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HĂ´tel DuPeyrou

L'hôtel DuPeyrou est une maison de maître située à Neuchâtel, en Suisse. Elle est réalisée entre 1765 et 1771, d'après les plans de l'architecte bernois Erasme Ritter, pour Pierre-Alexandre DuPeyrou. Il est inscrit à l'Inventaire suisse des biens culturels d'importance nationale et régionale en classe A, c'est-à-dire parmi les biens culturels d'importance nationale[1].

HĂ´tel DuPeyrou
Façade sud de l'hôtel DuPeyrou
Présentation
Destination initiale
Maison de maître
Destination actuelle
Restaurant
Style
Architecte
Erasme Ritter (de)
Construction
1765-1771
Commanditaire
Propriétaire
Ville de Neuchâtel
Patrimonialité
Localisation
Pays
Commune
Adresse
Avenue Du Peyrou 1–3
Coordonnées
46° 59′ 38″ N, 6° 56′ 01″ E
Carte

Histoire

L'hôtel DuPeyrou est construit entre 1765 et 1771 à la demande de Pierre-Alexandre DuPeyrou, un riche Neuchâtelois qui souhaite s'établir en dehors des murs de la ville[2]. Le bâtiment est bâti d'après les plans de l'architecte bernois Erasme Ritter (1726-1805) dans une propriété nommée L'Isérable[2] - [3]. Les travaux de maçonnerie sont achevés dès 1768, mais les finitions prennent encore plusieurs années[2]. DuPeyrou a prévu un petit appartement pour son ami Jean-Jacques Rousseau, qui ne l'utilisera toutefois jamais[2]. Au moment de sa construction, il est situé au milieu des vignes et est doté de plusieurs dépendances, dont une orangerie[3].

Lorsque Pierre-Alexandre DuPeyrou meurt en 1794, sa femme en hérite, mais doit le vendre cinq ans plus tard à Jacques-Louis de Pourtalès (1722-1814) qui l'achète pour ses fils Louis de Pourtalès (1773-1848) et Frédéric (1779-1861)[2] - [4]. Ces derniers le vendent en 1813 à Louis-Alexandre Berthier (1753-1815), nommé prince de Neuchâtel par Napoléon Ier, mais Berthier n'a pas le temps d'y venir résider avant de perdre son titre à la suite de la défaite française[2]. En 1816, le banquier Denis de Rougemont de Löwenberg (1759-1839) achète l'hôtel DuPeyrou[2]. Il reste dans la famille de Rougemont jusqu'en 1858, date à laquelle il est acquis par la bourgeoisie de Neuchâtel[2]. Cet épisode lui vaut d'être parfois appelé Palais Rougemont[2].

Devenu un bâtiment public, l'hôtel DuPeyrou accueille de 1860 à 1885 le Musée de peinture, jusqu'à la construction de l'actuel musée d'Art et d'Histoire de Neuchâtel par Léo Châtelain (1839-1913) dans les années 1880[2]. Par ailleurs, la Société des Amis des arts fait bâtir en 1862, dans la cour de l'hôtel, les galeries Léopold-Robert, puis les fait agrandir en 1895[2]. Après le départ du musée de peinture, l'hôtel DuPeyrou lui-même connaît de nombreuses affectations, souvent partielles: club, salons de réception de la ville, musée animalier, chapelle, caves privées, caves de la ville et cours de l'Académie Maximilien de Meuron[2]. Dans les années 2000, les Galeries de l'Histoire remplacent les Galeries Léopold Robert, tandis que l'hôtel accueille un restaurant[2].

Architecture

Extérieurs

L'hôtel DuPeyrou lui-même peut encore être rattaché au style baroque, tandis que certaines ornementations sont proches du néo-classicisme ou du rococo[3]. La forme du toit marque une influence régionale[3]. Les armes de la famille Rougemont au sommet du bâtiment ont été ajoutées en 1816[3]. Devant le bâtiment se trouve un jardin à la française flanqué de deux Sphinges en roc[3]. La fontaine au milieu du jardin date du XVIIIe siècle, mais la statue qui l'orne a été réalisée par André Ramseyer en 1953[3].

Intérieurs

Le grand salon comprend un parquet, une cheminée et un plafond en stuc de style rococo, ainsi que des boiseries de style néo-classique réalisées à Paris et installées en 1771[3].

Notes et références

  1. « L'inventaire suisse des biens culturels d'importance nationale et régionale », sur Office fédéral de la protection de la population OFPP (consulté le )
  2. Jean-Pierre Jelmini, Neuchâtel 1011-2011 : mille ans, mille questions, mille et une réponses, Hauterive, G. Attinger, (ISBN 978-2-940418-17-6 et 2-940418-17-9, OCLC 995474425, lire en ligne), p. 165
  3. Société d'histoire de l'art en Suisse, Guide artistique de la Suisse, vol. 4a : Jura Jura bernois Neuchâtel Vaud Genève, Berne, Gesellschaft für Schweizerische Kunstgeschichte, 2005- (ISBN 3-906131-95-5, 978-3-906131-95-5 et 3-906131-96-3, OCLC 716479071, lire en ligne), p. 157-158
  4. François Jéquier, « Louis de Pourtalès, conseiller d'État, diplomate (1773-1848) », dans Michel Schlup, Biographies neuchâteloises, vol. 2 : Des Lumières à la Révolution, Hauterive, Éditions Gilles Attinger, (ISBN 2-88256-099-0), p. 263-267

Bibliographie

  • Anne-Laure Juillerat, Claire Piguet et Jean-Pierre Jelmini, DuPeyrou : un homme et son hĂ´tel, Fleurier, Éditions du BelvĂ©dère, , 155 p. (ISBN 9782884192187)
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