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Pays d'octobre

Pays d'octobre (titre original : Mississippi Blues) est un documentaire franco-américain coréalisé par Bertrand Tavernier et Robert Parrish et sorti en 1983.

Pays d'octobre

Titre original Mississippi Blues
RĂ©alisation Bertrand Tavernier
Robert Parrish
Sociétés de production Little Bear
Antenne 2
Université du Mississippi
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau des États-Unis États-Unis
Durée 107 minutes
Sortie 1983

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Un reportage dans le sud des États-Unis. Une expérience humaine et musicale scellée par une amitié forgée dès les années 1960 entre deux hommes de cinéma : l'un français et l'autre américain. « Il est des pays que l'on a déjà tellement exploré dans ses rêves, à travers des films et des livres, que s'y rendre tient tout à la fois du pèlerinage et de la découverte. Le Sud des États-Unis par exemple », murmure, en voix off, Bertrand Tavernier, à l'orée de cet émouvant voyage.

Fiche technique

Commentaires

  • Les entretiens entre Bertrand Tavernier, alors critique de cinĂ©ma et le cinĂ©aste Robert Parrish ont dĂ©bouchĂ© sur une histoire d'amitiĂ© et sur le rĂŞve de l'AmĂ©rique du Vieux-Sud, celle de William Faulkner et de Mark Twain, celle du gospel et du blues, celle du peuple noir asservi. Le rĂ©alisateur de The Wonderful Country Ă©tait lui-mĂŞme issu de Columbus, en GĂ©orgie, donc du Sud des États-Unis. « [...] J'avais neuf ans lorsqu'on a quittĂ© cet endroit mais je me souviens encore des forçats qui travaillaient devant notre maison avec les gardes tenant un fusil de chasse et un parapluie, et parfois deux chiens Ă  cĂ´tĂ© d'eux. [...] Je me rappelle des incidents qui m'ont marquĂ© : quand j'allais Ă  des revivals religieux. Les garçons blancs essayaient de s'y glisser... C'Ă©tait presque une orgie religieuse », confia alors Robert Parrish[1]. Le rĂ©alisateur amĂ©ricain essaya bien d'Ă©crire un livre sur cette enfance, mais en vain.
  • Fort heureusement, le jour arriva oĂą les deux hommes purent enfin mettre en commun leurs souvenirs, vĂ©cus (pour Robert Parrish) ou rĂŞvĂ©s (pour Bertrand Tavernier) et partir Ă  l'aventure. « On est donc parti lĂ -bas, on a tournĂ© en dĂ©sordre, sans plan, sans prĂ©mĂ©ditation, sans hiĂ©rarchie. [...] Notre accord de base Ă©tait fondĂ© sur une seule clause : l'obligation faite aux contractants de rester amis une fois le film terminĂ©. Le contrat a Ă©tĂ© respectĂ© », dit Ă  ce moment-lĂ  Robert Parrish[2].
  • « Mississippi Blues est un film de rencontres. [...] de multiples personnages habitent ces paysages, ces maisons, ces Ă©glises, oĂą s'aventure la camĂ©ra, que les cinĂ©astes prennent le temps d'Ă©couter et de filmer suffisamment pour Ă©viter tout effet de pittoresque : le pasteur qui, autrefois, chantait le blues avant de rejoindre l'Église, ou cet homme qui Ă©voque le combat des Noirs pour l'affirmation de leurs droits », Ă©crit Jean-Dominique Nuttens[3]. C'est aussi un film habitĂ© par la musique. « Nous sommes allĂ©s [...] dans les endroits oĂą sont nĂ©s B.B. King, John Lee Hooker, des tas d'artistes cĂ©lèbres. Mais je ne voulais pas partir Ă  la recherche des vedettes du blues, je voulais de la musique au quotidien. Je voulais prendre les gens sur le vif, montrer le rapport entre cette musique, jouĂ©e et chantĂ©e par des amateurs, et la vie de tous les jours [...] », affirme Bertrand Tavernier[4].
  • Des images comme des propos du film Ă©manent « la sensation d'un monde qui meurt », juge Jean-Dominique Nuttens[5]. Cette impression est accrue par le fait que Mississippi Blues est tournĂ© en automne. Le film s'achève d'ailleurs sur cette phrase de William Faulkner : « Le passĂ© n'est pas mort. Il n'est mĂŞme pas encore passĂ©. »
  • Vingt-cinq ans plus tard, Bertrand Tavernier adaptera un polar de James Lee Burke, Dans la brume Ă©lectrique, situĂ© vers le Mississippi, « vers un fleuve qui charrie les rĂŞves de l'AmĂ©rique depuis Mark Twain et son Huckleberry Finn jusqu'Ă  Eudora Welty dans Mariage au delta, extraordinaire peinture d'un monde en train de disparaĂ®tre. »[6] On retrouvera dans cette fiction troublante, filmĂ©e par Bruno de Keyzer, les mĂŞmes qualitĂ©s « d'intĂ©gration des personnages dans un dĂ©cor, un paysage, un monde. »[7]

Notes et références

  1. Entretien publié dans Positif, no 105, mai 1969 et repris dans Amis américains de Bertrand Tavernier, Institut Lumière/Actes Sud, 1993, p. 312-314.
  2. Entretien avec Gilbert Salachas in Télérama, 20/06/1984.
  3. J.-D. Nuttens : Bertrand Tavernier, Gremese, Rome, 2009.
  4. in : Jean-Luc Douin, Bertrand Tavernier, insurgé, Ramsay poche cinéma, 2006.
  5. J.-D. Nuttens in : op. cit.
  6. J.-D. Nuttens : op. cit.
  7. J.-D; Nuttens : op. cit.

Liens externes

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