Paule Lamy
Paule Lamy (née le à Schaerbeek et décédée le [1]) est une avocate féministe belge. Elle est la première femme belge à prêter le serment d'avocate, le à Bruxelles[1].
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(Ă 74 ans) |
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Université libre de Bruxelles (en) |
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Biographie
La famille de Paule Lamy souhaite pour sa fille une bonne éducation. Elle suit les cours d’Education B d’Henriette Dachsbeck et poursuit son éducation par des études littéraires à l’Université Libre de Bruxelles à partir de 1913[1].
Cependant, la Première Guerre mondiale la pousse à l’exil en Angleterre où elle se forme comme infirmière et donne des cours de français[1].
Elle revient ensuite en Belgique et reprend dès 1918, des études de droit. Le , elle obtient son doctorat. Le , elle est la première femme à prêter le serment d’avocate à Bruxelles grâce à la loi du «permettant aux femmes munies du diplômé de docteur en droit, de prêter le serment d'avocat et d'exercer cette profession» [2] et sera la première femme belge à plaider en Cour d’assises. Elle est ensuite inscrite au Tableau de l’Ordre, le , avec Marcelle Renson[3].
Malgré ces début de carrière prometteurs, Paule Lamy est obligée de mettre un terme à ses activités à cause d’un accident de voiture. Elle restera toutefois inscrite au Tableau de l’Ordre jusqu’à sa démission en 1956[1].
Engagement féministe
Comme de nombreuses femmes diplômées en droit à l’ULB, Paule Lamy est membre de la Fédération belge des femmes universitaires (FBFU). Avec Marcelle Renson et Georgette Ciselet, elles défendent la révision du Code civil et l’élargissement du droit de vote aux femmes. Elle devient la conseillère juridique du FBFU en 1924 et siège également à la commission des relations internationales de l'organisation[4].
Elle rejoint également le Conseil National des Femmes Belges, toujours aux côtés de juristes comme Georgette Ciselet, Fernande Baetens ou Marcelle Renson[5]. Le CNFB est à l’époque dirigé par Marthe Boël, grande figure du féminisme belge. L’arrivée de femmes juristes, compétentes et cultivées, insuffle un nouveau souffle au CNFB qui élargit son champ de revendications[4].
Ses engagements se concentrent principalement sur le travail des femmes, leurs droits et les nouveaux métiers qu’elles occupent (puéricultrice, nurse...). Elle encourage les femmes à innover dans leur choix de carrière et à explorer des voies inhabituelles pour faire face à la crise économique.
Après la Seconde Guerre mondiale, Paule Lamy devient présidente du Groupement belge de la porte ouverte, une organisation créée par Louise de Craene - Van Duuren, visant à l'égalité économique et juridique entre les travailleuses et les travailleurs[6].
Paule Lamy faisait également partie de la loge mixte des francs maçons nommée Loge des droits humains[1].
Références
- Eliane Gubin, Valérie Piette et Jean Puissant, Dictionnaire des femmes belges : XIXe et XXe siècles, Bruxelles, Racine, (lire en ligne), p. 356-357
- Loi du 7 avril 1922 permettant aux femmes munies du diplĂ´me de docteur en droit de prĂŞter le serment d'avocat et d'exercer cette profession, Pasinomie 1922, p. 65
- Catherine Jacques, Les féministes belges et les luttes pour l'égalité politique et économique (1914-1968), Bruxelles, Académie Royale de Belgique, (lire en ligne)
- Catherine Jacques, « Le féminisme en Belgique de la fin du 19e siècle aux années 1970 », Courrier hebdomadaire du CRISP,‎ 2009/7 (n° 2012-2013), p. 5-54. (lire en ligne)
- Eliane Gubin et Catherine Jacques, Encyclopédie d'histoire des femmes, Belgique, XIXe-XXe siècles, Bruxelles, Racine, , 656 p. (ISBN 978-2-39025-052-4)
- Suzanne van Rokeghem et Jeanne Vercheval-Vervoort, Des femmes dans l'histoire en Belgique, depuis 1830, Bruxelles, Luc Pire,