Papillon (livre)
Papillon (1969) est un livre à succès réputé autobiographique d'Henri Charrière, qui y raconte ses aventures du temps où il fut bagnard en Guyane française.
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Hart-Davis, MacGibbon (en) |
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Banco (en) |
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Contenu
Dans cet ouvrage, vendu à plus de 13 millions d'exemplaires dans le monde, l'auteur retrace ses aventures, omettant de préciser que certaines sont souvent celles d'autres forçats (dont Charles Brunier et René Belbenoît), ayant parfois eu lieu des décennies avant l'arrivée d'Henri Charrière sur le sol guyanais. Le surnom « Papillon » vient d'un tatouage de l'insecte sur la poitrine de l'auteur alors qu'il était à Calvi en 1926 dans un bataillon disciplinaire, un papillon image d'un espoir de liberté [Le papillon était également un tatouage commun des voleurs au début du XXe siècle (« comme lui, je vole »)[1]]. Le papillon symbolise également la métamorphose de la chrysalide en ce bel insecte qu'est le papillon (Lepidoptera), et par analogie la transformation, la renaissance chez l'homme, comme ce fut le cas pour Henri Charrière. L'illustration de la couverture du livre est probablement un clin d'œil au test de Rorschach dont les taches peuvent être interprétées comme représentant un papillon (éditions Robert Laffont).
Henri Charrière écrivit une suite : Banco, parue en 1972 aux éditions Robert Laffont.
Critiques
Il existe deux ouvrages qui ont démenti les propos du livre Papillon :
- Les Quatre Vérités de Papillon de Georges Ménager. Cet ouvrage alterne les comptes rendus du procès d'Henri Charrière, bien différents de la description qu'en fit le condamné trente ans plus tard, et des descriptifs des événements de la vie d'Henri Charrière. Il ressort des comptes rendus qu'Henri Charrière a été identifié par plusieurs témoins. Ce qui remet en doute la trame du livre d'Henri Charrière : s'évader pour se venger d'avoir été accusé à tort ;
- Papillon épinglé par Gérard de Villiers. Dans ce livre, l'auteur de SAS épluche les pages de Papillon et les compare avec des comptes rendus du bagne, des témoignages d'autres bagnards. Il ressort de cette étude que l'ouvrage d'Henri Charrière est particulièrement sujet à controverse. Par exemple, son évasion de l'île du Diable n'a jamais été remarquée par le système pénitentiaire, au contraire de sa libération qui est bel et bien enregistrée par l'administration. De la même manière, son séjour sur les terres des Indiens à la suite de sa première évasion est tout aussi douteux car des documents prouvent qu'il sera repris quelques semaines seulement après sa première évasion et non plus d'un an et demi après.
En , quelques mois après la sortie du livre, l'éditeur Robert Laffont avait envoyé le documentaliste Roger-Jean Ségalat sur les lieux du récit pour en contrôler la véracité. Ségalat avait décelé plusieurs éléments mensongers et relaté son expédition dans un récit intitulé Sur les traces de Papillon, qu'il s'abstint toutefois de publier[2]. Dans son livre de 1974, l'éditeur Robert Laffont, consacrant un passage élogieux à Charrière, ne dira rien des découvertes de Ségalat[3].
En réalité, le livre est bien une « biographie (largement) romancée ». Plusieurs des faits présentés comme appartenant à la vie de Charrière furent en réalité vécus par d'autres personnages, notamment Marius Jacob[4], René Belbenoît[5] - [6], Pierre Bougrat[7] - [8] et Charles Brunier[9].
À la décharge d'Henri Charrière, il semble que le premier jet de Papillon était une compilation d'aventures de différents bagnards. Robert Laffont, dans le but de rendre le récit plus vivant, aurait demandé à l'auteur de tout reprendre à la première personne du singulier. Interrogé sur les multiples invraisemblances du récit publié, Henri Charrière déclara qu'il s'agissait d'une « œuvre commune ».
L'écrivain Max Gallo a été désigné comme étant le coauteur caché de Papillon. Robert Laffont a affirmé en 1974 avoir la preuve que Charrière était le seul auteur du livre[3], mais Hubert Prolongeau écrivait en 2004 : « Ceux qui juraient il y a trente ans que Papillon était l'œuvre d'Henri Charrière évoquent maintenant en souriant le patient travail de Max Gallo sur ce livre[10]. »
Adaptations cinématographiques
- Papillon film américain de Franklin Schaffner (1973) avec Steve McQueen et Dustin Hoffman.
- Papillon film américano-hispano-tchèque de Michael Noer (2017) avec Charlie Hunnam et Rami Malek.
Notes et références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Henri Charrière » (voir la liste des auteurs).
- Jean Graven, L'argot et le tatouage des criminels, Neuchâtel- Suisse, Editions de la Braconnière, , 198 p. (lire en ligne), p. 148.
- Ian Hamel, « Henri Charrière, dit "Papillon", un sacré menteur », Le Point, 22 novembre 2013, en ligne.
- Robert Laffont, Éditeur, éd. Robert Laffont, 1974 ; réédition de 2011 consultable sur Google Livres, numéro de page non apparent.
- Bernard Thomas : Les Vies d'Alexandre Jacob, Mazarine, 1998.
- Jean-Claude Michelot, La Guillotine Sèche, Histoire Du bagne de Cayenne, Fayard, , 370 p.
- Matricule 46635
- Mikhaïl W. Ramseier, Pulpa Negra, Nemo, 2008.
- Figures du bagne de Guyane.
- « On a retrouvé l'ancien bagnard qui prétend être Papillon » - Le Parisien, 17 décembre 2005
- Hubert Prolongeau, « Les “nègres” sortent de l’ombre », Le Nouvel Observateur, 2-8 décembre 2004, p. 124-126. Cité dans La Libre Belgique, rubrique « Entre guillemets », 3 décembre 2004, en ligne.