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P4 (langage)

P4 est un langage de programmation permettant d'exprimer la logique de traitement des paquets au sein d'un élément de communication de réseau informatique tel qu'un commutateur, une carte réseau, un routeur ou une appliance afin d'y exécuter des actions. Le langage de programmation P4 a été proposé par certaines universités aux entreprises en 2014 et est décrit à l'origine dans un document du SIGCOMM CCR intitulé "Programming Protocol-Independent Packet Processors". La dénomination commune se raccourcit à l'acronyme "P4".


P4 Network Langage
Logo.
Date de premiĂšre version
DĂ©veloppeurs The P4 Language Consortium
DerniĂšre version P416, version 1.2.0
Licence Apache 2
Site web p4.org

Origine

Le premier atelier sur le langage P4 a eu lieu le [1] Ă  l'UniversitĂ© de Stanford, il Ă©tait prĂ©sidĂ© par Nick McKeown de cette mĂȘme universitĂ© et Jennifer Rexford, de l'UniversitĂ© de Princeton. Le consortium P4.org a publiĂ© la spĂ©cification finale de la nouvelle version du langage dĂ©nommĂ©e P416, en [2], remplaçant la premiĂšre version du langage, appelĂ©e P414.

Principe

ConsidĂ©rĂ© comme une Ă©volution du Software Defined Networking (SDN)[3], P4 permet de programmer la façon dont le flux est traitĂ© par l’acheminement de paquets sur du matĂ©riel de transmission de paquets rĂ©seaux[3] tels que des routeurs, des commutateurs ou des pare-feux[4], qu'ils soient matĂ©riels ou logiciels[3]. Comme son nom « Programmation de processeurs indĂ©pendants des protocoles » l’indique, le langage ne tient pas compte du format d’un paquet. En effet, les dĂ©veloppeurs dĂ©clarent le traitement d’un paquet dans un programme Ă©crit en langage P4, et le compilateur le met par la suite au format souhaitĂ© selon le matĂ©riel cible[5]. La programmation en langage P4 est notamment utilisĂ©e pour mettre en Ɠuvre les fonctions de transfert de niveau 3 et les fonctions INT[5]. La technologie In-Band Network Telemetry permet Ă  de commutateurs de mesurer de fournir des informations dĂ©taillĂ©es sur la charge du rĂ©seau et de les utiliser pour fournir des mĂ©canismes de contrĂŽle de la congestion et donc mieux gĂ©rer la stabilitĂ© du rĂ©seau Ă  trĂšs haut dĂ©bit.
Il existe deux versions de ce langage : P414 et P416[6]. P416 apporte des changements importants et n'est pas rĂ©trocompatible avec P414. Ainsi, de nombreuses fonctionnalitĂ©s ont Ă©tĂ© supprimĂ©es du langage de base P414 et sont dĂ©jĂ  ou sont destinĂ©es Ă  ĂȘtre implĂ©mentĂ©es dans des bibliothĂšques externes[7].

Schéma de base P4
Schéma de base P4


Fonctionnement

P4 vise la programmation complĂšte du traitement des donnĂ©es sur un Ă©quipement rĂ©seau. Ce langage est capable de rĂ©ellement programmer le comportement d’un Ă©quipement rĂ©seau. Un algorithme de traitement d’un paquet IPv4 pourra ĂȘtre simplement construit. Le format mĂȘme des paquets est simplement dĂ©fini dans le programme. L’exemple ci-dessous montre comment analyser (parser) une trame Ethernet.

state parse_ethernet {
    packet.extract(headers.ethernet) {
    transition select(headers.ethernet.ethertype) {
        0x8100: parse_vlan;
        0x9100: parse_vlan;
        0x0800: parse_ipv4;
        0x86dd: parse_ipv6;
        
        default: reject;
    }
}

Une fois l'analyse des paquets entrants effectuĂ©e, les en-tĂȘtes sont extraites et envoyĂ©es dans des tables de type "Match+Actions". Ces tables contiennent les informations des paquets correspondants ainsi que les protocoles pris en compte pour leur acheminement. Il ne reste plus qu'Ă  spĂ©cifier les actions Ă  exĂ©cuter pour les paquets correspondants. Une fois le programme crĂ©Ă©, il suffit de le compiler pour qu’il puisse fonctionner sur le matĂ©riel dĂ©sirĂ©[8].

