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Parti du progrès (Danemark)

Le Parti du progrès (danois : Fremskridtspartiet) est un parti politique danois, fondĂ© en 1972

Parti du progrès
(da) Fremskridtspartiet
Présentation
Président Niels Højland
Fondation
Siège Liljeallé 11
6920 Videbæk (en)
Lettre-symbole Z
Positionnement ExtrĂŞme droite[1] - [2]
Idéologie National-libéralisme[3]
Néolibéralisme[4]
Anti-islam[1]
Populisme de droite[5] - [6]
Opposition Ă  l'immigration[7]
Couleurs jaune
Site web frp.dk

Le parti a fait son entrĂ©e au Parlement danois lors des Ă©lections lĂ©gislatives de 1973, en devenant immĂ©diatement le second parti danois en nombre de voix. Par la suite il a lentement perdu ses Ă©lecteurs, avant de quitter le paysage politique danois, Ă  la suite de la crĂ©ation du Parti populaire danois en 1995 par une partie de ses membres.

Histoire

Affiche Ă©lectorale du parti de 1976.
« Retrait de l'impôt sur le revenu. »
« Limitation de la bureaucratie. »
« Réduction de la jungle législative. »

Le Parti du progrès est fondĂ© par l'avocat fiscaliste Mogens Glistrup en automne 1972[8] - [9]. Il fait alors campagne pour moins de bureaucratie, l'abolition de l'impĂ´t sur le revenu, une simplification lĂ©gislative et le rejet de l’État-providence[10] - [11]. Il attaque Ă©galement frontalement les fonctionnaires et les intellectuels[9]. Il demande une rĂ©duction du nombre de sièges au parlement de 179 Ă  40 et une augmentation des pouvoirs royaux[9].

La création du parti intervient à un moment où, selon une étude réalisée en 1972, la majorité des Danois pense qu'il y a de gros conflits entre les personnalités politiques et les gens ordinaires[9]. Une autre étude réalisée en 1973 montre que si les insatisfactions liées aux aspects socio-économiques sont faibles, celles liées au monde politique sont très élevées[9]. Dans ce contexte, le parti connaît rapidement du succès dans les sondages et est crédité de 25% des intentions de vote au début de l'année 1973[9].

Le parti entre au Parlement danois lors des Ă©lections lĂ©gislatives de 1973, considĂ©rĂ©es comme un « sĂ©isme Ă©lectoral »[8]. Il y remporte 15,9 % des voix et 28 sièges, devenant ainsi le second parti du Parlement. Face au refus des autres partis de coopĂ©rer avec lui, il demeure nĂ©anmoins dans l'opposition.

Lors des Ă©lections lĂ©gislatives de 1979 il voit ses effectifs au Parlement chuter Ă  20 sièges, du fait notamment de dĂ©saccords internes entre les Â« pragmatiques » (slappere) en faveur d'une coopĂ©ration avec les autres partis, et les « fondamentalistes » (strammere) qui s'y opposent[8]

Ă€ la fin des annĂ©es 1980, l'immigration devient un Ă©lĂ©ment important du programme du parti[8] - [10]. En 1980, ayant ajoutĂ© la revendication d'un « Danemark sans mahomĂ©tans » au projet du parti[10], Glistrup Ă©voque alors de plus en plus souvent les Musulmans dans ses dĂ©clarations publiques, et fait de « Faire un Danemark une zone sans Musulmans » son slogan[8]. En 1983, Glistrup est condamnĂ© Ă  trois ans de prison pour fraude fiscal[8]. Alors qu'il est emprisonnĂ©, les pragmatiques, menĂ©s par Pia Kjærsgaard prennent la tĂŞte du parti[8]. Sorti de prison en 1987, Glistrup perd alors le contrĂ´le du parti[8], ce qui conduit Ă  d'importants conflits internes[10]. L'annĂ©e suivante, il refuse de voter en faveur d'une proposition prĂ©sentĂ©e communĂ©ment avec le gouvernement et est alors dĂ©chu de sa position de reprĂ©sentant du parti[10], avant d'ĂŞtre expulsĂ© du comitĂ© national en 1991. Il fonde alors un nouveau parti nommĂ© le Parti de la prospĂ©ritĂ© (Trivselspartiet)[8] - [10].

