Patrick Civava Mbasha

Patrick Civava est quatrième d'une famille de sept enfants qui sont Thérèse Civava ndjuma, Rosette Civava Linda, Francis Civava kasi, Patrick Civava mbasha ecibegeza, Rachel Civava ihwe, Grâce Civava binja et Benjamine Civava kalimurima.

Patrick Civava est, de par son père et sa mère, originaire de la province du sud Kivu, du territoire de walungu, secteur de ngweshe, groupement de burale, village de mwegerera du côté de son père et celui de cikamba du côté de sa mère, en République démocratique du Congo.

À trois ans, donc en 1987, il a vu son père le quitter pour aller concourir à l'élection législative nationale pour la circonscription où son père, grand père de Patrick était élu 27 ans plutôt, le territoire de walungu dans le sud Kivu. Malheureusement, comme le système dictatorial de l'époque était installé, son père se trouve être victime d'un hold-UP électoral téléguidé par Mobutu lui-même.

De retour à Kinshasa, René Civava décide de foncer en politique mais aussi de quitter la commune de bandalungwa où il vivait avec sa famille pour s'installer dans la commune de Kisenso, en 1988, commune où Patrick Civava passera la majeure partie de sa vie et qui deviendra son principal fief électoral trente ans plus tard[4].

À la commune de Kisenso, Patrick Civava et sa famille connaîtront de difficultés financières énormes dues aux deux pillages que connaîtra la RDC, Zaïre de l'époque au début des années 1990[5]. Cependant, après les pillages, René Civava se verra dépouiller de son capital ainsi que de ses partenaires, actionnaires de ses deux entreprises, ça sera la période de la vache maigre pour lui, son épouse ainsi que ses enfants dont Patrick Civava.

En effet, René Civava, père de Patrick, était un homme d'affaires fleurissant, il avait deux entreprises qui abritaient le World Trade Center de l'Afrique centrale, le centre du commerce international du Zaïre (CCIZ) actuel localisation de l'hôtel du fleuve Congo Kempinski.

Cette période de vache maigre pousse la mère de Patrick Civava, Joséphine Katoto Nsimire de prendre le relais et faire comme la majorité écrasante des femmes de la RDC, nourrir sa famille par le commerce et la débrouillardise. Ce qui fera qu'elle soit parmi les rescapés du crash d'avion au marché type K où elle tenait un dépôt de marchandises en janvier 1996 et surtout l'amène à faire de périple sur le fleuve Congo allant à mangay entre autres à la recherche du business.

Cette période de vache maigre prend fin lorsque finalement René Civava est engagé à la cohydro en 1998, entreprise où il a travaillé jusqu'à sa retraite anticipée pour cause de maladie en 2007.

Jeune, Patrick Civava voulait devenir militaire, après il connut un homme en toge qui nourrira ses ambitions d'être avocat, ce, depuis ses 10 ans, 1994, et enfin, par les humanités littéraires, le personnage de Marcus Tullius Cicero servira de catalyseur pour réveiller et renforcer ses ambitions d'homme politique et défenseur des opprimés.

La vie de Patrick Civava bascule lorsqu'il verra ses parents être emporter par le cancer en l'espace de 5 ans, sa mère, Joséphine katoto nsimire, en 2005 du cancer du sein et son père, René Civava ntole cikonga, en 2010 du cancer du larynx. Depuis, Patrick Civava combat le cancer et participe à toute sorte d'activité qui va dans le sens d'aider à vaincre le cancer[6].

Il commence ses études à l'école primaire Kinduku, dans la commune de Lemba à Kinshasa après un passage à l'école maternelle Les Bambins de Bandalungwa. Il poursuit ses études secondaires d'abord à l'Institut de la Colline, école de la paroisse Saint Étienne de la commune de Kisenso et ensuite à l'Institut de Livulu, école de la paroisse Saint Esprit à Lemba, toutes, dans la ville Kinshasa.

En 2002, il décroche son diplôme d'État (Bac) à la section littéraire, option latin philosophie, à l'Institut de Livulu, actuel collège Saint Esprit dans la commune de Lemba à Kinshasa.

La même année, il réussit son inscription à l' université de Kinshasa; il en sort en 2007 avec une licence en Droit, option: Droit public, département de droit international public et relations internationales.

Il continue ses études de Droit à l'université de Pretoria où il obtient le diplôme de master of laws ( LLM) dans le programme de droit international de droits humains et VIH en Afrique en 2013[7].

Il a obtenu deux autres maîtrises (LLM), en droit constitutionnel spécialisé [encours] et en administration publique [encours]. Il est également en train de finaliser ses thèses de doctorat en droit international des droits humains, en relations internationales et stratégie, en droit constitutionnel et en administration publique.