Syntaxe

Un programme de type P4 contient les attributs des composants clés suivants :

Headers (en-tĂȘtes)
Une dĂ©finition d'en-tĂȘte qui dĂ©crit la sĂ©quence et la structure d'une sĂ©rie de champs. Elle comprend la spĂ©cification des largeurs de champs et des contraintes sur les valeurs des champs[9] ;
Parsers
Une dĂ©finition d'analyseur spĂ©cifie comment identifier les en-tĂȘtes et les sĂ©quences d'en-tĂȘtes valides dans les paquets[9];
Tables
Les tables match+action sont le mécanisme permettant d'effectuer le traitement des paquets. Le programme P4 définit les champs sur lesquels une table peut correspondre et les actions qu'elle peut exécuter[9] ;
Actions
P4 supporte la construction d'actions complexes à partir de primitives plus simples, indépendantes du protocole. Ces actions complexes sont disponibles dans les tables match+action[9] ;
Programmes de contrĂŽle
Le programme de contrÎle détermine l'ordre des tables match+action qui sont appliquées à un paquet. Un programme impératif simple décrit le flux de contrÎle entre les tables match+action[9].
#include <core.p4>
#include <v1model.p4>
struct metadata {}
struct headers {}
parser  MyParser(packet_in packet,
    out headers hdr,
    inout metadata meta,
    inout standard_metadata_t standard_metadata) {
      state start { transition accept; }
 }
 control MyVerifyChecksum(inout headers hdr, inout metadata meta) { apply { } }
 control MyIngress (inout headers hdr,
    inout metadata meta,
    inout standard_metadata_t standard_metadata) {
apply {
        if (standard_metadata.ingress_port ==1) {
            standard_metadata.egress_spec =2;
            } else if (standard_metadata.ingress_port ==2) {
                standard_metadata.egress_spec =1;
                }
             }
     }
     control MyIngress(inout headers hdr,
        inout metadata meta,
        inout standard_metadata_t standard_metadata) {
        apply { }
        }
control MyComputeChecksum (inout headers hdr, inout metadata meta) {
    apply {}
    }
    control MyComputeChecksum(inout headers hdr, inout metadata meta) {
        apply { }
    control MyDeparser(packet_out packet, in headers hdr){
        apply { }
        }
        V1Switch(
            MyParser(),
            MyVerifyChecksum(),
            MyIngress(),
            MyEgress(),
            MyComputeChecksum(),
            MyDeparser(),
        ) main;

Compilateur

Afin d'ĂȘtre implĂ©mentĂ© sur le matĂ©riel cible, qui peut ĂȘtre de type matĂ©riel ou logiciel[3], le programme Ă©crit en P4 doit ĂȘtre compilĂ©, c'est-Ă -dire transformĂ© par le compilateur, en un code objet. Il existe deux compilateurs, un premier utilisĂ© Ă  l'origine pour P414, Ă©crit en Python[6], et un autre, depuis la version P416, nommĂ© P4C. Ce dernier, fournit par le groupe de dĂ©veloppeurs P4 "P4 Language Consortium", est compatible avec les deux versions du langage et est implĂ©mentĂ© en C++11, sous licence open-source Apache 2[10]. Le compilateur dispose de deux analyseurs, pour chacun des deux langages. L'analyseur de programme P414 convertit le programme en P416[6].

