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Parlement anglais de 1559

Le Parlement de 1559 est le premier parlement du règne d'Élisabeth Ire, reine d'Angleterre à partir de la mort de sa demi-sœur Marie Ire en . Le Parlement d'Angleterre ayant été automatiquement dissous par la mort de Marie, la nouvelle reine convoque le l'élection d'un nouveau parlement, le scrutin se déroulant en décembre et janvier. L'unique session de ce parlement débute le et se clôt le [1].

Élisabeth Ire, lors de son couronnement en janvier 1559 à l'âge de 25 ans.
William Cecil, le principal ministre de la reine.
Sir Thomas Gargrave, élu président de la Chambre des communes pour ce parlement.
Parlement anglais de 1559

Composition

La Chambre des lords rassemble la noblesse de la pairie d'Angleterre et les représentants du clergé. La reine Marie ayant rétabli le catholicisme romain comme seule religion autorisée dans le royaume, le clergé à la Chambre des lords est très majoritairement de conviction catholique, et sera hostile aux réformes religieuses voulues par la nouvelle reine[1].

La Chambre des communes est composĂ©e de reprĂ©sentants des bourgs et des comtĂ©s, Ă©lus par de riches propriĂ©taires au suffrage censitaire masculin. La Chambre des communes Ă©lue pour 1559 compte 402 membres, dont environ un quart seulement Ă©taient membres du parlement prĂ©cĂ©dent. Parmi les membres rĂ©Ă©lus se trouve William Cecil, dĂ©putĂ© du Lincolnshire, qu'Élisabeth Ire a nommĂ© « SecrĂ©taire principal Â» (c'est-Ă -dire son principal ministre, chargĂ© des affaires du royaume dans leur ensemble) dès . Robert Dudley, qui sera un favori de la reine, retrouve son siège de dĂ©putĂ© du Norfolk. Le poète Thomas Sackville, qui trente ans plus tard sera nommĂ© Lord grand trĂ©sorier, est Ă©lu dĂ©putĂ© d'East Grinstead. Le dramaturge et « parlementaire Ă©nergique Â» Thomas Norton reprĂ©sente le bourg de Gatton[1].

Session

En raison du mauvais temps et d'un malaise de la reine, ce n'est que le qu'a lieu la cĂ©rĂ©monie d'ouverture du Parlement. La jeune reine est prĂ©sente, mais ne s'exprime pas, laissant son Gardien du grand sceau d'Angleterre, Sir Nicholas Bacon, prĂ©senter aux membres rĂ©unis des deux chambres la volontĂ© de la Couronne. Une reine protestante ayant succĂ©dĂ© Ă  un monarque catholique, la prioritĂ© est d'Ă©tablir durablement la religion d'État en dĂ©finissant ce qu'est l'Église d'Angleterre fondĂ©e par Henri VIII puis abrogĂ©e par Marie. Nicholas Bacon insiste aussi sur la nĂ©cessitĂ© de maintenir, et donc de financer, les dĂ©fenses militaires du royaume. Enfin, il indique que la volontĂ© d'Élisabeth tout au long de son règne sera d'assurer la prospĂ©ritĂ©, la paix et la stabilitĂ© dans le pays, en Ă©vitant « les changements et les altĂ©rations constants Â» incompatibles avec « tout bon gouvernement Â»[1].

Les membres de la Chambre des communes procèdent alors à l'élection de leur président et choisissent Sir Thomas Gargrave, député du Yorkshire. Par la voix de Sir Nicholas Bacon, Élisabeth Ire consent à ce que Thomas Gargrave exerce la présidence de la Chambre. Elle consent également, comme le veut la coutume, à la requête des députés de pouvoir débattre librement et sans crainte d'être incarcérés pour leurs propos[1].

Le , premier jour de dĂ©bats Ă  ce parlement, une commission parlementaire est nommĂ©e pour prĂ©parer le budget qui sera accordĂ© Ă  la reine. La Couronne en reçoit le contrĂ´le des monastères et d'autres Ă©difices religieux, dont Henri VIII avait pris le contrĂ´le mais que Marie avait restituĂ©s Ă  l'Église catholique ; les revenus de ces domaines reviennent ainsi pour partie Ă  la Couronne. La reine obtient Ă©galement, Ă  vie, le bĂ©nĂ©fice de la collecte des droits de douane sur les produits entrant dans le royaume. Dans le mĂŞme temps, le Parlement reconnaĂ®t Élisabeth comme souveraine « impĂ©riale Â» d'Angleterre, comme l'avait Ă©tĂ© son père Henri VIII, niant ainsi toute autoritĂ© du pape sur le royaume[1].

En février, les deux chambres s'accordent pour encourager la reine à se marier rapidement et à se pencher sur la question de sa succession. Élisabeth leur répond que cette question ne les concerne pas, mais qu'elle accueille néanmoins avec bienveillance leurs conseils. Elle ne se mariera de fait jamais[1].

Les deux principales lois adoptĂ©es par ce parlement visent Ă  rĂ©tablir durablement l'Église d'Angleterre, protestante, en lieu et place de l'Église catholique romaine. Bon nombre d'Ă©vĂŞques Ă  la Chambre des lords s'y opposent vivement. Anthony Browne, vicomte Montagu, qui avait Ă©tĂ© membre du Conseil privĂ© de la reine Marie, se prononce lui aussi avec force contre ces rĂ©formes. « Après de longues disputes Â», elles sont nĂ©anmoins adoptĂ©es sous le forme de la loi de SuprĂ©matie de 1559 et de la loi d'UniformitĂ© de 1559. La première fait de la reine le gouverneur suprĂŞme de l'Église d'Angleterre, interdit Ă  tout Anglais de reconnaĂ®tre une autoritĂ© au pape sur le royaume, et crĂ©e l'obligation pour tout membre du clergĂ© ou du service public de prĂŞter serment Ă  la reine en sa qualitĂ© de gouverneur suprĂŞme de l'Église. Cette loi rĂ©duit dans le mĂŞme temps la liste des actes considĂ©rĂ©s prĂ©cĂ©demment comme hĂ©rĂ©tiques. La loi d'UniformitĂ© crĂ©e une obligation pour tout Anglais de se rendre Ă  l'Ă©glise au moins une fois par semaine, et rĂ©vise les formulations dans le livre de la prière commune, qui Ă©tablit l'ensemble des pratiques du culte anglican. Ces deux lois posent les fondements du « Règlement Ă©lisabĂ©thain Â», qui clarifie et Ă©tablit en effet de manière durable l'Église d'Angleterre[1].

Ayant mis en Ĺ“uvre les souhaits de la reine, le Parlement est dissous le , dans une atmosphère globalement « harmonieuse Â». Le prochain parlement sera convoquĂ© en [1].

Voir aussi

Notes

  1. (en) "Parliament of 1559", History of Parliament
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