Pacific Sisters
Les Pacific Sisters est un collectif d'artistes et d'activistes maories ou issues du Pacifique, créé en 1992, en Nouvelle-Zélande. Elles montrent une culture urbaine contemporaine maorie et du Pacifique loin des clichés et des stéréotypes de genres.
Description
La colonisation et lâĂ©vangĂ©lisation ont rĂ©duit les femmes du Pacifique Ă des rĂŽles stĂ©rĂ©otypĂ©s. Les artistes occidentaux comme Paul Gauguin en ont fait des objets exotiques et sexualisĂ©s[1].
à la suite de nombreuses migrations des ßles du Pacifique vers Aotearoa (Nouvelle-Zélande), une nouvelle génération de personnes polynésiennes, nées et élevées dans des villes cosmopolites comme Auckland revendiquent leur position en utilisant le terme Pasifika[1].
FondĂ©es en 1992, les Pacific Sisters apparaissent Ă ce moment clef de lâhistoire du Pacifique. Selina Forsyth, Niwhai Tupaea et Suzanne Tamaki (en) crĂ©ent le collectif en 1992[2]. Rosanna Raymond, Feeonaa Wall, Ani O'Neill, Lisa Reihana, Jaunnie Ilolahia rejoignent le collectif ainsi que Henry Taripo et Karlos Quartez et Greg Semu[3].
Le collectif est majoritairement fĂ©minin. Il sâattaque aux clichĂ©s concernant la reprĂ©sentation des femmes du Pacifique Ă travers les costumes traditionnels revisitĂ©s lors de dĂ©filĂ©s et performances mĂȘlant danse, musique et films. Ce qui caractĂ©rise Les Pacific Sisters est la recherche d'une expression et d'une identitĂ© en tant que membres dâune communautĂ© marginalisĂ©e au sein dâune sociĂ©tĂ© majoritairement blanche, produit de la colonisation. Lâart devient un moyen dâarticuler leurs histoires[4].
Ina et Tuna est une performance rĂ©alisĂ©e lors de lâexposition Bottled Ocean en 1994 Ă la Auckland City Art Gallery. Ina est une belle jeune femme. Tuna est le roi-anguille. Ina et Tuna est une lĂ©gende prĂ©sente dans diffĂ©rentes mythologies des Ăźles de Pacifique. Les Pacific Sisters proposent une version pan-pacifique[1].
Le collectif rassemble des personnes dâorigines et de formations diverses, toutes nĂ©es en Nouvelle-ZĂ©lande. Certains de ses membres ont une carriĂšre internationale. En septembre 2017, lâartiste mÄori Lisa Reihana reprĂ©sente la Nouvelle-ZĂ©lande Ă la Biennale de Venise[1].
Tout au long des années 1990, les Pacific Sisters organisent des défilés de mode et des performances artistiques[5]. Elles combinent tradition et modernité[6]. Elles créent une scÚne pour l'expression de l'identité urbaine maorie et pacifique en Nouvelle-Zélande[2].
Une de leurs Ćuvres, 21st Century Cyber Sister est conservĂ©e dans la collection du MusĂ©e de Nouvelle-ZĂ©lande Te Papa Tongarewa Ă Wellington[7]. Le costume comprend 27 Ă©lĂ©ments, comment autant de couches d'histoire. Les Ćuvres des Pacific Sisters sont empruntes des questions d'identitĂ©s mixtes, mĂ©tissages et migrations. Rosanna Raymond tĂ©moigne du racisme dans le milieu de la mode. Avec les Pacific Sisters, elle a trouvĂ© un espace oĂč elle a pu mettre en avant des modĂšles Ă la peau sombre et aux physiques variĂ©s[1].
En mars 2018, le musĂ©e Te Papa Tongarewa inaugure une nouvelle galerie Toi Art consacrĂ©e aux arts du Pacifique avec une rĂ©trospective sur les Pacifics Sisters[8]. Cette exposition est ensuite prĂ©sentĂ©e Ă la Auckland Art Gallery Toi o TÄmiki[9].
Expositions
- Bottled Ocean , Auckland Art Gallery, 1994[5]
- TĆ«rangawaewae, la 3e Biennale de bijoux de Nouvelle-ZĂ©lande, 1998[10]
- Biennale de Sydney en collaboration avec Lisa Reihana[11], 2000
- Pacific Sisters SOUTHSIDE: EyeKonik au Mangere Arts Center - NgÄ Tohu o Uenuku, Pacific Arts Summit 2011[12]
- Pacific Sisters: Fashion Activists, rétrospective, Musée Te Papa Tongarewa, Wellington[7]
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Pacific Sisters » (voir la liste des auteurs).
- « Femmes du Pacifique : les Pacific Sisters », sur CASOAR â Arts et Anthropologie de l'OcĂ©anie, (consultĂ© le )
- Charles-Rault, « More than simply traditional - Pacific Sisters », Pacific Arts: The Journal of the Pacific Arts Association, vol. 10, no 2,â
- Gracewood, « Picking up Sisters along the way », Tama Toa,â
- (en-US) Viva Magazine, « Shining a Light on the Pacific Sisters' Artistic Legacy - Viva », sur www.viva.co.nz (consulté le )
- Leonard et Vercoe, « Pacific Sisters: Doing It for Themselves », ArtAsiaPacific, vol. no. 14, nos 1039â3625,â , p. 43â45
- Karen Stevenson, The frangipani is Dead: Contemporary Pacific Art in New Zealand 1985-2000, Wellington, NZ, Huia, (ISBN 9781869693251), p. 56
- « 21st Century Cyber Sister », Te Papa Tongarewa (consulté le )
- (en) « Pacific Sisters: Fashion Activists », Museum of New Zealand Te Papa Tongarewa, (consulté le )
- (en) « Auckland Art Gallery », Auckland Art Gallery (consulté le )
- « Raw Fishes », The Physics Room (consulté le )
- Levine, « Variety is the Spice of Life: The Biennale of Sydney 2000 », Art New Zealand, vol. 96,â
- « Pacific Sisters SOUTHSIDE reunion! », 2011 South Auckland Pacific Arts Summit, (consulté le )
Lectures complémentaires
- The Dowse Art Museum; Richard Bell, The Third New Zealand Jewellery Biennial: Turangawaewae: A Public Outing, 1998.
- Ioana Gordon-Smith, From the Margins to the Mainstream: Pacific Sisters at Te Papa, The Pantograph Punch, 18 April 2018
- Thomasin Sleigh, Pacific Sisters: Fashion Activists, Art Asia Pacific, June 2018.
- Ane Tonga, Sissy That Walk: A Short Herstory of the Pacific Sisters, Art New Zealand, Issue 165, 2018.