P4C effectue un traitement en trois parties :

  • Front-end : IndĂ©pendamment du matĂ©riel cible, il est chargĂ© d'effectuer divers contrĂŽles du programme tels que la syntaxe, la sĂ©mantique, afin que le code soit conforme aux spĂ©cifications du langage[11], puis il simplifie et optimise le code au besoin ;
  • Mid-end : Il effectue les transformations du code afin qu'il corresponde en partie Ă  la cible, mais n'ajoute pas d'affectations de ressources spĂ©cifiques ;
  • Backend : Il est chargĂ© de l'allocation des ressources, l'ordonnancement et de la transformation du code en un langage conforme au matĂ©riel.


Le compilateur supporte plusieurs types de backend :

p4c-bmv2
gĂ©nĂšre du code en format JSON afin que le programme soit compatible pour ĂȘtre implĂ©mentĂ© sur des commutateurs logiciels[12] ;
p4c-ebpf
gĂ©nĂšre du code au format C qui peut ensuite ĂȘtre compilĂ© en eBPF[13] ;
p4c-graphs
produit des représentations visuelles d'un programme P4 (des graphiques de flux de contrÎle de haut niveau)[14] ;
p4test
teste le front-end des programmes en P416[15].

Objectifs

Le langage P4 a été conçu pour répondre à trois objectifs[16] :

  • Il offre une possibilitĂ© de mise Ă  niveau ou de modification sur site : Une fois dĂ©ployĂ© sur le matĂ©riel, le programme peut ĂȘtre modifiĂ© dans le cas oĂč le traitement des paquets doit Ă©voluer[16].
  • De plus le langage: P4 n'est liĂ© Ă  aucun protocole rĂ©seau et aucun traitement de packet spĂ©cifique, il n'a donc pas de notion prĂ©dĂ©terminĂ©e du format d'un paquet. Cela permet de dĂ©finir de nouveaux protocoles si nĂ©cessaire et Ă©limine les contraintes sur la façon dont les paquets individuels peuvent ĂȘtre corrĂ©lĂ©s[4].
  • La cible ne bĂ©nĂ©ficie d'aucune obligation sur le plan matĂ©riel: Lors de l'Ă©criture du programme P4, les dĂ©veloppeurs dĂ©finissent les fonctionnalitĂ©s du traitement des paquets sans se prĂ©occuper des spĂ©cificitĂ©s du matĂ©riel cible sur lequel le programme doit ĂȘtre implĂ©mentĂ©[16].

Expérimentations

P4 est un langage qui est peu utilisĂ© mais qui fait tout de mĂȘme l'objet d'expĂ©rimentations ayant divers objectifs.

DĂ©tection d'attaques

L'implĂ©mentation de P4 sur un commutateur de type logiciel montre que le langage peut ĂȘtre utilisĂ© pour de la dĂ©tection d'attaques, comme les attaques SYN[4]. P4 permet une flexibilitĂ© de la mĂ©moire allouĂ©e Ă  un dispositif, Ă  la diffĂ©rence d'un matĂ©riel rĂ©seau standard qui peut avoir une mĂ©moire d'une taille fixe. Sur un matĂ©riel implĂ©mentĂ© avec P4, il est possible de modifier la taille de la mĂ©moire au besoin, et donc d'enregistrer le trafic rĂ©seau. Ainsi, P4 peut aider Ă  la sĂ©curisation de rĂ©seau via une connaissance complĂšte du trafic de donnĂ©es au sein du rĂ©seau[4]. Cependant, selon les circonstances de l'attaque, l'expĂ©rimentation montre que la dĂ©tection d'attaque est plus difficile.

Surveillance du réseau

P4 permet de surveiller et visualiser les informations sur l'état du réseau à moindre coût. En effet, à la différence de SDN qui apporte des coûts élevés pour la surveillance du réseau, P4 récupÚre des informations sur l'état du réseau (identification du commutateur, perte de paquets et occupation de la file d'attente, etc.) sans ajouter de paquets de détection supplémentaires[17]. Une fois ces informations récoltées, le trafic est contrÎlé en temps réel en fonction de l'état du réseau[18], ce qui permet notamment d'éliminer le phénomÚne de congestion[19].

