement. Il sera rachetĂ© en 1887 par les « opportunistes Â» du RhĂ´ne. Le nouveau directeur Julien Symian, dĂ©putĂ© de SaĂ´ne-et-Loire et futur ministre radical des Postes et TĂ©lĂ©communications, commença par supprimer la rĂ©daction parisienne, qui regroupait des journalistes tels que Goblet, Millerand, et Pelletan, puis la rĂ©daction lyonnaise.

Le Petit Lyonnais disparut en 1901.

Références

  1. "Histoire générale de la presse française", par Claude Bellanger, Presses universitaires de France, 1976
  2. Jean-Dominique Durand et Bernard Comte, Cent ans de catholicisme social à Lyon et en Rhône-Alpes : la postérité de Rerum novarum, Éditions de l'Atelier, , 566 p. (ISBN 978-2-70822-954-9, lire en ligne), p. 50.
  3. L’Histoire du progrès de Lyon jusqu’en 1890.
  4. Michael Beaussenat Palmer, Naissance du journalisme moderne, 1863-1914 : des petits journaux aux grandes agences, Paris, Aubier, , 350 p. (ISBN 978-2-70070-346-7, OCLC 299383295, lire en ligne), p. 52.
  5. André Gill et Bertrand Tillier, Correspondance et mémoires d'un caricaturiste : 1840-1885, Paris, Éditions Champ Vallon, , 409 p. (ISBN 978-2-87673-445-6, lire en ligne), p. 72.
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