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Paul-Louis-Auguste Coulon

Paul-Louis-Auguste Coulon, né le 28 février 1777 à Neuchâtel et décédé le 22 mars 1855 dans la même ville, est un négociant, naturaliste et homme politique suisse.

Paul-Louis-Auguste Coulon
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  78 ans)
Neuchâtel
Nationalité
Activités
Père
Paul Coulon (d)
Mère
Anne Viala (d)
Conjoint
Julie de Meuron (d)
Enfant

Biographie

Jeunesse et famille

Paul-Louis-Auguste Coulon est né le 28 février 1777 à Neuchâtel. Il est le fils de Paul Coulon (1731-1820), un négociant protestant de Rouergue qui a émigré d'abord à Genève, puis à Neuchâtel, et d'Anne, née Viala (1748-1824). En 1801, il se marie avec Julie de Meuron (1780-1820)[1].

Études et carrière commerciale

Le précepteur de Paul-Louis-Auguste Coulon est le pasteur Imer de La Neuveville. Son oncle maternel, le chancelier Jérôme-Emmanuel Boyve, lui donne également des leçons quotidiennes, notamment d'allemand. De 1790 à 1792, il se rend à Hanau, dans l'actuel Land de Hesse en Allemagne, pour étudier auprès du professeur Johann Andreas Benignus Bergsträsser. Il doit rentrer à la suite de la prise de la ville par les troupes françaises. Il se rend ensuite pendant trois ans à Manchester où il fait un apprentissage de commerce chez M. Brandt, un marchand originaire du Locle, et approfondit parallèlement ses connaissances d'histoire naturelle[2].

À son retour à Neuchâtel, il entre au service de Jacques-Louis de Pourtalès, comme son père, et voyage régulièrement à Paris, Lyon et Londres, où il fréquente les ventes de la Compagnie britannique des Indes orientales[2]. Après la retraite de Pourtalès, son père reprend une partie des affaires de ce dernier et son fils travaille dans son entreprise, se rendant très fréquemment à Paris[1] - [3]. En 1799, il devient l'associé de son père, puis lui succède[1]. Parallèlement aux affaires, il profite de ses séjours parisiens pour côtoyer des naturalistes tels que Christiaan Hendrik Persoon, André Thouin, ou Charles Louis L'Héritier de Brutelle qui met à sa disposition sa bibliothèque, la plus fournie de l'époque en botanique. C'est également lui qui met en contact le directeur du Musée national d'histoire naturelle René Desfontaines avec le botaniste neuchâtelois Jean-Frédéric Chaillet[2]. Il s'établit définitivement à Neuchâtel en 1801, à la suite de son mariage[1].

Carrière politique

Parallèlement Ă  ses activitĂ©s commerciales, il entre au Grand Conseil de la ville en 1804, au Petit Conseil en 1813, puis aux Audiences gĂ©nĂ©rales en 1818[3]. Il fait amĂ©nager le Jardin du Prince Ă  Neuchâtel, rĂ©aliser une partie de la promenade du Faubourg et s'occupe de l'approvisionnement en eau des fontaines. En 1822, il joue un rĂ´le dĂ©terminant dans la dĂ©cision de construire une nouvelle route d'accès Ă  Neuchâtel depuis l'ouest. Dès 1831, il dirige la rĂ©gie des Postes de la principautĂ© de Neuchâtel et y fait baisser le tarif en vigueur pour les lettres[2]. Il est Ă©galement dĂ©putĂ© plusieurs fois au Corps lĂ©gislatif. De 1831 Ă  1837, il siège Ă©galement au sein de la Commission des finances. En 1847, il joue un rĂ´le dĂ©terminant lorsque la principautĂ© de Neuchâtel doit payer une amende de 300 000 livres pour avoir refusĂ© d'aider les cantons protestants lors de la guerre du Sonderbund[3].

