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Passez-moi la Joconde

Passez-moi la Joconde est un roman policier de Frédéric Dard, publié en 1954 sous le nom de plume de San-Antonio. Neuvième volume de la série San-Antonio, il voit apparaître les premières positions sexuelles à nom saugrenu propres au kamasutra san-antonien.

Passez-moi la Joconde
Auteur Frédéric Dard
Pays France
Genre roman policier
Éditeur Fleuve noir
Collection Spécial Police
Lieu de parution Paris
Date de parution 1er trim. 1954
Type de média texte imprimé, in-16
Couverture Michel Gourdon
Nombre de pages 224
Chronologie
SĂ©rie San-Antonio

La route du commissaire San-Antonio croise celle de faux-monnayeurs ayant voulu attaquer un camion chargé de papier filigrané destiné à la Banque de France. Ils ont utilisé un chien dressé à courir après les camions, et muni d'un collier explosif.

L’action se dĂ©roule aux alentours de Bourgoin et de Grenoble, et Ă  Lyon. « La Joconde Â» est le surnom donnĂ© par le commissaire Ă  une inconnue brune qui orchestre l’affaire.

Publication

Contexte Ă©ditorial

Les quatre premiers San-Antonio paraissent de 1949 à 1952, soit quatre livres en quatre ans. Les chiffres de vente sont décourageants, et Frédéric Dard montre beaucoup de réticence à continuer la série. Mais Armand de Caro, l'éditeur, y croit. Il insiste auprès de Dard[1]. En 1953, celui-ci accepte de produire au rythme régulier de quatre ou cinq San-Antonio par an. D'ailleurs, cette année-là, les « premiers frémissements » de succès se manifestent dans les ventes du septième roman de la série, Des clientes pour la morgue[2]. En fin d'année, paraît le no 8, Descendez-le à la prochaine. Puis vient Passez-moi la Joconde, au début de l'année 1954.

Numérotation

Passez-moi la Joconde est le neuvième roman de la sĂ©rie San-Antonio. Dans la collection « SpĂ©cial Police Â» (1950-1972), il porte le numĂ©ro 48. Dans la collection « S-A Â» (1973-2002), il porte le numĂ©ro 2. Enfin, dans la collection « San-Antonio Â» (Ă  partir de 2003) qui respecte l’ordre de parution, il porte le numĂ©ro 9[3].

Il est rĂ©Ă©ditĂ© dans le tome I des Ĺ’uvres complètes de San-Antonio (29 volumes parus de 1967 Ă  2000), puis dans le tome I du San-Antonio de la collection « Bouquins Â» de Robert Laffont (18 volumes, Ă  partir de 2010).

Époque du récit

Bien des indices permettent de situer le rĂ©cit au dĂ©but des annĂ©es 1950, comme on peut attendre d’un roman policier paru en 1954. San-Antonio roule en Traction et, quand il songe Ă  une voiture de prestige, il cite une Talbot. Les « boches Â» et la Seconde Guerre mondiale hantent encore les mĂ©moires. Certaines expressions mĂ©prisantes n'ont pas encore Ă©tĂ© balayĂ©es par le politiquement correct. Pour obtenir une communication tĂ©lĂ©phonique, on doit passer par une opĂ©ratrice ; et Grenoble a encore des numĂ©ros Ă  trois chiffres[4]. Les cĂ©lĂ©britĂ©s du moment s'appellent Pierre Doris, Raymond Rouleau, Greta Garbo, François Mauriac, Cecil B. DeMille, Jean Nohain…

Aussi, les quelques corrections apportĂ©es Ă  l'occasion de rĂ©Ă©ditions sonnent-elles comme des anachronismes. La brune roule en DS (commercialisĂ©e Ă  partir de 1955). L'imprimeur conduit une 604 (sortie en 1975). La secrĂ©taire possède une chaĂ®ne hi-fi. Les personnages comptent parfois en nouveaux francs. San-Antonio sort un « talbin de cinq lacsĂ©s », sur lequel figure « un gros emperruquĂ© »[5] (billet de 50 francs Racine Ă©mis en 1963). Il brandit aussi un « bifton de 20 francs » Ă  l'effigie de Claude Debussy (billet de 20 francs Debussy Ă©mis en 1981)…

