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Patrimoine en France

Le patrimoine en France désigne l'ensemble des richesses et possessions situées en France, ou possédées par des Français. Pays développé, la France est en 2018 le sixième pays au monde par sa richesse médiane par adulte (106 327 $), et la dixième au monde pour sa richesse moyenne par adulte (280 580 $)[1].

Généralités

Le patrimoine net des mĂ©nages a progressĂ© pour la deuxième annĂ©e consĂ©cutive en 2013 en France selon l'Insee : +1,8 % en 2013 après une hausse de 1,7 % en 2012. Fin 2013, il s'Ă©tablissait Ă  10 414 milliards d'euros, soit huit fois le revenu disponible net des mĂ©nages. Près des deux tiers du patrimoine des mĂ©nages sont constituĂ©s par des actifs immobiliers, dont la valeur a stagnĂ© en 2013. Les actifs financiers dĂ©tenus par les mĂ©nages ont continuĂ© Ă  croĂ®tre Ă  un rythme soutenu : leur valeur a progressĂ© de 4,8 % en 2013, en raison de flux de placements toujours importants et de la revalorisation des titres dĂ©tenus. Les entreprises non financières ont vu leurs fonds propres augmenter de 8 %, principalement grâce Ă  la hausse du cours des actions. Cependant, elles investissent peu, rĂ©duisent leurs stocks et limitent leur endettement. Enfin, le patrimoine des administrations publiques est restĂ© stable. Globalement, le patrimoine Ă©conomique national s'est Ă©levĂ© Ă  13 345 milliards d'euros en 2013. Il est restĂ© stable par rapport Ă  2012 et reprĂ©sente l'Ă©quivalent de près de huit fois le produit intĂ©rieur net de l'annĂ©e[2].

Selon le troisième Global Wealth Report publié par le Credit Suisse Group en , la France reste au premier rang européen et au troisième rang mondial (après le Japon et les États-Unis) pour le nombre de personnes dont le patrimoine excède le million de dollars : 2,2 millions d'individus. En 2017, ce nombre devrait passer à 3,4 millions de personnes en France contre 2,5 en Allemagne[3].

Structure

En 2010, les mĂ©nages vivant en France possèdent 93 % des avoirs (financiers, immobiliers et professionnels, bijoux, Ĺ“uvres d'art, etc.). D'une valeur de 10 000 milliards d'euros, la richesse des mĂ©nages reprĂ©sentait cinq annĂ©es de PIB de la France en 2004[4]. Fin 2011, les €11 000 milliards de patrimoine des Français reprĂ©sentent six fois le PIB, rĂ©partit Ă  hauteur de 8 000 milliards d'euros dans l'immobilier et 3 600 milliards en placements financiers[5].

Compte tenu d'une envolĂ©e de 111 % des prix des logements entre 1999 et 2009, le patrimoine immobilier des Français est passĂ© de 2 360 milliards d'euros Ă  6 090 milliards au cours de cette pĂ©riode[6]. Le nombre d'assujettis Ă  l'ISF est passĂ© de 212 000 foyers en 1999 Ă  559 000 en 2009.

L'immobilier constitue 62 % du patrimoine des ménages français. En 2010, le patrimoine des ménages est principalement constitué de biens immobiliers (62 %). La résidence principale représente 80 % des biens immobiliers. En France, six ménages sur dix sont propriétaires de leur résidence principale ou accédants à la propriété. Dans la moitié des Français les moins riches, 22 % des ménages sont propriétaires de leur logement, contre la quasi-totalité des 10 % de ménages les mieux dotés. Un tiers des ménages propriétaires doivent rembourser des emprunts[4].

Le patrimoine financier des mĂ©nages reprĂ©sente un tiers de leur richesse. Il a crĂ» de 54 % entre 1999 et 2009, ce qui est supĂ©rieur Ă  la croissance de l'Ă©conomie (39 %). 1 360 milliards sont stockĂ©s en assurance-vie, contre 620 milliards en 1999. 53 % du patrimoine financier des Français est investi en actions ou obligations d'autres pays.

Près d'un tiers du patrimoine d'un ménage type de 50 ans lui a été transmis par succession et donation[4].

Inégalités

La moitiĂ© des mĂ©nages vivant en France dĂ©clarent, dĂ©but 2010, possĂ©der plus de 150 200 euros de patrimoine (mĂ©diane). Les 10 % des mĂ©nages les mieux dotĂ©s possèdent au minimum 552 300 euros d'actifs, soit 48 % du patrimoine. Les 10 % les plus modestes possèdent au maximum 2 700 euros, soit 205 fois moins. Entre 2004 et 2010, les inĂ©galitĂ©s de patrimoine se sont accrues en France. Le rapport entre le patrimoine moyen des 10 % de mĂ©nages les mieux dotĂ©s et celui des 50 % les moins dotĂ©s ayant augmentĂ© de près de 10 %[4].

