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Commutateur réseau

Un commutateur réseau, ou switch, est un équipement qui relie plusieurs segments (câbles ou fibres) dans un réseau informatique et de télécommunication et qui permet de créer des circuits virtuels. La commutation est un des deux modes de transport de trame au sein des réseaux informatiques et de communication, l'autre étant le routage[1]. Dans les réseaux locaux (LAN), il s'agit le plus souvent d'un boîtier disposant de plusieurs ports RJ45 (entre 4 et plusieurs centaines), il a donc la même apparence qu'un concentrateur (hub). Il existe aussi des commutateurs pour tous les types de réseau en mode point à point comme pour les réseaux ATM, relais de trames, etc.

Switch Avaya ERS 2550T-PWR 50 ports (2007).
Switch modulaire professionnel Cabletron SmartSwitch 6000 (2000).

Principe de mise en Ĺ“uvre

Contrairement à un concentrateur, un commutateur ne reproduit pas sur tous les ports chaque trame qu'il reçoit : il sait déterminer sur quel port il doit envoyer une trame, en fonction de l'adresse de destination de cette trame. Les commutateurs sont souvent utilisés pour remplacer des concentrateurs car ils encombrent moins le réseau. Dans le cas d'un réseau IP/Ethernet, un commutateur ne s'intéresse pas à la même couche OSI que le routeur, ils utilisent respectivement les adresses MAC et les adresses IP pour diriger les données. Concrètement, pour une adresse qui peut être partiellement connue, une trame est toujours émise sur le même port, quel que soit l'état du trafic, une fois ses tables de routage et de communication remplies. Le routeur, lui, cherche à déterminer la meilleure route, il est susceptible de générer moins de trafic pour des grands réseaux.

Il est fréquent qu'un commutateur intègre, par exemple, le Spanning Tree Protocol que l'on rencontre dans les ponts. Le commutateur est d'ailleurs souvent vu d'une manière réductrice comme un pont multiport.

Fonctionnement

Le commutateur établit et met à jour une table, dans le cas du commutateur pour un réseau Ethernet il s'agit de la table d'adresses MAC, qui lui indique sur quels ports diriger les trames destinées à une adresse MAC donnée, en fonction des adresses MAC source des trames reçues sur chaque port. Le commutateur construit donc dynamiquement une table qui associe numéro de port et adresses MAC.

Lorsqu'il reçoit une trame destinée à une adresse présente dans cette table, le commutateur renvoie la trame sur le port correspondant. Si le port de destination est le même que celui de l'émetteur, la trame n'est pas transmise. Si l'adresse du destinataire est inconnue dans la table, alors la trame est traitée comme un broadcast, c'est-à-dire qu'elle est transmise à tous les ports du commutateur à l'exception du port d'émission.

Un commutateur de niveau 2 est similaire à un concentrateur dans le sens où il fournit un seul domaine de diffusion. En revanche, chaque port a son propre domaine de collision. Le commutateur utilise la micro-segmentation pour diviser les domaines de collision, un par segment connecté. Ainsi, seules les interfaces réseau directement connectées par un lien point à point sollicitent le medium. Si le commutateur auquel il est connecté prend en charge le full-duplex, le domaine de collision est éliminé.

MĂ©thodes de transmission

La transmission des trames peut s'opérer selon quatre méthodes :

  • mode direct (cut through) : le commutateur lit juste l'adresse du matĂ©riel et la transmet telle quelle. Aucune dĂ©tection d'erreur n'est rĂ©alisĂ©e avec cette mĂ©thode ;
  • mode diffĂ©rĂ© (store and forward) : le commutateur met en tampon, et le plus souvent, rĂ©alise une opĂ©ration en somme de contrĂ´le sur chaque trame avant de l'envoyer ;
  • fragment free : les paquets sont passĂ©s Ă  un dĂ©bit fixĂ©, permettant de rĂ©aliser une dĂ©tection d'erreur simplifiĂ©e. C'est un compromis entre les prĂ©cĂ©dentes mĂ©thodes ;
  • commutation automatique (en) (adaptive switching) : en fonction des erreurs constatĂ©es, le commutateur choisit automatiquement un des trois modes prĂ©cĂ©dents.

