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Parc de l'Ariana

Le parc de l'Ariana est un jardin public situé à Genève, en Suisse, dans lequel le Musée Ariana est implanté.

Parc de l'Ariana
Image illustrative de l’article Parc de l'Ariana
Vue du musée Ariana situé au centre du parc.
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Commune Genève
Localisation
CoordonnĂ©es 46° 13′ 35″ nord, 6° 08′ 16″ est
Géolocalisation sur la carte : Genève
(Voir situation sur carte : Genève)
Parc de l'Ariana
GĂ©olocalisation sur la carte : Suisse
(Voir situation sur carte : Suisse)
Parc de l'Ariana

Histoire

En 1864, Gustave Revilliod hérite de son père le domaine familial de Varembé, auquel il ajoute des parcelles adjacentes acquises peu à peu, portant à 36 hectares la surface totale du domaine[1], qui s'étend alors de la route de Pregny aux rives du Léman[2]. En 1877, il commence la construction d'un musée, pour abriter ses immenses collections de beaux-arts et d'arts décoratifs, qu'il nomme Musée Ariana en souvenir de sa mère[3].

À sa mort, en 1890, il laisse par testament à la Ville de Genève et à ses habitants le domaine de Varembé, le Musée Ariana et toutes ses collections, ainsi que les moyens financiers pour entretenir le parc et le musée[4]. Il y met diverses conditions édictées dans son testament - de nos jours visible et exposé au Musée Ariana - parmi lesquelles : la volonté que leur paon bleu puisse s'y promener librement[5] - [6], que Gustave Revilliod y soit enterré, que le parc conserve l'intégrité de sa superficie et de ses aménagements (reliefs, emplacement des arbres, etc.) et qu'il soit ouvert au public.

En 1901, la Ville de Genève, qui a besoin de transférer son Jardin botanique du parc des Bastions, où il est à l'étroit, dans un lieu plus propice et d'y construire un bâtiment pour abriter l'herbier Delessert (constitué par Jean-Jacques Rousseau), porte son choix sur le domaine de Varembé, malgré les termes du testament Revilliod[7]. En 1902, un accord est passé entre la Ville de Genève et les héritiers de Gustave Revilliod, qui prévoit que le nouveau bâtiment (la Console) sera construit entre le lac et la route de Lausanne et le jardin botanique sera emménagé entre cette route et la voie de chemin de fer, c'est-à-dire dans le domaine de Varembé mais hors du parc de l'Ariana proprement dit[8].

En 1920, lorsque Genève fut choisie comme siège de la nouvelle SociĂ©tĂ© des Nations (SdN), celle-ci s'installe tout d'abord dans un hĂ´tel du quai Wilson (l'HĂ´tel national), qui est rebaptisĂ© Palais Wilson[9]. Dans les annĂ©es qui suivent, ayant reçu un grand terrain au bord du LĂ©man Ă  proximitĂ© (anciennes propriĂ©tĂ©s Moynier et Bartholoni (cette dernière acquise par Hans Wilsdorf et renommĂ©e par son Ă©pouse "la Perle de Lac"[10]), la SdN lance en 1926 un concours d'architectes pour dessiner un projet afin d'abriter son futur siège, mais ce projet n'aboutit pas[11]. Enfin, en 1929, la Ville de Genève octroie Ă  la SdN (qui est devenue l’ONUG, après la Deuxième Guerre mondiale)[12] un droit de superficie sur environ 250 000 m2 du parc de l'Ariana, soit ses sept-huitièmes[13], en contradiction avec les volontĂ©s formelles de Gustave Revilliod, la ville conservant le musĂ©e Ariana et la petite partie du parc autour de celui-ci (28 000 m2)[14] - [15]. La SdN cède en contrepartie Ă  la Ville de Genève les parcelles Moynier et la Perle du Lac - anciennement Bartholoni - (66 400 m2), et s'engage Ă  conserver la maison de la famille Revilliod et le mausolĂ©e de Gustave Revilliod, et Ă  laisser les jardins accessibles au public[16]. Le palais des Nations, construit entre 1929 et 1937, masque depuis lors la vue du Lac de Genève Ă  partir du musĂ©e et de son parc, malgrĂ© le testament Revilliod, tandis que le reliquat du parc originel demeure Ă  ce jour ouvert au public[14].

