Pauline de Meulan
Pauline de Meulan, dite Mme Guizot, née le à Paris, morte le à Saint-Ouen-le-Pin dans le Calvados, est une écrivaine et journaliste française.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 53 ans) |
SĂ©pulture | |
Nom de naissance |
Elisabeth-Charlotte-Pauline de Meulan |
Pseudonyme |
Pauline de Meulan |
Nationalité | |
Activités | |
Fratrie |
Henriette-Marie de Meulan (d) |
Conjoint |
Elle ne doit pas être confondue avec Marguerite-Andrée-Eliza Guizot, née Dillon, également femme de lettres, qui fut sa nièce et la seconde épouse de François Guizot de 1829 à 1833.
Origines familiales
Elizabeth-Charlotte-Pauline de Meulan est la fille du comte Charles de Meulan, conseiller du roi puis receveur général des Finances de Paris et de Marguerite de Saint-Chamans[1]. Elle reçoit une éducation soignée et évolue dans un milieu distingué, sa famille fréquentant notamment des écrivains et moralistes comme Chamfort, Condorcet ou le futur académicien Suard. À partir de 1790 cependant la mort de son père place la famille dans une certaine gêne financière, et la jeune femme commence à écrire[2]: son premier roman, Les Contradictions ou ce qui peut arriver, paraît en 1799, et bientôt Jean Baptiste Antoine Suard l'invite à écrire dans son journal Le Publiciste[1]. Son talent s'y épanouit, et elle devient une feuilletoniste de renom, jusqu'à ce que cesse la publication en 1810. Elle a également contribué durant cette période, d'après la biographie universelle de Michaud, aux Archives littéraires de l'Europe(1804-1808), aux Archives philosophiques, aux Annales de l'éducation.
Le couple Guizot
Elle épousa François Guizot[1] - [3] en 1812. Sa production littéraire s'éloigne alors du roman divertissant pour se centrer sur les questions d'éducation et de morale, sous forme de traité, de lettres, de contes, mais également sur des études savantes d'histoire, de politique, ou de littérature. Son roman L'écolier, ou Raoul et Victor obtient ainsi un prix de l'Académie française en 1822.
L'historiographie moderne constate qu'elle a fréquemment été occultée par mari[4], son œuvre d'historienne et de critique étant passée sous silence au bénéfice d'écrits jugés plus féminins. Sainte-Beuve lui consacre pourtant en 1836 un portrait repris en volume en 1844, et qui souligne l'originalité de son talent, son absence de pruderie, et une finesse d'écriture propre aux bons moralistes[5].
Le couple qu'elle forme avec François Guizot semble curieux à l'époque. Elle a 14 ans de plus que lui. Gabriel de Broglie dresse le tableau comparatif suivant dans Guizot p. 32 à 36.
François Guizot | Pauline de Meulan |
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Provincial, issu de la petite bourgeoisie, sans fortune | Née d'une famille noble et riche de l'ancien régime. Élevée dans une société brillante |
Protestant et rigoureux | Catholique et tolérante |
Solitaire et renfermé | Va au théâtre et sort dans le monde |
Livresque et sérieux | Spirituelle, piquante, cultivant le paradoxe |
A des lectures religieuses ou philosophique | Se passionne pour Racine |
Dogmatique, théoricien, plein de certitudes métaphysiques | Observatrice, pragmatique, sans grandes convictions |
À sa mort, son époux publie deux tomes d’œuvres inédites, sous le titre Conseils de morale (1828), précédé d'une notice sur la vie et l'œuvre de Mme Guizot rédigée par Charles de Rémusat.
L'engouement pour les textes de Pauline Guizot ne se dément pas après sa mort: le catalogue de la Bibliothèque nationale compte près de 200 notices du fait de la réédition en plaquette isolée ou en recueil de nombreux textes, et ce jusqu'en 1901. Ses œuvres morales ont également inspiré des femmes auteures, qui en proposent des imitations ou des suites: Mme Amable Tastu propose en 1841 une "édition continuée" d'Une famille, et Élise Moreau en 1868 une édition augmentée en vers des Nouveaux contes.
Ĺ’uvres
- Les Contradictions, ou ce qui peut arriver (1799)
- La Chapelle d’Ayton, ou Emma Courtenay (traduction-adaptation de l'œuvre de Mary Hays (1799)
- Essais de littérature et de morale (1802)
- Écolier, ou Raoul et Victor (1821)
- Vie des poètes français du siècle de Louis XIV (1813)
- Les Enfants, contes Ă l'usage de la jeunesse (s.d., cerca 1820) puis Nouveaux contes (1823)
- Education domestique ou Lettres de famille sur l'Ă©ducation (1826)
- Une Famille.
- Conseils de morale, ou Essais sur l'homme, la société, la littérature (1828 - édition posthume par François Guizot)
Notes et références
- « Pauline de Meulan », sur www.guizot.com (consulté le )
- Charles Dedofon, article "Guizot, Madame", Dictionnaire de l'Ă©ducation de Ferdinand Buisson, Ă©dition de 1911. Accessible en ligne.
- Charles Defodon, « Guizot (madame) » (consulté le )
- Antoinette Sol, "Genre et historiographie. Quelques réflexions sur Elizabeth-Pauline de Meulan Guizot, romancière, journaliste et historienne (1773-1827)", in Nicole Pellegrin, Histoire d'historiennes, Publications de l'université de Saint-Etienne, 2006.
- Sainte Beuve, Augustin de, Portraits de femme, Paris, 1844., p. 186-220
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Ressource relative Ă la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :