Peter Cherif
Peter Cherif ou Abou Hamza, est un djihadiste français, né en 1982[1], membre d'Al-Qaïda en Irak et d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA). On perd sa trace au Yémen, jusqu'à son arrestation le à Djibouti.
Peter Chérif | |
Information | |
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Naissance | |
Surnom | Abou Hamza |
Patrie | France |
Condamnation | 2011 |
Affaires | Filière des Buttes-Chaumont Guerre civile irakienne Guerre civile yéménite |
Arrestation | 2004 2007 |
Biographie
Son père afro-caribéen, de confession catholique, meurt quand il a 14 ans. Sa mère, née en Tunisie[2], est quant à elle musulmane.
Avant de se radicaliser, Peter Cherif était connu pour des faits de vol avec arme ou de trafic de stupéfiants. À 20 ans, il tente bien de s’engager dans l’armée puis doit y renoncer. Il est alors dans la pratique religieuse, Farid Benyettou l'instruisant dans l'islam radical au sein de la filière des Buttes-Chaumont.
Il se convertit à l'islam en 2003 et il endoctrine les frères Kouachi, auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo commis en , mais aucun élément formel ne relie Peter Cherif à cet attentat[3].
Avec ses amis de collège Chérif Kouachi et Mohamed el-Ayouni, ils se tournent, ensemble, vers la foi et l’antisémitisme. Ils fréquentent la mosquée du Pré-Saint-Gervais jusqu'à ce que Saïd, le grand frère de Chérif, les emmène à la mosquée Adda’Wa de leur arrondissement où Farid Benyettou les endoctrine, mais sans vraiment passer à l'acte jusqu'à ce que leur ami Boubaker El Hakim les appelle au djihad lors d'une interview télévisée en 2003[1]. Peter Cherif se rend en Irak et se bat à Falloujah, mais il est capturé en 2004, emprisonné à Abou Ghraib et condamné à 15 ans de prison[1]. Il réussit à s’échapper de la prison de Badoush (au nord-ouest de Mossoul)[1] en 2007, avant d’être arrêté en Syrie, puis extradé vers la France. Remis en liberté avant d’être jugé, il s’échappe une nouvelle fois, le dernier jour de son procès, et fuit cette fois vers le Yémen où il se serait engagé dans les rangs d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique[4].
Peter Cherif serait arrivé en bateau du Yémen à Djibouti en 2018 dans la ville côtière d’Obock, avec de faux papiers et aurait d’abord séjourné dans un camp de réfugiés yéménites, avant de s’installer mi-septembre dans la périphérie de la ville de Djibouti où il aurait vécu de petits boulots, avant de projeter de se rendre en Algérie. Il est localisé par les Américains et la DGSE, qui donne l’information aux forces spéciales djiboutiennes, qui procèdent à son arrestation dans le quartier populaire de Balbala le [1]. Il est rapidement expulsé vers la France pour y être interrogé par la DGSI[5]. Il doit toujours purger le reliquat d’une peine de cinq ans de prison prononcée en 2011 pour sa participation à la filière des Buttes-Chaumont[1].
Notes et références
- Mathieu Suc, « Les dessous de la traque de Peter Cherif », mediapart.fr, (consulté le ).
- (en) Sebastian Rotella, « A Couple Divided by Faith », LA Times, (consulté le ).
- Élise Vincent, « Capture de Peter Cherif, un des terroristes français les plus recherchés », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- Simon Piel et Elise Vincent, « Emilie, Maxime, Peter, Boubaker… ces djihadistes français blacklistés aux États-Unis », lemonde.fr, (consulté le ).
- Bartolomé Simon et Jérémie Pham-Lê, « A bord du vol qui a ramené Peter Cherif à Paris », lemonde.fr, (consulté le ).
Voir aussi
Au théâtre
- Kévin, portrait d’un apprenti converti, texte d'Amine Adjina, mise en scène de Jean-Pierre Baro (présentation sur sceneweb.fr) La pièce a été écrite après qu'Amine Adjina a découvert que Peter Shérif était un de ses amis en classe de seconde, qu'il s’était radicalisé et avait rejoint la filière des Buttes Chaumont.