Patrick Civava obtient son diplôme de graduat en 2005 et se lance directement dans une carrière d'avocat. De ce fait, il opta de s'inscrire d'abord comme défenseur judiciaire (avocat près les tribunaux), qualité qui correspondait à son diplôme de graduat. Pour cela, il passa le test à l'oral devant le tribunal de grande instance de Kinshasa/Matete, évaluation qu'il réussira avec brio et qui lui permettra de prêter serment devant le même tribunal et devenir défenseur judiciaire au syndic de Matete en 2006.

Évoluant dans ce syndic de manière exceptionnelle, son leadership naturel le permettra d'être élu deux ans plus tard, soit en 2008, parmi les membres de la chambre de surveillance de ce syndic et il lui sera donné la mission de s'occuper du recrutement et de la formation des défenseurs judiciaires.

Après sa spécialisation en droit international des droits humains à Pretoria, Patrick Civava revient à Kinshasa et passera du syndic au barreau vu son diplôme de licence obtenu en 2007 qui lui donnait déjà le droit d'être avocat. Il prêtera serment devant la cour d'appel de Kinshasa/Matete et deviendra avocat inscrit au tableau de l'ordre du barreau près la cour d'appel de Kinshasa/Matete (senior) en 2013 vu qu'il remplissait le critère consistant à passer minimum 5 ans au syndic pour passer directement au tableau de l'ordre[8].

Il évolue dans ce barreau jusqu'à ce jour. Il y exerce notamment les tâches d’encadreur d'avocats stagiaires ou avocats inscrits sur la liste qui lui sont confiés.

Patrick Civava est dans l'appui juridique et judiciaire des nécessiteux depuis 2006, année de sa prestation de serment comme défenseur judiciaire. Il a été chef de la clinique juridique de l'université de Kinshasa. Il est à ce jour patron de cliniques juridiques de la fondation Civava ONG ASBL qui pullulent en RDC, président du collectif national des cliniques d'aide juridique de la RDC et aussi membre de l'association des cliniques juridiques de l' Afrique australe.

Patrick CIVAVA, fils d'un chercheur, a suivi les pas de son père en devenant à son tour, depuis 2011, chercheur au centre de recherche en sciences humaines où il est à ce jour attaché de recherche dans le département juridique. Il est aussi chercheur associé au centre de recherche interdisciplinaire pour la promotion et la protection des droits humains en Afrique centrale (CRIDHAC) de l'université de Kinshasa depuis 2008[9].

Patrick CIVAVA enseigne, depuis 2015, étant que chef de travaux, les cours à caractère juridique à l'université chrétienne Cardinal Malula tels que le Droit constitutionnel [7], le Droit international public, la Logique et argumentation juridique, l'institution Politique de l'Afrique contemporaine, les droits humains, etc[10].

Patrick Civava est né d'une famille politique. Au-delà du fait que son grand père et son père étaient des hommes politiques, la famille maternelle de Patrick Civava a donné à la RDC l'un de 25 premiers ministres, chefs du gouvernement de son histoire, il s'agit de Faustin Birindwa [11].

Patrick Civava s'approche de la politique par le parti où son père était leader, le front uni de croyants, FUC. Déjà à 10 ans, 1994, Patrick Civava participe aux réunions du FUC et apprend à côté de son père ainsi que de camarades de son père. Mais l'éducation acquise de son père que lui-même avait acquis de son père c.-à-d. l'indépendance permet à Patrick Civava d'adhérer à un parti politique autre que celui dirigé par son père dès son entrée à l'université, il s'agira du PNRD (Parti National du Renouveau pour le Développement) du professeur Kutumisa Kyota. Il est ébloui par l'intégrité de Kutumisa qui était ministre de l'éducation nationale[12] lorsqu'il a obtenu son bac et a pu démontrer qu'un individu sérieux peut changer positivement sa société. Désormais, réussissait le bac en RDC, celui qui le méritait. Au PNRD, Patrick Civava gravit les échelons jusqu'à devenir le secrétaire général adjoint de la jeunesse estudiantine, il a 20 ans, 2004. En 2004, Patrick Civava, étudiant de l'unikin, participe à l'organisation de la plus grande manifestation estudiantine de l'histoire de la RDC, à côté de celle de 1969 dont son père avait participé aussi comme étudiant, de lovanium. En effet, après la prise de la ville de Bukavu par les militaires de nkundabatware et mutebusi, les étudiants descendirent dans la rue pour exiger le départ de la mission des Nations unies au Congo qu'ils qualifiaient de complice[13], Patrick Civava en faisait partie. Cette manifestation qui avait fait boule de neige dans tout le pays permettra le retrait de rebelles et la fin de la guerre.

Palais du Peuple à Kinshasa, siège du Parlement congolais (2009).