Ces quatre méthodes de transmission sont utilisées selon des critères précis.

Fonctions supplémentaires

  • Simple Network Management Protocol (SNMP) : permet d'interroger un Ă©quipement rĂ©seau Ă  distance. C'est un protocole de supervision du rĂ©seau qui permet seulement l'interrogation des Ă©quipements rĂ©seaux pour rĂ©cupĂ©rer les mesures que cet Ă©quipement aura effectuĂ©es au prĂ©alable ;
  • SMON : Switch Monitoring ou surveillance de commutateur, dĂ©crit par le RFC 2613[2], protocole pour contrĂ´ler les opĂ©rations comme la rĂ©plication de port ;
  • Shortest Path Bridging (SPB) : spĂ©cifiĂ© par la norme IEEE 802.1aq ;
  • Spanning Tree Protocol (STP) : Ă©vite les boucles dans un rĂ©seau de commutateurs interconnectĂ©s ;
  • RĂ©seaux locaux virtuels (VLAN) configurables ;
  • dot1q : passage de plusieurs VLAN sur un mĂŞme lien ;
  • AgrĂ©gation de liens pour augmenter le dĂ©bit entre deux points ;
  • Link Aggregation Control Protocol (LACP) : agrĂ©gation des liens dynamique ;
  • IGMP snooping et MLD snooping : optimisation de la diffusion multicast ;
  • IGMP querying : identification des groupes multicast actifs ;
  • dot1x : authentification des postes ;
  • QoS : traitement diffĂ©renciĂ© des trames ;
  • Miroir de port (port mirroring) : rĂ©plication du trafic d'un port ou d'un VLAN sur un autre port ;
  • Jumbo frame qui porte la taille des trames Ă  9 000 octets et plus ;
  • ContrĂ´le de flux : permettant d'Ă©viter la saturation d'un Ă©quipement susceptible de recevoir un trop grand flux d'informations ;
  • Secure ports : ports sĂ©curisĂ©s pour lesquels on liste les Ă©quipements autorisĂ©s Ă  communiquer via ces ports. Le commutateur ne laissera passer via le port sĂ©curisĂ© que les paquets destinĂ©s aux adresses autorisĂ©es ;
  • Filtrage par adresse MAC : n'autorise l'accès qu'aux Ă©quipements identifiĂ©s par leur adresse MAC ;
  • Commutateur empilable (stackable switch) : commutateur pouvant ĂŞtre associĂ© Ă  un autre commutateur pour ne former qu'un seul commutateur logique.

Problèmes de sécurité

Plusieurs méthodes permettent d'espionner sur un autre ordinateur le réseau sans la coopération du commutateur :

  • ARP spoofing : trompe l'ordinateur ciblĂ© de l'utilisateur en utilisant votre propre adresse MAC au lieu de celle de la passerelle de rĂ©seau ou en utilisant le mode d'Ă©mission broadcast.
  • MAC flooding (inondation d'adresses MAC) : surcharge le commutateur avec des milliers adresses MAC pour qu'il tombe dans un mode failopen. Ce dernier se comporte alors comme un simple concentrateur et diffuse les trames Ă  tous les postes du rĂ©seau. Ce problème a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© et corrigĂ© dans la majoritĂ© des commutateurs rĂ©cents. Pour les plus anciens, une mise Ă  jour du firmware devrait permettre d'Ă©viter ce comportement chaotique.

Types de commutateurs

Un commutateur connecte des canaux Ethernet, Token Ring, ATM, Frame Relay ou d'autres types de segments réseaux à paquets de la couche 2 du modèle OSI. On distingue les catégories suivantes :

Notes et références

  1. Comment choisir son switch ?, sur compufirst.com (consulté le 24 octobre 2016).
  2. (en) Request for comments no 2613.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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