Le montant du patrimoine dĂ©tenu par les mĂ©nages croĂ®t avec l'âge de la personne de rĂ©fĂ©rence jusqu'Ă  70 ans, puis dĂ©croĂ®t. Le "patrimoine net moyen" passe de 32 700 euros pour les familles dont la personne de rĂ©fĂ©rence a moins de 30 ans Ă  345 500 pour les mĂ©nages dont la personne de rĂ©fĂ©rence a entre 60 et 69 ans, puis baisse ensuite Ă  259 800 euros pour les mĂ©nages les plus âgĂ©s.

Les indĂ©pendants (agriculteurs, commerçants…) ont un patrimoine plus important que le reste de la population. Ainsi, la moitiĂ© des mĂ©nages d'agriculteurs dĂ©tient plus de 642 100 euros. 45 % de leur patrimoine est composĂ© d'actifs professionnels. Chez les salariĂ©s, les inĂ©galitĂ©s sont importantes entre les cadres et les ouvriers[4].

Évolution de 1800 à 2014

Une étude menée sous la direction de Thomas Piketty et publiée à l'été 2018 retrace l'évolution de la répartition du patrimoine en France de 1800 à 2014 : la classe aisée (les 10 % les plus riches) détenait plus de 80 % du patrimoine privé de 1800 à 1914, puis sa part s'est érodée jusqu'à tomber en 1984 à 50 % avant de remonter à 55 % en 2014 ; la classe moyenne (10 % à 50 %), dont la part n'était que de 10 à 15 % avant 1914, a vu sa part monter à 20 % en 1945, puis à 40 % en 1980 et 39 % en 2014 ; enfin, la classe défavorisée (les 50 % restants) est passée de 2 ou 3 % jusqu'en 1930 à 10 % en 1990 pour redescendre à 7 % en 2014. L'étude analyse aussi, sur la période 1970-2014, la composition du patrimoine des 1 % les plus riches : les actifs financiers dominent de plus en plus aux dépens des actifs professionnels, et fluctuent fortement en fonction de la bourse, avec un pic marqué en 2000, au sommet de la bulle des NTIC ; dans le patrimoine de la classe moyenne, c'est l'immobilier qui domine largement, avec des fluctuations liées surtout à celles des prix du marché immobilier[7].

Marché de la gestion de patrimoine

En 2007, moins de 3 % des Français ont plus de 500 000 euros de patrimoine et moins de 1 % ont plus de 1,6 million d'euros[8]. Il est considĂ©rĂ© comme mal Ă©valuĂ©. Le Conseil national de l'information statistique (CNIS) a rĂ©cemment insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ© de crĂ©er de nouveaux indicateurs sur le patrimoine des Français.

En 2017, les chambres professionnelles regroupent environ 4500 CGP (conseillers en gestion de patrimoine), mais avec des profils différents : les spécialistes en fiscalité, patrimoine, immobilier, défiscalisation, financier, prévoyance, multi family office...

La part de marché des indépendants du patrimoine est de 8% environ, avec des collectes annuelles très élevées (supérieur à 10 milliards euros). La standardisation bancaire, le fait que les banques proposent des produits maison rend le choix d'un gestionnaire de patrimoine non bancaire attractif est qu'il aura une démarche de conseil, d'optimisation, de suivi sans être nécessairement focalisé sur la vente de produits.

Notes et références

  1. « CEDA - Australia tops global wealth rankings », sur Kentico (consulté le )
  2. Le patrimoine financier des ménages à la hausse, Les Échos, 19 décembre 2014.
  3. « Peut-on encore devenir riche en France ? », Isabelle Lesniak, Enjeux les échos, no 297, février 2013, p. 46
  4. La concentration des richesses s'est accrue depuis 2004, Le Figaro, 24 novembre 2011
  5. Les français épargnent-ils trop ?, Alternatives économiques, Christian Chavagneux, septembre 2012, no 316, page 60.
  6. Cécile Crouzel, Le patrimoine des Français a doublé en dix ans, 21 janvier 2011
  7. Les inégalités patrimoniales, une histoire qui remonte à plus de 200 ans, Les Échos, 21 août 2018.
  8. Constance Baudry, M. Piketty : Les gains de pouvoir d'achat sont très fortement concentrés parmi les plus hauts revenus, Le Monde, 6 mai 2008 [lire en ligne]

Voir aussi

Articles connexes

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