Les querelles intestines du parti ne prennent nĂ©anmoins pas fin, et mènent Ă  la crĂ©ation du Parti populaire danois (DF) par Kjærsgaard et les pragmatiques en 1995[8] - [10]. Alors que les libĂ©raux demeurent au sein d'un Parti du progrès centrĂ© sur la fiscalitĂ©, le DF rassemblent ceux souhaitant faire de l'immigration leur sujet de revendication principal[8].

En 1999, Mogens Glistrup est autorisĂ© Ă  faire son retour au sein du parti, du fait du manque de figures politiques[10]. Les quatre dĂ©putĂ©s du parti quittent la formation et fondent LibertĂ© 2000[10]. En dĂ©pit de leurs propres prises de positions contre l'immigration, ils jugent alors les dĂ©clarations de Glistrup dans les mĂ©dias trop extrĂŞmes, celui-ci ayant dĂ©clarĂ© « soit on est raciste, soit on est un traĂ®tre », et demandĂ© que tous les « mahomĂ©tans » du Danemark soient internĂ©s dans des camps et expulsĂ©s du pays[12]. Glistrup mène le parti lors des Ă©lections lĂ©gislatives de 2001, lors desquelles il reçoit moins d'1 % des suffrages exprimĂ©s[8]. Le parti ne participe pas aux Ă©lections lĂ©gislatives de 2005, ni Ă  celle de 2007. Il prend nĂ©anmoins part aux Ă©lections locales et rĂ©gionales de , et y remportent globalement moins d'1 % des voix et fait Ă©lire un de ses membres au conseil municipal de Morsø.

Idéologie

Sujets principaux

Les trois sujets-clés du parti étaient[13] :

  • L'abolition de l'impĂ´t sur le revenu
  • L'abolition de la « loi de la jungle »
  • L'Ă©limination de la bureaucratie

Dans les années 1980, Glistrup a ajouté a quatrième point :

  • La fin de l'immigration en provenance des pays musulmans.

Prises de positions

Vers 2010, son programme politique, centré autour du slogan « Stop à l'immigration », consiste en[14] :

  • L'abolition de l'impĂ´t sur le revenu
  • La rĂ©duction drastique de la bureaucratie
  • La rĂ©duction drastique de la « loi de la jungle »
  • La restauration des frontières et du contrĂ´les des produits aux frontières
  • L'arrĂŞt de l'immigration
  • La fin de l’octroi de la citoyennetĂ© danoise
  • La remise Ă  plat de la politique d'intĂ©gration
  • Localisez la responsabilitĂ© de l'immigration de masse
  • La sortie progressivement du Danemark de l'UE - pour le commerce Ă  travers le monde

Électorat

Une étude réalisée après les élections législatives de 1973 montre que les personnes qui ont alors de la sympathie pour le Parti du progrès ne sont pas foncièrement plus à droite que ceux des autres partis politiques de droite, mais qu'elles ont un niveau de confiance dans les institutions beaucoup plus bas[9]. En 1973, 82% des électeurs du Parti du progrès pensent que, dans une situation de crise économique, un homme fort devrait prendre le pouvoir, contre 56% en moyenne nationale. Deux ans plus tard, ces chiffres chutent à respectivement 56% et 38%, les électeurs du Parti du progrès restant davantage partisans d'une politique autoritariste que le reste de la population[9].

