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Paul Luther (médecin)

Paul Luther, né le à Wittemberg et mort le à Leipzig[1], est un médecin, chimiste médical et alchimiste allemand[2]. Il est le troisième fils du réformateur protestant Martin Luther et fut successivement médecin de Jean-Frédéric II de Saxe, Joachim II Hector de Brandebourg, Auguste Ier de Saxe et son successeur Christian Ier de Saxe. Il enseigne l'alchimie à Anne de Danemark.

Paul Luther
Biographie
Naissance
Décès
(à 60 ans)
Leipzig
Formation
Activités
Père
Mère
Fratrie
Johannes Luther (d)
Elisabeth Luther (en)
Magdalena Luther
Martin Luther (d)
Margarete Kunheim
Conjoint
Anna von Warbeck (d) (à partir de )
Enfants
Margarete Luther (d)
Johann Ernst Luther (d)
Anna Luther (d)
Johann Joachim Luther (d)
Autres informations
A travaillé pour

Jeunesse

Né à Wittemberg, troisième fils de Martin Luther par son mariage avec Catherine de Bore, Paul Luther est un enfant énergique dont son père dit : « Il est destiné à lutter contre les Turcs ». L'éducation du garçon commence par l'étude du grec et du latin que lui enseignent Philippe Mélanchthon et Veit Winsheim[3].

En 1546, Paul a treize ans quand son père meurt, laissant la famille dans une situation financière difficile. Au déclenchement de la Guerre de Smalkalde, ils s'enfuient à Magdebourg et en 1547 à Brunswick. En juillet, à la fin de la guerre, ils peuvent retourner à Wittemberg, bien que dans une relative pauvreté. Sur les conseils de Mélanchthon, Luther part pour l'Université de Wittemberg pour y étudier la médecine[3].

En septembre 1552, une épidémie de peste bubonique oblige la famille Luther à s'enfuir à Torgau, voyageant dans une charrette qui se renverse près des portes de la ville, blessant gravement la mère de Luther. Elle y meurt le 20 décembre 1552. Pendant son séjour à Torgau, le 5 février 1553, à l'âge de vingt ans, Paul Luther épouse Anna, fille du traducteur Veit Warbeck (1490-1534)[4].

Carrière

De retour à Wittenberg, Paul Luther termine ses études et, le 29 juillet 1557, obtient son diplôme de docteur en médecine[3].

Il refuse une offre d'enseigner à l'Université d'Iéna en raison de ses objections à la théologie de Victorinus Strigel, un universitaire de premier plan. Sur le plan religieux, Paul Luther est un luthérien enthousiaste qui défend avec zèle les enseignements de son père[3].

Il devint le médecin personnel de Jean-Frédéric II, duc de Saxe, demeurant à Gotha jusqu'à la reddition de la ville le 13 avril 1567, à Auguste, électeur de Saxe. Il exerce alors à la cour de Joachim II Hector, électeur de Brandebourg jusqu'à sa mort le 3 janvier 1571, et est par la suite médecin d'Auguste, électeur de Saxe, et de son successeur, Christian Ier, à Dresde. En 1590, il se retire et s'installe à Leipzig[3].

Il se distingue aussi comme chimiste [3] et développe plusieurs médicaments, tels que Unguentum ex nitro, Magistrum perlarum, Magistrum collorum et Aurum potabile, produits par les pharmacies de Saxe. Il s'intéresse à l'alchimie, dont le but ultime est la production d' or, et passe pour être l'instructeur le plus important de l'alchimiste amateur Anne de Danemark, électrice de Saxe[2].

Il meurt à Leipzig le 8 mars 1593. Son oraison funèbre est prononcée par son ami Matthias Dresser[5].

Famille

Alors qu'il est encore étudiant en médecine à Wittenberg, il épouse Anna Warbeck[4]. Ils sont mariés pendant trente-trois ans, jusqu'à la mort d'Anna à Dresde le 15 mai 1586[6]. De ce mariage naquirent six enfants [4] :

  • Paul Luther (1553-1558)
  • Margarethe Luther (1555-1597), qui épouse Simon Gottsteig[4]
  • Johannes Ernst Luther (1560-1637), devenu chanoine de Zeitz. Grâce à lui, la lignée masculine de la famille Luther se poursuit jusqu'en 1759[4].
  • Johannes Friedrich Luther (1562-1599)
  • Anna Luther (1564-1596), mariée à Oberschaar avec Nicolaus Freiherr Marschall von Bieberstein
  • Johannes Joachim Luther (1569-1600)

Œuvres

  • Oratio de arte medica et cura tuendae valetudinis (publié à titre posthume à Breslau, 1598)[7]

Notes et références

  1. Robert Kolb, Irene Dingel et Lubomír Batka, The Oxford Handbook of Martin Luther's Theology, IX: Family Life, OUP Oxford, (ISBN 978-0-19-166747-3, lire en ligne)
  2. Jan Apotheker, Livia Simon Sarkadi, European Women in Chemistry (2011), p. 35: "Dr. Paul Luther (1533–1593) a doctor and alchemist, may have been her most significant teacher."
  3. John G. Morris, Catharine de Bora, or Social and Domestic Scenes in the Home of Luther, p. 112
  4. Henry Worsley, The life of Martin Luther, vol. 2 (1856), p. 419
  5. John Warwick Montgomery, In Defense of Martin Luther: Essays (Northwestern Publishing House, 1970), p. 104
  6. Martina Voigt, Ernst Schubert, Die Inschriften der Stadt Zeitz (2001), p. 198
  7. Journal of Medieval and Renaissance Studies, vols. 9–10 (Duke University Press, 1979), p. 34

Bibliographie

  • Matthias Dresser, De vita et morte D. Pauli Lutheri medici (Leipzig, 1593)
  • (de) Jakob Franck (de), « Luther, Paul », dans Allgemeine Deutsche Biographie (ADB), vol. 19, Leipzig, Duncker & Humblot, , p. 692-694
  • Christoph Werner: Paulus Luther. Sein Leben von ihm selbst aufgeschrieben; Wahrhaftiger Roman. Bertuch, Weimar 2015, (ISBN 978-3-86397-051-2).
  • Christoph Werner: Shadows of My Father. The Memoirs of Martin Luther's Son. A Novel. HarperCollins, New York 2017, (ISBN 978-0-06-284652-5).

Liens externes

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