Pare-feu logiciel

Le langage peut ĂȘtre utilisĂ© afin de mettre en place un pare-feu logiciel Ă  moindre coĂ»t. Cependant dans une expĂ©rimentation, il est dĂ©montrĂ© que l'efficacitĂ© du pare-feu dĂ©pend du nombre de paquets qui transitent. Ainsi, s'il peut ĂȘtre plus rapide que certains pare-feux virtualisĂ©s quand il y a moins de 1000 paquets, dĂšs que ce seuil est dĂ©passĂ© son efficacitĂ© baisse[20].

Avantages

Dans le cadre des expĂ©rimentations d’implĂ©mentation qui ont eu lieu, il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que le langage P4 dispose de plusieurs avantages.
Ainsi, il amĂ©liore la sĂ©curitĂ© du rĂ©seau[4] grĂące Ă  la mise en place des en-tĂȘtes et des rĂšgles de traitement des flux qui permettent d’éviter la congestion.
De plus, le langage apporte une certaine flexibilitĂ© au niveau des matĂ©riels rĂ©seaux. En effet, il permet de programmer le traitement des paquets en utilisant uniquement des requĂȘtes et des consultations de tables, indĂ©pendamment du matĂ©riel sur lequel il est implĂ©mentĂ©, contrairement aux matĂ©riels rĂ©seaux traditionnels qui disposent d’un langage propriĂ©taire.
Le langage offre Ă©galement la possibilitĂ© d’analyser des trames et, Ă  l’aide du compilateur, gĂšrent les dĂ©tails de bas niveau tels que l’allocation de ressources, car il permet de dĂ©composer les ressources de stockage, et l’ordonnancement.
Avec la version P416 du langage, les créateurs du langage ont mis à disposition des librairies, ce qui est un avantage pour le développement de certaines fonctions spécifiques au matériel.

Inconvénients

En 2020, le langage P4 est supportĂ© par trĂšs peu de matĂ©riel ce qui limite son utilisation. Ceci peut ĂȘtre expliquĂ© par le fait que le langage P4 est en dĂ©veloppement actif, les fournisseurs de matĂ©riels attendent que le langage se stabilise et se dĂ©mocratise avant de proposer du matĂ©riel adaptĂ©. P4 laisse aussi beaucoup de dĂ©tails non spĂ©cifiĂ©s[21].
P4 augmente également les risques d'encourir des bugs d'exécution aprÚs le déploiement des programmes P4[22], ou bien des erreurs d'implémentation de protocoles par exemple[23]. L'absence de runtime, logiciel responsable de l'exécution des programmes informatiques, rendent difficile le dépannage de ces bugs[22].
De plus, selon l'architecture du rĂ©seau, il est parfois difficile de traduire les spĂ©cificitĂ©s en P4[24]. Le langage P4 ne dĂ©finit pas l'interface entre le plan de donnĂ©es et le plan de contrĂŽle, il s'agit d'une spĂ©cificitĂ© liĂ©e au matĂ©riel cible[7]. P4 ne permet d’exĂ©cuter des actions qu'Ă  l'intĂ©rieur des trames rĂ©seaux ou lorsqu'une correspondance table+action a Ă©tĂ© trouvĂ©e les tables de correspondance de P4 ne peuvent pas effectuer de correspondance sur des champs de longueur variable[25]. Ainsi, la comparaison entre plusieurs variables peut ĂȘtre compliquĂ©e, notamment lorsque l'on souhaite trouver la plus petite valeur, car P4 ne peut comparer que des valeurs entre elles dans les objets de contrĂŽle et peut les modifier uniquement s'il y a une correspondance dans une table. De plus les tables de correspondance de P4 ne peuvent pas effectuer de correspondance sur des champs de longueur variable[25].

Références

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Liens externes

Articles connexes

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