Présidents

  • Mogens Glistrup (1972–1985)
  • Pia Kjærsgaard (1985–1995)
  • Kirsten Jacobsen (1995–1999)
  • Aage Brusgaard (1999–2001)
  • Aase Heskjær (2001–2003)
  • Jørn Herkild (2003–2006)
  • Henrik SøndergĂĄrd (2006–2007)
  • Ove Jensen (2007–2009)
  • Ernst Simonsen (2009–2010)
  • Niels Højland (2010–)

RĂ©sultats Ă©lectoraux

Folketing

Élection Voix % Sièges Gouvernement
1973 485 289 15,9 %
28 / 179
Soutien au Cabinet Poul Hartling
1975 414 219 13,6 %
24 / 179
Opposition
1977 453 792 14,6 %
26 / 179
Opposition
1979 349 243 11,0 %
20 / 179
Opposition
1981 278 383 8,9 %
16 / 179
Soutien au Cabinet Poul SchlĂĽter I
1984 120 461 3,6 %
6 / 179
Soutien au Cabinet Poul SchlĂĽter I
1987 160 461 4,8 %
9 / 179
Soutien au Cabinet Poul SchlĂĽter II
1988 298 132 9,0 %
16 / 179
Soutien au Cabinet Poul SchlĂĽter III
1990 208 484 6,4 %
12 / 179
Soutien au Cabinet Poul SchlĂĽter IV
1994 214 057 6,4 %
11 / 179
Opposition
1998 82 437 2,4 %
4 / 179
Opposition
2001 19 340 0,6 %
0 / 179
Opposition

Parlement européen

Élection Voix % Sièges Groupe
1979 100 702 5,7 %
1 / 15
DEP
1984 68 747 3,4 %
0 / 15
1989 93 985 5,3 %
0 / 16
1994 59 687 2,9 %
0 / 16
1999 14 233 0,7 %
0 / 0

Notes et références

  1. (da) « 420.000 muslimer skal smides ud af landet » [« 420,000 Muslims must be thrown out of the country »], Ekstra Bladet,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) « Mogens Glistrup: founder of Denmark's Fremskridtspartiet », The Times,‎ (ISSN 0140-0460, lire en ligne, consulté le )
  3. Karin Priester, Rechter und linker Populismus: Annäherung an ein Chamäleon, Campus Verlag, (ISBN 9783593397931, lire en ligne), p. 231
  4. Mapping the extreme right in contemporary Europe : from local to transnational (Andrea Mammone, Emmanuel Godin, Brian Jenkins), New York, Routledge, , 241 p. (ISBN 978-0-203-12192-4, OCLC 796841092, lire en ligne)
  5. Hainsworth, Paul (2008). The Extreme Right in Western Europe. Routledge. p. 49. (ISBN 9781134154326).
  6. Topaloff, Liubomir K. (2012). Political Parties and Euroscepticism. Palgrave Macmillan. p. 178. (ISBN 9781137009685).
  7. European multiculturalism revisited (Alessandro Silj), London, (ISBN 978-1-84813-873-5, OCLC 990191925, lire en ligne)
  8. (en) Terri E. Givens, Voting radical right in Western Europe, Cambridge University, , 136–139 p. (ISBN 978-0-521-85134-3, lire en ligne)
  9. (en) Hans Jørgen Nielsen, « The Uncivil Culture: Attitudes towards the Political System in Denmark, and Vote for the Progress Party 1973–1975 », Scandinavian Political Studies, vol. 11, no A11,‎ , p. 147–155 (ISSN 0080-6757 et 1467-9477, DOI 10.1111/j.1467-9477.1976.tb00450.x, lire en ligne, consulté le )
  10. (da) Emilia Valbum, « Her er Fremskridtspartiets historie », Berlingske Tidende,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Jean-Yves Camus, « Scandinavie : les populismes xénophobes de la prospérité », sur Areion24.news
  12. (da) Ejvind Larsen, « Frihed 2000 », Information.dk,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. (da) « Velkommen til Fremskridtspartiet », Frp.dk, (consulté le )
  14. (da) « Stop indvandringen », Frp.dk, (consulté le )
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