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Ossip Brik

Ossip Maksimovitch Brik (en russe : Осип Максимович Брик), né à Moscou le 4 janvier 1888 ( dans le calendrier grégorien) et y étant décédé le , est un écrivain de l'avant-garde russe et critique littéraire, il est l'un des plus importants théoriciens de l'école des formalistes qui s'identifie aussi comme futuriste russe.

Ossip Brik
Photo prise en 1925 dans l'appartement de Maïakovski et des Brik à Sokolniki
Assises (de gauche à droite) : Elsa Triolet, Lili Brik, R. S. Kushner, Evgeniya Pasternak, Olga Tretiakova
Debout : Maïakovski, Ossip Brik, Boris Pasternak, Serge Tretiakov, Victor Chklovski, Lev Grinkrug, Ossip Beskin, Petr Neznamov
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Осип Максимович Брик
Nationalité
Activités
Période d'activité
à partir de
Conjoint
Lili Brik (de à )

Biographie

Ossip Brik est le fils d'un riche bijoutier juif. Il suit des études de droit à l'Université de Moscou mais son intérêt se porte vite vers la littérature. Il est l'un des fondateurs de l'OPOYAZ et écrit l'une des premières études formalistes sur le son en poésie, Zvoukovye povtory (Répétitions des sons, 1917). Il s'intéresse aussi à la photographie et au cinéma. En 1918, il fait partie du Service des arts visuels du Comité populaire pour l'éducation (IZO Narkompros). Proche d'Alexandre Rodtchenko, il œuvre afin que son travail photographique soit reconnu. Il a également écrit plusieurs scénarios de films dont celui, écrit avec Ivan Novokchenov, pour un des meilleurs films muets russes ou soviétiques, Tempête sur l'Asie (ou Le Descendant de Gengis Khan), un film de 1928 réalisé par Vsevolod Poudovkine.

Le 26 mars 1912, il épouse Lili Yourievna Kagan[1] qu'il avait rencontrée alors qu'il avait dix-sept ans et elle quatorze. Le couple conclut le pacte de s'aimer « à la manière de Tchernychevski », en référence à ce penseur radical russe parmi les plus célèbres du XIXe siècle et qui a été l'un des premiers défenseurs de « mariage ouvert ».

Ossip Brik fait connaissance en 1915 de Vladimir Maïakovski et, fidèle à sa promesse, il accepte calmement les infidélités de sa femme. En effet, après avoir entendu son épouse avouer qu'elle avait eu des relations sexuelles avec le jeune poète déjà célèbre, il s'est exclamé « Comment pourriez-vous refuser quelque chose à cet homme ? ». En 1918, alors que Maïakovski et le couple Brik étaient devenus inséparables, Maïakovski a dès lors suivi les Brik dans la succession de maisons et d'appartements que ceux-ci ont occupés, formant un véritable ménage à trois.

Pour le restant de sa vie, Ossip Brik est resté le conseiller le plus fiable au poète et son prosélyte le plus fervent. Ils ont également cofondé la plus dynamique des revues d'avant-garde du début de l'ère soviétique, la LEF, qui était aussi la publication officielle du groupe du même nom, et une plate-forme pour l'art constructiviste russe. Par après, ce magazine a été rebaptisé Novy LEF.

Brik était non seulement un littéraire moderniste, mais il était fortement engagé à gauche en politique. En décembre 1918, il participe avec Vladimir Maïakovski à des discussions avec l'école du parti communiste russe (RKP (b)) du district de Viborg afin de mettre en place une organisation futuriste affiliée au parti. Baptisée Komfut, l'organisation est officiellement créée en janvier 1919, mais est rapidement dissoute à la suite de l'intervention de Lounatcharski[2]. Le , il rejoint la Tchéka, ce qui a fortement étonné un de leurs amis, Boris Pasternak, qui avait dit aux Brik que la « Tcheka était plutôt terrifiante ».

Après l'ascension de Joseph Staline au pouvoir, le régime communiste a ouvertement encouragé le réalisme socialiste exclusif et a lancé une campagne pour éradiquer toute culture perçue comme dangereuse par le Parti communiste. La plupart des artistes et des penseurs d'avant-garde ont alors souffert de la persécution et Ossip Brik n'a pas échappé à ce sort. Dans les années 1930, il gagne maigrement sa vie en écrivant des articles sur Maïakovski ainsi que des critiques de livres. Il meurt en 1945 d'une crise cardiaque alors qu'il montait les escaliers allant à son appartement situé rue Arbat à Moscou.

Ses œuvres n'ont été rééditées en Russie qu'au milieu des années 1990. Edward J. Brown résume ainsi sa carrière : « Il a peu écrit, mais ses articles sur la forme poétique […] sont de brillantes analyses formalistes du langage poétique […] et il était probablement l'interprète le plus éloquent pour exposer dans LEF les théories de la demande sociale et de la littérature de fait. Un homme d'une intelligence supérieure, il n'était apparemment pas assez fort en performances ou en principes ».

Notes et références

  1. Sa sœur Elsa a épousé l'écrivain français Louis Aragon.
  2. (en) Bengt Jangfeldt, Majakovskij and Futurism 1917-21, Stockholm, Almqvist & Wiksell International, (lire en ligne).

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