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Paul-Louis-FĂ©lix Philastre

Paul-Louis-FĂ©lix Philastre (nĂ© le Ă  Bruxelles - mort le Ă  Buyat-Beaveau, France) est un officier de marine et diplomate français, spĂ©cialiste de l'ExtrĂȘme-Orient.

Paul-Louis-FĂ©lix Philastre
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  65 ans)
Nationalité
Formation
Activité

DĂ©but de carriĂšre

DiplĂŽmĂ© de l'École navale en 1854[1], Paul-Louis-FĂ©lix Philastre entre au service sur plusieurs navires de guerre, en MĂ©diterranĂ©e puis dans les mers de Chine sur le Laplace, la NĂ©mĂ©sis, l’Avalanche, le Primauguet, la Durance et la PersĂ©vĂ©rance de 1857 Ă  1861. Il arrive dans la colonie de Cochinchine cette derniĂšre annĂ©e.

En 1863, il est nommĂ© inspecteur aux affaires indigĂšnes Ă  My Tho dans le delta du MĂ©kong et, deux plus tard, devient directeur de la loi indigĂšne. Il tombe malade en 1868, ce qui l'oblige Ă  revenir en France pour se faire soigner. La guerre avec la Prusse le surprend en mĂ©tropole oĂč il combat lors de la dĂ©fense de Paris, comme officier d'artillerie.

Service en Cochinchine et au Tonkin

AprÚs le conflit, il retourne en Cochinchine comme chef de la justice et inspecteur des affaires indigÚnes de 1871[2] à 1874. AprÚs un court congé en France, il est une nouvelle fois affecté en Cochinchine. La France à cette époque se tourne vers le fleuve Rouge et son bassin alluvial, le Tonkin, partie nord de l'empire d'Annam, explorations qui indisposent l'empereur Tự Đức, dont l'autorité sur la région, déjà bien faible, se trouve menacée.

Envoyé en 1873 dans la région par l'amiral Dupré, Francis Garnier s'était emparé le de la citadelle de Hanoï puis, en peu de temps, des principales place-fortes du delta, remplaçant les mandarins en place par des mandarins alliés, catholiques pour la plupart.

Il revint Ă  Philastre, alors simple lieutenant de vaisseau, personnellement peu favorable Ă  ces expĂ©ditions, de nĂ©gocier avec Tu Duc, Ă  HuĂ©, un traitĂ© qui prĂ©voit l'Ă©vacuation des forces françaises du Tonkin. ArrivĂ© Ă  HuĂ© accompagnĂ© du rĂ©gent en second NguyĂȘn Van Thuong, il lui Ă©tait difficile de faire accepter un traitĂ© de paix et d'amitiĂ© alors que Garnier faisait la guerre, qu'il fallait d'abord arrĂȘter.

Philastre se rendit donc au Tonkin via Tourane oĂč il embarqua le . Le lendemain, Garnier Ă©tait tuĂ© par les Pavillons noirs lors d’une sortie Ă  la porte ouest de HanoĂŻ.

DĂšs son arrivĂ©e, Philastre organisa le dĂ©part des troupes françaises. Le , il signait une convention sur l’évacuation de Ninh-Binh and Nam Dinh, et une autre le sur l’évacuation de HanoĂŻ, qu'il quitta avec les derniĂšres troupes françaises le . Il eut plusieurs entrevues orageuses avec Jean Dupuis le 17 et le [3]. On lui reprochera d’avoir abandonnĂ© Ă  leur sort les mandarins installĂ©s par Garnier et de ne pas avoir empĂȘchĂ© les massacres de chrĂ©tiens[4]. Il est de retour Ă  SaĂŻgon le .

Le second traitĂ© de SaĂŻgon, signĂ© le , reconnaissait la prise de possession par la France des trois provinces de la Cochinchine occidentale, affirmait la reconnaissance par la France de la souverainetĂ© de l'empire d'Annam sur cette rĂ©gion (ce qui sous-entendait la fin de la suzerainetĂ© de la Chine), obligeait l’Annam Ă  accorder sa politique Ă©trangĂšre avec la France et prĂ©voyait la possibilitĂ© de demander l’aide de la France en cas de dĂ©sordres internes[5].

