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Édouard Portalis

Albert-Édouard Portalis, né le à Vesoul, et mort le à Poissy[1], est un journaliste et patron de presse français.

Édouard Portalis
Portrait photographique de Portalis par Wilhelm Benque dans le Quotidien illustré en 1895.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  73 ans)
Poissy
Nationalité
Activité
Sépulture familiale au cimetière de Passy.

Biographie

Fils du baron Jean-Baptiste Harold Portalis (1810-1899) et de la baronne née Victorine Adrienne Louise Caroline Mounier (1823-1881), Édouard Portalis est né au 35 rue Saint-Georges, dans le quartier historique de Vesoul[2]. À la suite d'un voyage aux États-Unis, il publie en 1869 un essai remarqué, Les États-Unis, le self-government et le césarisme, et prend la profession de journaliste[1]. Il fonde cette année-là une revue hebdomadaire, Le Courrier des deux mondes, proche du courant démocrate républicain qui commence à réémerger à la fin du Second Empire.

Durant la guerre franco-allemande de 1870, il devient rédacteur en chef de L’Électeur libre, puis fonde La Vérité, situé 9 rue d'Aboukir, proche de l'esprit communard : le journal est interdit le .

En , il achète Le Corsaire, journal à son tour interdit en pour une série d'articles signés Émile Zola, lequel prit peu à peu ses distances. Dans la foulée, il rachète alors l'Avenir national, mais le titre est interdit en pour un article signé « Alceste » contre le « comte de Chambord ». Il est également administrateur de La Constitution, journal qui est également interdit par le ministère d’Albert de Broglie.

En 1878, il acquiert Le Petit Lyonnais[3], puis, en 1886, Le XIXe siècle, un temps proche du boulangisme. Devenu financier, lanceur d’affaires, il a participé, en cette qualité à la création de la Société des « Messageries Parisiennes » puis de la « Compagnie des Voitures (Urbaines) », de la Compagnie du Gros Camionnage », de la Société de publicité « Bonnard-Bidault », de la Société des « Vidanges », de la Société du « Café de la Paix », de la Société « des Constructions de La Villette », de la Société « Fribourg ainé », de la « Société des Grands Magasins du Coin de rue », etc., toutes sociétés qui se sont effondrées les unes après tes autres[4]:132.

Il avait des moyens inhabituels de se procurer des fonds : Sa famille, on le sait, Ă©tait très riche. Son père, ancien receveur gĂ©nĂ©ral Ă©tait mort (non ! 1899 seulement), laissant une grosse fortune que Portalis avait dĂ©vorĂ©e en peu de temps. Sa mère vivait toujours et habitait Versailles. Un soir des voleurs s’étaient introduits dans la maison, avaient dĂ©foncĂ© le coffre-fort, et emportĂ© le contenu. La justice ayant commencĂ© son enquĂŞte, mais l’instruction a Ă©tĂ© immĂ©diatement et rapidement arrĂŞtĂ©e, lorsque le commissaire central est venu trouver Mme Portalis et lui dire carrĂ©ment : « Madame, il est inutile de continuer les poursuites. On connait le coupable, il est de votre maison, et la loi ne peut pas le punir. C’est votre fils. » Le voyage effectuĂ© en AmĂ©rique Ă©tait destinĂ© Ă  amener l’oubli de ce passĂ© gĂŞnant. Ensuite, il a essayĂ© de faire chanter Jules Favre de 300 000 francs, sous menace de rĂ©vĂ©ler l’histoire de la lĂ©gitimation frauduleuse des enfants LaluyĂ©, et prĂ©alablement lui avait soutirĂ© 100 000 francs Ă  ce dernier. Puis il avait profitĂ© du projet de loi sur la restitution des biens des d’OrlĂ©ans pour se faire payer grassement son silence par le duc d’Aumale[4].

En , il est poursuivi par la justice pour une affaire de chantage[5] : Le XIXe siècle faisait paraĂ®tre depuis deux ans une page de potins mettant en cause Isidore Bloch, du Cercle de l'escrime, et Charles Bertrand, du Cercle Washington[6]. Les deux hommes s'Ă©taient vu exiger des sommes de plusieurs dizaines de milliers de francs en Ă©change de l'arrĂŞt des publications « indiscrètes ». Les nĂ©gociations avaient entre autres Ă©tĂ© menĂ©es par le « baron » Ladislas Heftler[7], l'ex-dĂ©putĂ© Camille Dreyfus et le publiciste Raoul Canivet. Portalis, choisissant de s'exiler, fut condamnĂ© in abstentia Ă  cinq ans de prison et 3 000 francs d’amende. C'en Ă©tait fini de sa carrière.

De son mariage avec Laure Lapie (1846-1938), il n'a pas eu d'enfants.

Publications

  • Les États-Unis, le self-government et le cĂ©sarisme, Paris, Armand le Chevalier, , 280 p. (lire en ligne).
  • Deux RĂ©publiques, Paris, G. Charpentier, (lire en ligne sur Gallica).
  • La RĂ©vision, lettres Ă©changĂ©es entre le directeur de "la France" et le directeur de "la VĂ©ritĂ©", Paris, Édouard Dentu, (lire en ligne sur Gallica).
  • Un guet-apens judiciaire : mĂ©moire d’un condamnĂ© par dĂ©faut Ă  l’opinion, Ă  la presse, Ă  ses juges, Paris, Albert Savine, , 479 p., in-18 (lire en ligne sur Gallica).

Notes et références

  1. « Edouard Albert PORTALIS », sur http://portalis.name/.
  2. « Acte de naissance d'Édouard Portalis », sur https://archives.haute-saone.fr/ (consulté le ).
  3. Réponse de M. Portalis au journal de MM. Jantet… s’étant appelé : Le Lyonnais à cinq centimes, mais devant changer de titre, Lyon, impr. de Galint, (lire en ligne sur Gallica).
  4. André Lajeune Vilar, Les Coulisses de la presse : mœurs et chantages du journalisme, Paris, , 344 p., in-18 (lire en ligne sur Gallica), p. 121.
  5. Albert Bataille, « Édouard Portalis, roi des maîtres chanteurs », Causes criminelles et mondaines, Paris, Édouard Dentu,‎ , p. 183 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  6. Par « cercle », il faut entendre cercle de jeux que Portalis qualifiait de « tripots » et dont il réclamait, soi-disant, la fermeture.
  7. Ancien secrétaire du baron Ernest Seillière, il fut impliqué dans l'affaire Max Lebaudy.

Annexes

Bibliographie

  •  Jean-Claude Wartelle, Édouard Portalis (1845-1918), patron de presse Ă  l'amĂ©ricaine, Paris, H. Veyrier, , 192 p. (ISBN 9782851995223, OCLC 243717556).

Liens externes

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