Lieux du récit

Panneau d'entrée du lieu-dit sur la D 312, précisant que la Grive se partage entre les deux communes. Vitesse limitée à 70 km/h.
La Grive, où débute le récit.
  • La Grive, oĂą San-Antonio trouve un chien Ă©crasĂ©, est un lieu-dit situĂ© Ă  quatre kilomètres Ă  l'ouest de Bourgoin (ville qui a fusionnĂ© en 1967 avec Jallieu, la ville natale de FrĂ©dĂ©ric Dard). Le lieu-dit est coupĂ© administrativement par l'ancienne Nationale 6 qui menait de Lyon Ă  Grenoble : d'un cĂ´tĂ© de la route, la Grive relève de la commune de Bourgoin-Jallieu ; de l'autre, de Saint-Alban-de-Roche[6], commune dont San-Antonio utilise le bureau de poste (et sĂ©duit la guichetière).
  • Four, oĂą les malfaiteurs ont louĂ© une maison, est une commune voisine de Saint-Alban-de-Roche.
  • L'hĂ´tel de Duboin se trouve dans les Alpes, « aux alentours de Grenoble », avec vue sur la Barre des Écrins, sans autre prĂ©cision.
  • La Croix-Rousse, oĂą vit et travaille AndrĂ© Compère, est une colline sur laquelle s'Ă©tend un quartier de Lyon. FrĂ©dĂ©ric Dard a vĂ©cu Ă  La Croix-Rousse de 1944 Ă  1949[7].
  • Le Pont-de-Claix, oĂą se trouve la papeterie Baulois, est une ville Ă  vocation industrielle dans la banlieue sud de Grenoble.

Résumé

Le commissaire San-Antonio se rend en vacances dans les Alpes. À la sortie de la Grive, il aperçoit sur la route un chien qui vient de se faire écraser. Intrigué par le collier de l'animal, le commissaire s'empare de l'objet, et poursuit sa route.

Il s'installe dans l'hôtel de son ami Duboin, aux alentours de Grenoble. Il séduit Sonia, une cliente rousse. Dix jours plus tard, Sonia découvre le collier dans la boîte à gants. San-Antonio s'est éloigné. Il a été bien inspiré de le faire, car une explosion transforme sa berline en décapotable. Ce qu'il reste de Sonia n'est « pas racontable ». Le collier insolite était un engin explosif. En l'examinant, la jeune femme a sans doute actionné le détonateur.

San-Antonio décide d'aller enquêter à la Grive. Mais il doit d'abord se remettre de ses émotions. Duboin et lui dînent d'un poulet au curry qu'ils arrosent de quatre bouteilles de pommard. San-Antonio emprunte alors la jeep de son ami et dévale à toute allure les lacets de la route de montagne. Il veut sauter sur les « pégreleux » de la Grive en pleine nuit, estimant que, « du point de vue choc psychologique, ça peut donner des résultats[8]. » Car le mot police en impose aux « péquenots » : « Ils ont le rectum flétri comme de la salade d'automne lorsqu'on prononce ce mot-là devant eux[9]. » Il réveille tout d'abord une bistrotière malodorante. Elle lui apprend que le corps du chien a été ramassé par Dédé le boueux.