En 1933, le Canton de Genève ayant acquis deux parcelles provenant du domaine du Petit-Morillon à l'ouest du musée (puis ayant cédé en 1939 l'une des deux à la Ville de Genève), ces deux parcelles contigües communiquent par deux volées d'escaliers et sont adjointes au parc de l'Ariana, l'agrandissant ainsi à l'ouest jusqu'au nouveau tracé de la route de Pregny baptisée avenue de la Paix[17].

Monuments et oeuvres d'art

Un certain nombre de monuments et d'oeuvres d'art sont placées dans le parc de l'Ariana entourant le musée et accessible au public.

  • Une sculpture en bronze de Maurice Sarkissoff (1882-1946) reprĂ©sentant une femme nue a Ă©tĂ© placĂ©e en 1936 dans la niche surplombant le bassin situĂ© au pied du mur avec les deux volĂ©es de marches donnant sur le jardin de Vieux-Bois[18].
  • Des carpes en fer forgĂ© de Thomas Molina (nĂ© en 1979) ont Ă©tĂ© placĂ©es dans ce bassin - qui a Ă©tĂ© transformĂ© en jardinière en 1985[19].
  • Trois grues en bronze ont remplacĂ© en 1980 les grues en fer qui ornaient le grand bassin en face de l'entrĂ©e du musĂ©e depuis un siècle[20]. On ignore quel artiste en Ă©tait l'auteur.
  • Un buste de Michel-Ange de Luigi Guglielmi (1834-1907), achetĂ© par Gustave Revilliod Ă  l'artiste en 1885, est installĂ© au bord du chemin piĂ©ton qui relie l'avenue de la Paix, en face de la villa Les Feuillantines, et le musĂ©e[21].
  • Le portique abritant la rĂ©plique de la grande cloche du temple Honsen-ji de Shinagawa (arrondissement de Tokyo), fondue en 1657 et disparue lors de l'incendie du temple en 1867, que Gustave Revilliod, informĂ© lors d'une sĂ©ance de la Classe des Beaux-Arts de la SociĂ©tĂ© des Arts de Genève que la fonderie RĂĽetschi d'Aarau possĂ©dait des cloches japonaises, avait achetĂ©e en 1873 Ă  celle-ci - sans en connaĂ®tre l'origine et la sauvant ainsi de la fonte - et installĂ©e devant son musĂ©e. En 1919, un Ă©tudiant japonais reconnut la cloche et en informa l'abbĂ© du temple Honsen-ji. En 1929, les autoritĂ©s genevoises acceptèrent la demande de restitution de ce bien culturel faite par le gouvernement japonais et la cloche fut rapatriĂ©e dans son temple en 1930; en remerciement de cette restitution, le Japon fit don d'une lanterne de granit Zendoji Ă  motif de thĂ©ière. En 1990, en tĂ©moignage de profonde reconnaissance, l'abbĂ© du temple Honsen-ji offrit une rĂ©plique exacte de cette cloche Ă  la Ville de Genève, qui l'installa en 1991 sous un portique, Ă  cĂ´tĂ© de la lanterne de granit Zendoji, au bas Ă  droite du chemin piĂ©ton menant de l'avenue de la Paix (face Ă  la villa Les Feuillantines) au musĂ©e[22] - [23].
  • La sculpture Les Ailes de la paix de l'artiste Dina Merhav, en plaques d'acier Corten dĂ©coupĂ©es reprĂ©sentant deux ailes stylisĂ©es dressĂ©es sur un socle, a Ă©tĂ© offerte au peuple suisse par d'anciens rĂ©fugiĂ©s en Suisse pendant la Seconde guerre mondiale; elle a Ă©tĂ© installĂ©e en novembre 1998 dans le parc, en bordure de l'avenue de la Paix et Ă  proximitĂ© du buste de Michel-Ange, et fut inaugurĂ©e le mois suivant en prĂ©sence de la prĂ©sidente de la ConfĂ©dĂ©ration suisse, Ruth Dreifuss[24].
  • En mĂ©moire des victimes des bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki et en hommage au Dr Marcel Junod, un bloc de pierre sur lequel ont Ă©tĂ© installĂ©s un bas-relief de bronze d'Hisashi Akutagawa reprĂ©sentant le buste du Dr Junod (identique Ă  celui qui est depuis 1979 au Parc du MĂ©morial de la Paix d'Hiroshima), ainsi qu'une plaque de serpentine avec un texte en hommage aux victimes rĂ©alisĂ© par l'atelier Cal'AS, a Ă©tĂ© placĂ© en 2005 sur la gauche de l'esplanade devant l'entrĂ©e du musĂ©e[25].

