Paradoxe du vote
En économie et en science politique, le paradoxe du vote (ou paradoxe de la participation) est un énoncé selon lequel la participation électorale serait paradoxale. En effet, si les agents étaient rationnels et égoïstes, étant donné que la probabilité qu'un vote soit décisif ("pivot") dans une élection populaire est quasi nulle, le coût d'aller voter est vraisemblablement supérieur à l'espérance de gain ou l'espérance d'utilité de l'agent[1]. Mis en lumière par Anthony Downs en 1957[2], il est un élément important de l'approche rationnelle de la politique par les économistes américains. En France, il fut repris par de nombreux sociologues, comme Raymond Boudon ou Jean-François Laslier.
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Pour comprendre ce paradoxe, il suffit de voir que le vote constitue un acte de conformité sociale ; comme l'ont montré les expériences de Green, Gerber et Larimer. Le vote reflète le degré d’intégration sociale et serait le révélateur de l’appartenance à des groupes sociaux structurés. Le paradoxe du vote nous permet de comprendre que le vote peut être aussi une sorte de rétribution en soi.
Bibliographie
- Raymond Boudon, « Le « paradoxe du vote » et la théorie de la rationalité », Revue française de sociologie, vol. 38, no 2,‎ , p. 217-227 (lire en ligne)
- Jean-François Laslier, Le vote et la règle majoritaire : Analyse mathématique de la politique, CNRS éditions,
- Jean-François Laslier et Matias Núñez, « Pivots et élections », L’actualité économique, vol. 93, nos 1-2,‎ , p. 79-111 (lire en ligne)
- (en) Alan S. Gerber, Donald P. Green et Christopher W. Larimer, « Social Pressure and Voter Turnout: Evidence from a Largescale Field Experiment », American Political Science Review, vol. 102, no 1,‎ , p. 33-48
Notes et références
- Laslier 2004, p. 12-13
- Downs, A. (1957), An Economic Theory of Democracy, Harper and Row, N.Y., 1957.