San-Antonio se rend à la « gentilhommière » de Dédé, qui est « plutôt minable » : « Il y a des trous dans le toit, sans doute afin de faciliter l'accès des lieux au père Noël, la porte tient grâce au précieux concours de boîtes à sardines, et les carreaux des fenêtres travaillent en collaboration avec des bouts de carton. Visiblement, Dédé ne roule pas sur l'or[10]. » Ivre-mort, le maître des lieux n'est pas facile à réveiller. La pièce unique est meublée avec une extrême sobriété : elle contient en tout et pour tout un pétrin garni de paille, qui sert de lit. Quand Dédé remet le couvercle, il a une table. « Lorsqu'il sera clamsé, on n'aura plus qu'à scier les pieds pour obtenir un cercueil de première classe[11]. » Dédé refusant de témoigner de bon gré, San-Antonio a recours aux coups. Puis il menace de brûler les « cinq beaux billets de dix raides » qu’il vient de découvrir dans une boîte à biscuits rouillée. Dédé parle enfin, mais l’interrogatoire est laborieux, « car son cerveau, c’est pour ainsi dire un os ». Une femme, une brune, est venue lui réclamer le collier. Vêtue d’un imperméable bleu, elle portait au doigt une bague sertie d’une pierre bleue. Elle a donné les billets à Dédé pour acheter son silence.

Le lendemain, San-Antonio poursuit son enquête, et finit par savoir que la brune roule en DS noire. Il découvre qu'elle a loué une maison dans un hameau proche. La maison est vide, mais dans le jardin l'épouvantail se révèle être un cadavre, celui du complice de la brune. Le commissaire apprend par ailleurs que Fifi, le chien blanc de la maison, était dressé à courir après les camions.

Au bureau de poste de Saint-Alban-de-Roche, le commissaire apprend encore que, le jour où Fifi s'est fait écraser, la brune a reçu un télégramme annonçant le passage d'un camion. San-Antonio donne rendez-vous à la postière. Il boit six martinis, et rejoint sa conquête. Dans la chambre, une photo attire l’attention du commissaire : derrière un groupe de facteurs, on aperçoit une DS dans laquelle apparaît le museau d’un chien blanc. À l’aide d’une loupe, le commissaire peut lire le numéro de la plaque minéralogique.

À la préfecture de Lyon, il obtient le nom du propriétaire : André Compère, habitant à La Croix-Rousse. Celui-ci avait déclaré le vol de sa voiture, et ne semble pas impliqué. Mais San-Antonio téléphone à la postière de Saint-Alban, dont la mémoire s'éveille soudain au nom de Compère. C’est lui qui avait signé le télégramme adressé à la brune.

San-Antonio se rend La Croix-Rousse, à l’entrepôt de Compère. Il s'y introduit. Il découvre un gros rouleau de papier filigrané, du papier servant à imprimer des billets de banque.

Il apprend ensuite qu’un camion — correspondant au signalement donné dans le télégramme — a emprunté dans la nuit du 8 la route Grenoble-Lyon, chargé de papier destiné à la Banque de France. Seul incident à signaler, le chauffeur a écrasé un chien.

Revenu dans l’entrepĂ´t, le commissaire y dĂ©couvre le cadavre tout chaud de Compère, « une fève dans la calbombe[12] ». Dans la maison voisine, San-Antonio retrouve une vieille connaissance : Trois-Sous, petit trafiquant minable de Montmartre. Il le secoue un peu pour le faire parler. Mais soudain le commissaire se jette Ă  terre, la tĂŞte dans les bras : une main de femme Ă  bague bleue vient de lancer une grenade, qui explose. « Il ne reste plus grand-chose de la pièce. Les meubles sont hachĂ©s, littĂ©ralement, comme si un mĂ©nage d'Ă©lĂ©phants avait envisagĂ© le divorce, dans cette pièce[13]. » Trois-Sous est mort. La brune s’est enfuie, abandonnant Ă  l’étage une valise contenant quelque 50 millions de francs anciens en faux billets.

San-Antonio se rend à la manufacture du Pont-de-Claix, où le camion a chargé son papier. Seuls le directeur et sa secrétaire Rose ont accès au dossier d’expédition. San-Antonio s'introduit chez Rose. Il l'interroge. Puis il lie plus ample connaissance. Un bizarre appel téléphonique de madame Baulois, l’épouse du papetier, fixe à Rose un rendez-vous le soir même.

