Otogi-zĆshi
Lâotogi-zĆshi (ćŸĄäŒœèć, otogi-zĆshi) fait rĂ©fĂ©rence Ă un groupe dâapproximativement 350 rĂ©cits japonais Ă©crits principalement durant l'Ă©poque de Muromachi (1392-1573) et du genre littĂ©raire qui en dĂ©coule. Ces courtes histoires illustrĂ©es dont les auteurs restent inconnus forment ensemble lâun des genres littĂ©raires les plus reprĂ©sentatifs du Japon mĂ©diĂ©val.
Aperçu
On considĂšre souvent ce type de rĂ©cit en prose courte du Japon comme un genre transitoire, qui comble le fossĂ© entre la littĂ©rature courtoise de la pĂ©riode Heian (794-1160), le plus plĂ©bĂ©ien kana-zĆshi (contes Ă©crits en kanas) et le ukiyo-zĆshi (Contes du monde flottant) de l'Ă©poque d'Edo (1600-1868). Les histoires ont Ă©tĂ© Ă l'origine rĂ©digĂ©es dans des rouleaux illustrĂ©s ou des livrets (nara-ehon).
Parce que les histoires Ă©taient frĂ©quemment rĂ©citĂ©es devant un auditoire, beaucoup de rĂ©cits sont simples, avec peu de descriptions, de profondeur ou de dĂ©veloppement. D'autres, cependant, sont plus poĂ©tiquement allusifs, suggĂ©rant quâils furent composĂ©s par des lettrĂ©s. Beaucoup de contes sont des rĂ©cits de quĂȘtes banales, tournant souvent autour d'une seule figure hĂ©roĂŻque. Pour faire progresser lâhistoire, le passage du temps est rapide, avec des personnages vieillissant parfois des annĂ©es ou des dĂ©cennies dans l'espace d'une seule phrase.
LâĂ©tendue des sujets visitĂ©s par les oto-gizĆshi empĂȘche une gĂ©nĂ©ralisation facile du genre. Les sujets incluent les prĂ©occupations temporelles (l'amour, le mariage, la famille), spirituelles (la poursuite de l'Ă©dification spirituelle, des rencontres avec les manifestations du Bouddha), des aventures guerriĂšres, des farces et des fantasy. Alors que certaines des histoires ont un but pĂ©dagogique, la plupart des otogi-zĆshi semblent avoir Ă©tĂ© composĂ©s principalement pour divertir.
CatĂ©gories d'oto-gizĆshi
Les otogizĆshi ont Ă©tĂ© scindĂ©s en de multiples catĂ©gories :
- les contes de l'aristocratie, qui sont tirĂ©s dâĆuvres prĂ©cĂ©dentes comme : Le Dit du Genji, Le Dit des Heike et le Taiheiki ;
- les contes religieux ;
- les contes de guerriers souvent basés sur Le Dit des Soga et Le Dit de Yoshitsune ;
- les contes de pays étrangers, basés sur le Konjaku monogatari shƫ ;
- les plus connus de ces contes, cependant, sont de nouvelles versions de contes et lĂ©gendes traditionnels familiĂšres, comme Issun-bĆshi.
Lâorigine du terme otogi-zĆshi
Le terme otogi signifie littĂ©ralement « compagnon » et le nom complet, otogi-zĆshi, se traduit par : « conte de compagnon ». Cette dĂ©signation, cependant, n'est pas entrĂ©e en usage avant 1725, lorsquâun Ă©diteur d'Osaka publia une collection de vingt-trois livrets illustrĂ©s intitulĂ©e ShĆ«gen otogi-bunko. Alors que dâautres Ă©diteurs produisaient leurs propres versions du ShĆ«gen otogibunko, ils commencĂšrent Ă rĂ©fĂ©rer Ă cette collection de contes comme lâotogi-zĆshi. Progressivement, le terme est venu Ă dĂ©crire n'importe quel ouvrage de la pĂ©riode Muromachi ou du dĂ©but de l'Ă©poque d'Edo qui exposait le mĂȘme style gĂ©nĂ©ral que les contes dans le ShĆ«gen otogi-bunko.
Lâotogi-zĆshi selon les spĂ©cialistes
Lâotogi-zĆshi est venu Ă l'attention des historiens littĂ©raires modernes Ă la fin du XIXe siĂšcle. GĂ©nĂ©ralement, les experts ont Ă©tĂ© critiques de ce genre, le rejetant pour ses fautes perçues en comparaison de la littĂ©rature aristocratique des Ă©poques de Heian et Kamakura. Par consĂ©quent, les manuels scolaires japonais standardisĂ©s ne font souvent aucune rĂ©fĂ©rence au otogi-zĆshi lorsquâils abordent la littĂ©rature japonaise mĂ©diĂ©vale. Cependant, des Ă©tudes rĂ©centes ont contredit cette position critique, mettant en Ă©vidence la vitalitĂ© et lâattrait inhĂ©rent de ce genre sous-estimĂ©. Le terme chusei shosetsu (romans mĂ©diĂ©vaux), inventĂ© par lâĂ©minent spĂ©cialiste Ichiko Teiji, tente de situer les contes Ă lâintĂ©rieur dâun continuum narratif.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « OtogizĆshi » (voir la liste des auteurs).