Implication dans la vie associative et scientifique de Neuchâtel

En 1802, Paul-Louis-Auguste Coulon cofonde la Société du Jeudi. C'est dans ce cadre qu'est discutée l'idée de créer une Caisse d'épargne, idée qu'il réalisera finalement avec Henri-Alphonse de Sandoz-Rollin (1769-1862) et Frédéric de Chambrier (1753-1826), également membres de la Société en 1812[1]. Il devient le premier directeur de cette nouvelle institution et le reste jusqu'en 1849[4]. En 1808, il est nommé membre de la commission de la Bibliothèque et lui fait des dons réguliers[1].

À la mort de son ami Charles Louis L'Héritier de Brutelle en 1800, intéressé par les sciences naturelles, il rachète l'herbier de ce dernier avec Augustin-Pyramus de Candolle[5]. Candolle conserve les plantes indigènes tandis que Coulon garde les plantes exotiques[2]. À Neuchatel, il travaille à la création du musée d'histoire naturelle pour héberger, entre autres, la collection de Charles-Daniel de Meuron, déjà propriété de la ville sous forme de cabinet d'histoire naturelle. En 1815, un premier projet qu'il élabore avec le baron Albert de Büren (1791-1873) pour mettre en place un tel musée dans l'Hôtel DuPeyrou échoue en raison du rachat de ce bâtiment par le banquier Denis de Rougemont de Löwenberg. L'achèvement du Collège latin permet enfin, en 1837, la transformation du cabinet d'histoire naturelle en musée[1]. En 1840, Paul-Louis-Auguste Coulon lui fait don de toutes ses collections[4].

Entretemps, en 1832, il est élu président de la Société neuchâteloise des sciences naturelles qui vient d'être fondée. La première réunion de la Société a d'ailleurs lieu à son domicile. Après sa démission de la présidence en 1837, il prend la fonction de caissier. De 1817 à 1855, il réalise par ailleurs des études limnimétriques[1].

Dans les dernières années de sa vie, il contribue à l'administration de la maison de santé de Préfargier, ouverte en 1849[4]. Il meurt le 22 mars 1855 à Neuchâtel. Il est le père de Louis Coulon[3].

Prix et reconnaissances

En 1821, Jacques Louis Marin Defrance donne à un fossile du Néocomien le nom scientifique d'Ostrea couloni en l'honneur de Paul-Louis-Auguste de Coulon, qui lui faisait régulièrement parvenir les fossiles qu'il trouvait dans les environs de Neuchâtel[2]. En 1837, il est nommé Conseiller d'État extraordinaire[3]. En 1847, il est anobli par le roi Frédéric-Guillaume IV de Prusse, prince de Neuchâtel[1]. Enfin, la ville de Neuchâtel a nommé une rue en son honneur[4].

Notes et références

  1. Schmidt-Surdez 1998.
  2. Bovet 1880.
  3. DHS 2005.
  4. Jelmini 2011.
  5. [Baldi 2020] Rossella Baldi, « L'achat de l'herbier de L'Héritier de Brutelle : un malentendu historiographique », Sciences Archives, no 71,‎ , p. 23-36 (lire en ligne [PDF] sur unige.ch, consulté en ).

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • [Bovet 1880] FĂ©lix Bovet, Paul-Louis-Auguste Coulon de Neuchâtel, Zurich, Schulthess, , 30 p. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • [DHS 2005] Jean Courvoisier, « Paul-Louis-Auguste Coulon », en ligne, Dictionnaire historique de la Suisse, version du 16 aoĂ»t 2005 (consultĂ© en ). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • [Jelmini 2011] Jean-Pierre Jelmini, chap. 294 « Coulon Paul-Louis-Auguste (1777-1855) », dans Neuchâtel 1011-2011, Hauterive, Éditions Attinger S.A., (ISBN 978-2-940418-17-6). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • [Schmidt-Surdez 1998] Maryse Schmidt-Surdez, « Paul-Louis-Auguste Coulon et Louis Coulon », dans Michel Schlup, Biographies neuchâteloises, vol. 2 : Des Lumières Ă  la RĂ©volution, Hauterive, Éditions Gilles Attinger, , 313 p. (ISBN 2-88256-099-0), p. 80-92. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.

Liens externes

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