Le soir, Rose se dirige vers la villa des Baulois. Une voiture tente de l'écraser. Rose entre chez les Baulois. San-Antonio patiente devant la maison. Dans le jardin, il voit un chien blanc ressemblant « poil pour poil » à celui de la Grive. San-Antonio interroge Rose à sa sortie : madame Baulois n'est-elle pas brune ? n'est-elle pas volontiers vêtue de bleu ? ne porte-t-elle pas une bague à grosse pierre bleue ? n'avait-elle pas un autre chien blanc, courant après les camions ? ne s'est-elle pas absentée récemment ? À toutes ces questions, Rose répond par l'affirmative.

Le commissaire entre à son tour dans la villa. Madame Baulois téléphone précisément à son complice qui n'a pas réussi à écraser Rose. Quand San-Antonio lui détaille tout ce qu'il sait, madame Baulois se suicide.

San-Antonio obtient par la « grognace » des PTT le numéro que la défunte vient de demander : il s'agit d'une imprimerie désaffectée, à Grenoble. San-Antonio s'y rend. Mais le faux-monnayeur le prend par surprise, et s'apprête à l'achever. Surgi de nulle part, Duboin assène au malfaiteur un coup de forme qui lui fend le crâne.

Furieux d'apprendre que San-Antonio comptait abandonner la partie, Duboin avait repris l'enquête à son compte. Il avait su par la postière de Saint-Alban que le complice de la brune (celui transformé en épouvantail, pour avoir saboté le détonateur) avait demandé un jour le numéro de cette imprimerie. Duboin était venu voir.

Personnages

Personnages récurrents de la série

  • Commissaire San-Antonio, le narrateur. SĂ©ducteur toujours sur la brèche. Boit sec. PortĂ© sur les plaisirs de la table. EnquĂŞteur aux mĂ©thodes expĂ©ditives, il cogne mĂŞme sur les tĂ©moins. Mais sa vraie nature, selon lui, c’est la poĂ©sie : « Ma vraie vocation : c’était d’aligner des trucs de douze pieds au lieu de flanquer mon pied dans le soubassement de mes contemporains. J’aurais fait rimer des mots qui ne riment pas Ă  grand-chose et qu’on aurait publiĂ©s dans des revues hermĂ©tiques comme des boĂ®tes de sardines, j’aurais eu un triomphe, j’aurais appris Ă  m’examiner le nombril devant mon armoire Ă  glace ; j’aurais calcĂ© des baronnes. Les vieilles dames m’auraient appelĂ© « maĂ®tre Â» et les jeunes gens « vieux con Â», bref j’aurais Ă©tĂ© quelqu’un[14]. »
  • « Le Vieux Â», supĂ©rieur hiĂ©rarchique de San-Antonio, prĂ©sent depuis le no 1 de la sĂ©rie. Le commissaire peut l'appeler Ă  toute heure du jour ou de la nuit : le Vieux est toujours dans son bureau. Il n'a jamais pris de vacances. Il dĂ©teste l'humour.
  • FĂ©licie, « brave femme de mère » de San-Antonio, prĂ©sente depuis le no 1. Elle n'apparaĂ®t pas dans le roman. Le commissaire cite simplement une de ses expressions toutes faites : « marquĂ©s par le destin »[15]. (Le commissaire, qui met un point d'honneur Ă  forger lui-mĂŞme ses expressions et ses images, souligne dans Les Anges se font plumer : « FĂ©licie n'a jamais Ă©tĂ© douĂ©e pour les mĂ©taphores[16]. »)
  • L'inspecteur BĂ©rurier, intervenu brièvement dans le no 7, Des clientes pour la morgue. Il n'apparaĂ®t pas dans Passez-moi la Joconde. San-Antonio cite un de ses jeux de mots approximatifs[17].