En 2005, 21 ans d'âge, Patrick Civava est dans l'équipe de l'organisation d'une marche de protestation contre la non publication du parti politique PNRD parmi les partis politiques légaux de la RDC, ils n'obtiendront pas gain de cause et il sera obligé de quitter ce parti pour retourner au bercail, FUC. Le 09 avril 2010, René Civava décède et le FUC se retrouve sans président. Le bureau politique se réunit et choisi Patrick Civava pour prendre la succession de son père à la tête du parti, fonction qu'il occupera pendant moins d'une année, il a 22 ans. En 2011, Patrick Civava sera obligé de s'éloigner de la politique pour respecter les clauses de sa bourses de maîtrise à l'université de Pretoria qui exigeait qu'il soit dans la société civile jusqu'au moins, deux ans après la fin de son master[14].

Patrick Civava intégrera la société civile après l'obtention de son diplôme de master en droit. Pour cela, il sera très proches de droits de minorité, des droits de la femme, de droits de LGBTI [15]. Il travaillera comme avocat des droits humains, défenseur des opprimés et surtout avocat principal de toutes les minorités sexuelles de la RDC avec la coopération suédoise [ SIDA ] dans le cadre du projet avec l'ONG féministe Si jeunesse savait[16] - [17].

Très proches des droits humains, Patrick Civava sera président de la composante des ONGs qui œuvrent dans les droits de femmes lors de l'installation des animateurs de la commission nationale des droits humains de la RDC en 2015.

Patrick Civava obtient sa maîtrise en droit en septembre 2013, donc son contrat le permettait de virer vers la politique s’il veut, deux ans après, soit septembre 2015 minimum.

S'inspirant des idéologies du parti de son père, en août 2015 (officiellement le 06 juin 2016), Patrick Civava avec certains camarades créent un parti politique, alliance des démocrates pour une nouvelle république, ADN en sigle[18]. Patrick Civava en est le président.

Patrick Civava conduira son parti aux élections du 30 décembre 2018, il a 34 ans. En effet, il proposera que la nouvelle classe politique parte aux primaires pour désigner un candidat commun à l'élection présidentielle du 30 décembre 2018, ce que tous les leaders [jeunes] refusèrent d'accepter et de ce fait, iront de manière dispersée dans une élection qui ne les donner pas gagnant[19]. Patrick Civava et son parti tourneront alors du côté de l'opposition, ils décidèrent de soutenir le candidat commun de l'opposition[20]. Le 11 novembre 2018, la fumée blanche sort à Genève et le candidat commun de l'opposition a été désigné, c'est Martin Fayulu Madidi, la coalition Lamuka est créé. l'ADN et son leader ont décidé automatiquement de le soutenir[21]. Un jour après, le 12 novembre 2018, deux leaders de l'opposition décident de quitter le navire, il s'agit de Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe [22]. Ils créeront le cap pour le changement, Cach[23]. Un point commun, l'épouse de Monsieur Tshilombo, Denise Nyakeru et vital Kamerhe sont originaires de la province du sud Kivu, du territoire de walungu et du secteur de ngweshe comme Patrick Civava. La tentation est grande dans un pays où le tribalisme bat son plein, mais Patrick Civava refusa de les suivre et resta aux côtés de l'opposition autour du candidat commun[24].

Aux élections du 30 décembre 2018, Patrick Civava est candidat député provincial dans la circonscription électorale de kisenso et député national dans la circonscription électorale du Mont-Amba [25]. Les élections se soldent par ce que l'opposition congolaise considère comme le plus grand hold-UP électoral de l' histoire de la RDC et Patrick Civava se voit victime comme la majorité de la population Congolaise, le candidat président de lamuka, victorieux à l'élection n'est pas proclamé, lui-même aussi, constate qu'il n'est pas proclamé aux élections où il a postulé[26].

Patrick Civava sera sans succès candidat sénateur à Kinshasa en 2019. Patrick Civava ne se décourage pas, il s'engage, lui et l'ADN, dans le combat pour la vérité des urnes.

Martin Fayulu en 2018

Le combat pour la vérité des urnes consiste au respect de la volonté du peuple lors d'une élection, lequel se trouve pour lui être le meilleur combat pour l'effectivité du renouvellement de la classe politique[27], son cheval de bataille comme un des leaders de la nouvelle classe politique de la RDC.

Il sera l'un des principales victimes de ce combat. Sa famille politique organise une marche le 30 juin 2019, Patrick Civava et certains militants de l'ADN sont arrêtés et torturés. Le 17 janvier 2020, une autre marche est organisée et Patrick Civava se voit encore une fois arrêté sans être torturé, et enfin la marche contre la désignation de Ronsard malonda comme président de la commission électorale [28], Patrick Civava et certains membres de l'ADN seront encore arrêtés. Hormis les arrestations, Patrick Civava est victime de plusieurs menaces, empoissonnements, tentatives d'enlèvement pour le combat qu'il mène en tête de la nouvelle classe politique pour la vérité des urnes[29].