Papeteries de Lancey
Les papeteries de Lancey sont une usine de papeterie créée dans la seconde moitié du XIXe siècle à Villard-Bonnot dans le département français de l'Isère.
Type | |
---|---|
Patrimonialité |
Inscrit MH () |
Localisation |
---|
Coordonnées |
45° 14′ 05″ N, 5° 53′ 08″ E |
---|
Historique
Les papeteries de Lancey
Aristide Berges arrive en 1867 dans la vallée du Grésivaudan et installe en 1868 sa première rapière sur la commune de Villard-Bonnot, au bord du ruisseau de la Combe de Lancey. Elle utilise l'énergie hydraulique grâce à l'installation d'une conduite forcée de 200 mètres de dénivelé qui sert à alimenter les usines et permet la mise en place de la « Houille Blanche »[1].
Lors du décès d'Aristide Berges en 1904, le statut de l'usine change passant d'entreprise familiale pour devenir une société anonyme, dont la direction est donnée à l'ingénieur Auguste Biclet qui change la ligne directrice de l'entreprise en augmentant la production et en renforçant la politique d'acquisition forestière.
Politique paternaliste de l'usine
On observera une grande expansion de 1880 à 1907 qui permettra à la ville de Villard-Bonnot de changer de visage, avec de nouveaux équipements public, de cités ouvrières, de tramways électriques, d'une crèche et d'autres encore.
En 1923, le nombre d'employés est d'à peu près 1 800, dont la moitié d'origine sont d'origine étrangère (principalement espagnole et italienne). Ils sont logés dans les cités ouvrières de l'Avenue d'Espagne, la cité des roses ou encore la cité de Vors.
Les papeteries durant la guerre
Grâce aux machines installées aux papeteries à partir de 1915, les usines produisent 6 000 obus par jour. Georges Durand, l'un des responsables des maquis du Grésivaudan, y travaille, et peut utiliser les camions de l'entreprise pour cacher des réfractaires au Service du travail obligatoire (S.T.O)[2]. Il offre des emplois aux maquisards aux Papeteries de Lancey pour les cacher plus efficacement[3].
Les changements après la Seconde Guerre mondiale
Auguste Biclet décède en 1946 alors c'est M. Pierre Rigault qui prend la tête des papeteries l'usine changera plusieurs fois de direction entre 1946 et 1960 pour arriver aux mains de M. Jaussaud Henry qui fera installer la machine n°8 qui à l'époque est considérée comme l'une des plus compliquées, mais aussi l'une des plus productives. Pour l'installer, il faudra déplacer le château Berges il sera désolidarisé de ses fondations pour être mis sur rails et ensuite déplacé de 73 mètres pour atteindre sa nouvelle destination. Les résultats financiers à la suite de l'installation de la machine 8 ne sont pas à la hauteur des attentes. Cependant, cela n'empêchera pas de faire l'acquisition de différentes papeteries à travers l'hexagone. Avec l'ouverture du marché européen en 1958, les papeteries de France ont tendance à se regrouper afin de pouvoir rivaliser avec les Scandinaves. Durant les années 70 le déclin financier continue alors la vente de plusieurs sites est obligatoire pour la survie des Papeteries de France.
En 1984, le site des Papeteries de Lancey redevient indépendant et reprend le nom de Société des Papeteries de Lancey, alors à sa tête la société Aussedat-Rey qui est l'actionnaire unique.
En 1986, le groupe américain International Paper, numéro un mondial dans le secteur de la papeterie devient actionnaire du groupe Aussedat-Rey. Ce rachat d'action par une grande entreprise est l'un des premiers en France dans le secteur de la papeterie. Cela permettra au secteur papetier de devenir l'un des premiers secteur industrialisé à être mondialisé.
International Paper propose une offre publique d'achat en 1989 sur la totalité des actions du groupe Aussedat-Rey, dès avril, il détient 99% des actions du groupe.
Le 23 juillet 1992, l'usine est partiellement inscrite au titre des monuments historiques[4].
En 1995, l'entreprise arrête son activité carton[5] - [6].
En 1997, International Paper décide de séparer des usines de Lancey dû à un manque de rentabilité, les cadres de l'entreprise reprennent alors à leur compte l'entreprise qui redevient alors indépendante[7].
En 2002, les Papeteries de Lancey rejoignent Matussières et Forest SA qui permet une complémentarité commerciale et technique indispensable à la survie des Papeteries de Lancey[8] - [9].
En 2005, le groupe est racheté par le groupe Américain MatlinPetterson[10] qui vendra les centrales hydroélectriques de Lancey seul réel patrimoine concret restant aux papeteries du Grésivaudan, en 2008 avec la persistance de la crise économique et un déficit permanent la mise en liquidation judiciaire du groupe Matussières et Forest SA[11] alors encore actionnaire principal du site des papeteries de Lancey entrainera la fermeture du site en septembre de la même année.
Voir aussi
Liens externes
- Ressource relative à l'architecture :
Notes et références
- « Des torrents aux grands barrages, la route mouvementée de la houille blanche », sur Les Echos, (consulté le )
- « m_chappays », sur sf.38340.free.fr (consulté le )
- « G l'info - le journal N°41 Décembre 2019 », sur calameo.com (consulté le )
- « Notice n°PA00117376 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Les papeteries de Lancey arrêtent leur activité carton », sur Les Echos, (consulté le )
- Florence Bauchard, « Aussedat-Rey se recentre sur le papier couché », La Tribune,
- « Aussedat Rey cède les Papeteries de Lancey aux cadres », sur Les Echos, (consulté le )
- « Matussière & Forest veut absorber les Papeteries de Lancey », sur Les Echos, (consulté le )
- Raphaël Prunier, « Matussière et Forest », Le Journal des Finances, , p. 10
- « Matussière & Forest s'apprête à passer dans le giron du fonds Matlin Patterson », sur Les Echos, (consulté le )
- « Matussière & Forest négocie sa prise de contrôle par des financiers », sur Les Echos, (consulté le )
- « Grésivaudan, papeterie, Lancey, Matussière & Forest, histoire », sur cerig.efpg.inpg.fr (consulté le )
- « Papeteries de Lancey - Villard-Bonnot - Site officiel de la commune », sur www.villard-bonnot.fr (consulté le )