Autres personnages

  • Fifi, chien blanc, « vague loulou issu d'un croisement avec un employĂ© du gaz[18] ».
  • Duboin, ancien prix d’orgue au conservatoire de Lyon, ami de San-Antonio. Officier durant la Seconde Guerre mondiale. Pour violer les Allemandes Ă  son aise, il jetait les hommes par la fenĂŞtre, sans l'ouvrir, quel que fĂ»t l'Ă©tage[19]. Ancien journaliste, Ă  prĂ©sent hĂ´telier dans les environs de Grenoble. CarrĂ©, « avec quelque chose de puissant, de dĂ©bonnaire et de rusĂ© dans toute sa personne[19]. » Toujours en train de becter. « Le gueuleton, c’est comme qui dirait son sport favori[20]. » Ce n'est pas un homme, mais un intestin. Bouffer, c'est sa raison d'ĂŞtre[21]. Son pyjama est achetĂ© chez Fashionable : blanc, avec des feuilles mauves imprimĂ©es.
  • Sonia, rousse, mannequin Ă  Paris.
  • Un riche et vieux mironton, protecteur de Sonia. Cinquante ans de plus qu'elle, « une gueule qui pendait comme les branches d'un sapin, un râtelier Ă  changement de vitesse et un bandage herniaire[22] ». Ne se formalise pas de la prĂ©sence de San-Antonio au cĂ´tĂ© de Sonia.
  • Un professeur de français en vacances Ă  l'hĂ´tel, voisin de chambre de San-Antonio. Perce quantitĂ© de trous dans la cloison pour observer les Ă©bats du commissaire et de Sonia.
  • La bistrotière de la Grive.
  • DĂ©dĂ©, Ă©boueur.
  • « La Joconde Â», souris vĂŞtue de bleu. « Grande, mince, brune avec des yeux noirs qui vous regardent droit dans le slip[23]. » Elle a autre chose que de la limonade dans la moelle Ă©pinière. Elle n'a pas froid aux roberts[24]. San-Antonio finit par Ă©tablir qu'il s'agit de l'Ă©pouse de Baulois, le directeur de la papeterie du Pont-de-Claix. C'est une Parisienne, beaucoup plus jeune que son mari. Elle mène une vie très libre. Belle et froide. Des yeux hardis et glacĂ©s. « Elle a quelque chose de cruel qui fascine et qui fait peur[25]. » Une intrigante, cupide, ambitieuse.
  • Le garagiste-bistrotier de la Grive.
  • Un enfant de Four.
  • Jules Revellin, adjoint au maire de Four.
  • La postière de Saint-Alban-de-Roche.
  • AndrĂ© Compère, propriĂ©taire de la voiture qu’utilise la brune. Il fait de l’import-export, notamment dans la soie.
  • Un jeune blanc-bec, inspecteur de la routière, plein de suffisance.
  • Riche, un flic de la routière, vieille connaissance de San-Antonio.
  • CĂ©sar, dĂ©tective privĂ©. Impassible, impĂ©nĂ©trable.
  • Trois-Sous, petit barbillon minable de Montmartre, lâche, le genre quart de sel, gagne-petit du crime. S'est lancĂ© par hasard, tout jeune, dans le pain de fesse. Après quoi, toujours sur un petit pied, il a fait du trafic de neige, puis d'armes[26].
  • Mathon, commissaire principal Ă  Lyon. « Deux cent trente livres de viande, douze mentons superposĂ©s […] des bretelles pervenche, une cravate verte sur laquelle on a peint un clair de lune et une tĂŞte d’épagneul […] un nez patinĂ© par le beaujolais[26]… »
  • Le mĂ©decin. Petit vieux tellement ridĂ© qu’il ressemble Ă  un accordĂ©on rapiĂ©cĂ©.
  • Baulois, le directeur de la manufacture de papier du Pont-de-Claix. Il ressemble Ă  son fauteuil : bien rembourrĂ©, rouge sang, avec de gros bourrelets. Ils ne sont peut-ĂŞtre pas jumeaux, mais le commissaire les soupçonne d'avoir eu le mĂŞme père[27].
  • Rose Laberte, secrĂ©taire de Baulois. Elle habite au-dessus de la boulangerie Bichonnet successeur. Blonde, pas belle, pas laide. En revanche, elle ne mĂ©prise pas l’homme, elle ne lĂ©sine pas sur le slip[28], elle a un rĂ©chaud dans le calbar[29], elle fait roussir la paille des chaises quand elle s'assied[30] : elle est la maĂ®tresse de Compère, de Baulois et de San-Antonio.
  • Madame Bichonnet, boulangère, tas de viande Ă  moustache robuste et Ă  barbiche. Des yeux de vache qui aurait trop regardĂ© passer les trains. Aussi indiffĂ©rente qu'un paquet de nouilles. Comme elle dĂ©livre obstinĂ©ment la mĂŞme rengaine sans intĂ©rĂŞt, San-Antonio envisage de lui « enfoncer un pain d'une livre dans la gorge et l’autre dans le prose, histoire de la rendre Ă©tanche[31] ».
  • L'imprimeur.