Références

  1. Elsig et Naef Galuba 2020, p. 42-43.
  2. Danielle Buyssens, Isabelle Naef Galuba et Barbara Roth Lochner (dir.), Gustave Revilliod (1817-1890), un homme ouvert au monde, , Genève et Milan, Musée Ariana et 5 Continents Editions, , p. 49
  3. Elsig et Naef Galuba 2020, p. 43.
  4. Elsig et Naef Galuba 2020, p. 20.
  5. Les paons qui se trouvent actuellement dans le parc et qui sont nourris par les jardiniers, sont des cadeaux que l’ONUG a reçus soit par la mission permanente de l’Inde dans les années 1980, soit d’un parc zoologique japonais.
  6. Le parc de l'Ariana (ONUG)
  7. Elsig et Naef Galuba 2020, p. 21.
  8. Elsig et Naef Galuba 2020, p. 22.
  9. Elsig et Naef Galuba 2020, p. 24.
  10. Cf. à ce sujet le site de la Ville de Genève: https://www.geneve.ch/fr/parc-perle
  11. Elsig et Naef Galuba 2020, p. 24-25.
  12. L'Ariana genevois raconte la vie de son fondateur Gustave Revilliod. Voici le livre !
  13. L’héritage de Revilliod. COLLOQUE — Vendredi 8 mars 2019, 10h : Le domaine de Varembé : la transformation d’un quartier. Le testament transgressé: l’ONU s’installe sur sept huitièmes du territoire Revilliod. Par Joëlle Kuntz, journaliste et écrivaine
  14. Le parc de l'Ariana sur le site officiel de la ville de Genève
  15. Elsig et Naef Galuba 2020, p. 25-27 et 60-63.
  16. Elsig et Naef Galuba 2020, p. 27 et 60.
  17. Elsig et Naef Galuba 2020, p. 67.
  18. Elsig et Naef Galuba 2020, p. 67-69.
  19. Elsig et Naef Galuba 2020, p. 70.
  20. Elsig et Naef Galuba 2020, p. 68 et 70.
  21. Elsig et Naef Galuba 2020, p. 71 et 72.
  22. Elsig et Naef Galuba 2020, p. 71 et 73-75.
  23. Site de l’Association d’amitié Genève-Shinagawa: https://geneve-shinagawa.ch/ (en ligne, consulté le 22.09.2022).
  24. Elsig et Naef Galuba 2020, p. 75-76.
  25. Elsig et Naef Galuba 2020, p. 78.

Bibliographie

  • FrĂ©dĂ©ric Elsig et Isabelle Naef Galuba (dir.), L'HĂ©ritage de Gustave Revilliod, Genève, Georg Editeur,

Lien externe

Voir aussi

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