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Paul Rabaut

Paul Rabaut, né à Bédarieux le et mort à Nîmes le , est un ministre de la religion réformée qui a fait carrière au sein de l’Église du Désert.

Biographie

Études et formations

Fils d’un marchand de draps, Rabaut se fit remarquer très jeune par son sérieux et son courage, et on le poussa à se vouer au ministère pastoral. À vingt ans, le synode du Bas-Languedoc le nomma, en 1738, à Nîmes comme « proposant », c’est-à-dire prédicateur itinérant et aide d’un pasteur du Désert.

En 1738, il est placé par le synode comme proposant de l’Église de Nîmes. Après son mariage avec une jeune fille qui devait montrer une piété et un courage extraordinaires, il se rend en Suisse pour étudier la théologie au Séminaire français de Lausanne, dirigé par Antoine Court. Quand il revint à Nîmes, un an et demi après, il y fut nommé pasteur en 1741. Âgé seulement de 26 ans, il est vice-président du synode national de Lédignan en 1744.

Le combat pour la reconnaissance légale

Les persĂ©cutions ayant repris l’annĂ©e suivante avec une violence redoublĂ©e et Paul Rabaut, incarnant la rĂ©sistance du « DĂ©sert » Ă  la rĂ©pression, est particulièrement recherchĂ©. Sous des vĂŞtements et des noms d’emprunt, au milieu des plus grands pĂ©rils, avec une audace et un calme incroyables, rĂ©unissant parfois des auditoires de 12 000 personnes, il exerce son ministère sans faiblir. Proscrit, il refuse absolument de rĂ©sister par les armes. Son ministère se dĂ©roule Ă  une Ă©poque oĂą alternent une rĂ©pression dure - sa tĂŞte est mise Ă  prix - avec des pĂ©riodes de trĂŞve dans la persĂ©cution des protestants dues notamment, dans la seconde moitiĂ© du XVIIIe siècle, Ă  la pĂ©nĂ©tration des idĂ©es philosophiques des Lumières. Sa popularitĂ© est telle que, s’il avait Ă©tĂ© capturĂ©, le gouvernement aurait craint un soulèvement en masse de tout le Languedoc.

En 1741, il est à la tête de l’Église de Nîmes d’où il multiplie les démarches pour obtenir une amélioration légale de l’état des protestants, et en particulier la libération des prisonnières de la Tour de Constance. Certains de ses écrits en témoignent, notamment la Très humble et très respectueuse requête des protestants de la province de Languedoc au roy, (1761). Après plus de quinze ans de cette vie, Rabaut assiste à l'arrêt des persécutions en 1763 grâce à un nouveau gouverneur, et il peut s’établir à Nîmes pour y exercer tranquillement son ministère. Épuisé, il démissionne en 1785 et fut nommé pasteur honoraire.

Paul Rabaut, père de Rabaut Saint-Étienne, député du Tiers-État en 1789

Sous la Terreur, à la suite de l’arrestation de son fils Rabaut Saint-Étienne, puis de son exécution le , Paul Rabaut est emprisonné à la citadelle de Nîmes. Il sera libéré après la chute de Robespierre, mais, accablé, il ne tarda pas à mourir, un an après.

Publications

Parmi ses Ă©crits principaux, on cite :

  • Lettre adressĂ©e aux Protestans du Languedoc, Ă  l'occasion de l'attentat commis sur la personne sacrĂ©e du Roi, 1757, lire en ligne ;
  • Lettre pastorale sur l’aumĂ´ne, 1758 ;
  • Exhortation Ă  la repentance et Ă  la profession de la vĂ©ritĂ©, 1761 ;
  • La calomnie confondue, ou MĂ©moire dans lequel on rĂ©fute une nouvelle accusation intentĂ©e aux protestans de la province du Languedoc, Ă  l'occasion de l'affaire du Sr. Calas, dĂ©tenu dans les prisons de Toulouse, 1762 (texte rĂ©digĂ© par La Beaumelle) lire en ligne.

Picheral-Dardier a fait paraître en 1884 : Paul Rabaut, Lettres à Antoine Court, 1739-1753, Ch. Dardier en 1892 : Paul Rabaut, ses lettres à divers, 1744-1794, et Albert Monod les Sermons de Paul Rabaut, 1911.

Voir aussi

Marie Durand

Bibliographie

Article connexe

Liens externes

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