Les positions

Dans ce volume, San-Antonio cite pour la première fois des positions sexuelles Ă  nom loufoque. Il inaugure lĂ  un kamasutra très personnel qui va s'enrichir, volume après volume, de plus d'un millier de positions[32]. « La brouette chinoise Â» est la première nommĂ©e. C'est le vice de Sonia (San-Antonio fait le jardinier)[33]. La postière de Saint-Alban-de Roche a droit quant Ă  elle au « coup du serrurier Â», Ă  « la fleur tropicale Â» et au « tripoteur hindou Â»[34]. Plus tard, lorsqu'elle donne Ă  San-Antonio un renseignement important, le commissaire promet de lui faire dĂ©couvrir « l’amour Ă  la cul-de-jatte Â», le « soleil de minuit Â», la « tablette de chocolat Â» et « papa-maman chez les Turcs Â»[35].

Notes et références

  1. Tristan Savin, « La vie trépidante de Frédéric Dard, dit San-Antonio », sur lexpress.fr, 4 juin 2010.
  2. François Rivière, « Sur la route de San-Antonio Â», in San-Antonio, coll. « Bouquins Â», Laffont, 2010, t. I, p. xviii.
  3. Raymond MilĂ©si, « La sĂ©rie Â», in San-Antonio, Des gueules d'enterrement, Fleuve Noir, 2005, p. 221-223.
  4. « Ă‰volution de la numĂ©rotation tĂ©lĂ©phonique en France : rappel historique Â», sur bhpt.org, aoĂ»t 2010.
  5. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, Fleuve Noir, 1988, p. 127 .
  6. « La Grive prend de l’envergure Â», sur lessor.fr, 5 mars 2013.
  7. « Rue Calas Â», sur ruesdelyon.wysiup.net.
  8. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 29 et 30.
  9. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 40.
  10. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 34.
  11. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 35.
  12. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 112.
  13. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 123.
  14. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 46.
  15. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 21.
  16. San-Antonio, Les Anges se font plumer, Fleuve Noir, 1977, p. 80.
  17. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 43.
  18. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 32.
  19. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 26.
  20. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 133.
  21. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 160.
  22. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 15.
  23. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 53.
  24. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 126.
  25. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 175.
  26. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 114.
  27. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 138 et 139.
  28. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 154, 157.
  29. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 158.
  30. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 165.
  31. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 147.
  32. Serge Le Doran, Frédéric Pelloud et Philippe Rosé répertorient ces positions in Dictionnaire San-Antonio, Fleuve Noir, 1993, p. 811-826.
  33. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 18.
  34. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 80.
  35. San-Antonio, Passez-moi la Joconde, op. cit., p. 89.

Articles connexes

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