Mission au Cambodge et à la cour impériale

AprĂšs ces missions diplomatiques, Philastre est envoyĂ© d'avril Ă  novembre 1876 reprĂ©senter la France auprĂšs du royaume du Cambodge. Il succĂšde Ă  Jean Moura qui, quelques mois plus tard, retrouve une nouvelle fois ce poste. AprĂšs ce court sĂ©jour, il est nommĂ© chargĂ© d'affaires Ă  la cour de HuĂ©, poste qu'il conserve jusqu'en 1879, date de sa mise en retraite de la marine, avec le grade de lieutenant de vaisseau. Il quitte la Cochinchine en 1880 pour enseigner les mathĂ©matiques Ă  Cannes et Ă  Nice jusqu’en 1884.

Travaux savants

Philastre parlait couramment vietnamien et lisait le chinois classique. Il est l'auteur de nombreux travaux sur les administrations chinoises et vietnamiennes. Les plus importantes sont la premiÚre traduction en français du Yi Jing et celle, complÚte et inégalée, du code de l'empereur Gia Long, basée sur le code Qing.

Notes et références

  1. Ou en 1857 ?
  2. Ou 1873 ?
  3. Dupuis (1879) p. 251-252 et 253.
  4. EncyclopÊdia Britannica (2009); Maestri (2000) p. 65-69 ; McAleavy (1968) p. 141-145. Pour une version trÚs défavorable à Philastre, voir Antonini (n.d.) p. 260-264 et les ouvrages de Jean Dupuis.
  5. Le texte du traité est reproduit in Dupuis (1879) p. 305-309.

Bibliographie

  • Le Yi king, ou, Livre des changements de la dynastie des Tsheou, traduit pour la premiĂšre fois du chinois en français par P.-L.-F. Philastre. Paris: Ernest Leroux, 1885-1893. RĂ©Ă©dition Éditions Zulma, 1966, 890 pp; 1992, 890 pp. Disponible en version htm ou pdf, doc et rtf (1271 pp.)
  • Le Code annamite : nouvelle traduction complĂšte, 2 volumes, Ă©tudes sur le droit annamite et chinois. Paris: E. Leroux, 1909.
  • Le Yi king, traduit du chinois par Paul-Louis-FĂ©lix Philastre et prĂ©sentĂ© par François Jullien. Zulma, 2006, 896 pp. (ISBN 978-2843043536)

Références

  • Philippe Devillers (1998), Français et annamites. Partenaires ou ennemis ? 1856-1902. DenoĂ«l, coll. Destins croisĂ©s, L’aventure coloniale de la France, Paris, 1998, 517 pp. (ISBN 2-207-24248-X)
  • Jean Dupuis (1898), Le Tong-Kin et l’intervention française. Francis Garnier et Philastre. A. Challamel, Paris, 1898, 350 pp.
  • Jules Gros (1887), Origines de la conquĂȘte du Ton-Kin, depuis l'expĂ©dition de Jean Dupuis jusqu'Ă  la mort de Henri RiviĂšre. Lettre-prĂ©face de Jean Dupuis. À Picard et Kaan, 1887, 252 pp.
  • Henry McAleavy (1958), Dien in China and Vietnam. The Journal of Asian Studies, vol. 17, n° 3, , p. 403-415 ; (p. 403).
  • Henry McAleavy (1968), Black Flags in Vietnam: The Story of a Chinese Intervention. George Allen and Unwin, Ltd., Londres, New York, 1968, 296 pp.
  • Milton E. Osborne (1969, 1997), The French Presence in Cochinchina and Cambodia: Rule and Response (1859-1905). 1re Ă©d. Cornell University Press, Ithaca, Londres, 1969, ix + 379 pp. 2e Ă©d. White Lotus Co. Ltd, Bangkok, 1997, 397 pp.
  • Ta van Tai (1982), Vietnam's Code of the LĂȘ Dynasty (1428-1788). The American Journal of Comparative Law, vol. 30, no 3, Ă©tĂ© 1982, p. 523-554.

Voir aussi

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