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Ordre de l'Hermine et de l'Épi

L’ordre de l’Hermine et de l’Épi est un ordre de chevalerie créé en 1448 par le duc de Bretagne François Ier (1414-1450) en rattachant l'ordre de l'Hermine, créé par Jean IV en 1381, à l'ordre de l'Épi.

Jean de Derval (Ă  droite) avec le collier de l'ordre de l'Ă©pi

Ces ordres ont été supprimés à la suite de l'intégration du duché de Bretagne dans le royaume de France en 1532.

Histoire

L'ordre de l'Hermine (1381)

En 1364, la bataille d'Auray permet au duc de Bretagne Jean IV (1339-1399), de la maison de Montfort, soutenu par le roi d'Angleterre, d'éliminer un prétendant soutenu par le roi de France, Charles de Blois.

En 1381, il fonde l'ordre de l’Hermine. Aucun document ne relate la création de l'ordre, pas plus que ne sont connus ses statuts, mais sa fondation a lieu après l'exil du duc en Angleterre (1373-1379).

La nouvelle dynastie devait défendre l'autonomie de la Bretagne et consolider son administration. C'était un instrument de politique intérieure, mais aussi de diplomatie à l’égard des autres cours.

Isabelle d'Écosse, duchesse consort de Bretagne priant avec saint François d'Assise. Livre d'heures conservé à la Bibliothèque nationale de France, Lat 1369, f.56. La duchesse est représentée portant le collier de l'ordre de l'Epi.

Les membres de l'ordre se réunissaient une fois par an dans la collégiale Saint-Michel-du-Champ à Auray (aujourd'hui chartreuse d'Auray à Brech), pour assister à une messe servie par un doyen et huit prêtres. Fait exceptionnel pour l'époque, l'Ordre acceptait les femmes (neuf cas connus) ainsi que les roturiers.

Le signe distinctif était un collier, fait de deux chaînes en or avec des agrafes stylisées par des hermines. Les deux chaînes s’attachaient par une double couronne, avec deux hermines suspendues.

L'ordre de l'Hermine et de l'Épi

Sous le règne (1442-1450) du duc François Ier, cette distinction, devenue purement honorifique, devient l'ordre de l'Hermine, dit de l'Épi[1] - [2].

Vers 1447, le duc François Ier, féru de devises et d'emblèmes, ajoute au collier de l'ordre de l'Hermine, un emblème composé d'épis de blé, qui entoure le collier[3] - [4]. Le symbole de l'épi de blé fait un lien avec la prospérité agricole de la Bretagne au XVe siècle[5].

L'association des deux est peut-être lié à la coïncidence de forme entre une queue d'hermine et un épi de blé, qui en est le double inversé.

Représentation dans les arts

Le tombeau de François II, situé dans le transept sud de la cathédrale de Nantes, présente un gisant du duc décoré d'un collier de l'Hermine et de l'Épi. De même une enluminure représente Jean de Derval portant le collier de l'épi, auquel est suspendue une hermine d'argent[3].

Dans un manuscrit du XVe siècle[6], Isabelle d’Écosse est représentée portant le collier d'épi, avec ses filles Marguerite et Marie en prière et parées toutes deux du même collier[5].

Aujourd'hui

Un ordre de l'Hermine existe depuis 1972, pour distinguer les personnalités œuvrant en faveur de la culture bretonne.

Notes et références

  1. « François 1er, Duc de Bretagne, Comte de Richemont et de Montfort » (Notice bibliographique - image), sur Catalogue général de la BnF : "Il institue l'ordre de l'Epi, dit de l'Hermine".
  2. Hippolyte Hélyot et Maximilien Bullot, Histoire des ordres monastiques, religieux et militaires, et des congregations seculieres de l'un & de l'autre sexe, Paris, chez Jean Baptiste Coignard, (lire en ligne), « Chevaliers de l'hermine et de l'épi », p. 462
  3. Christian de MĂ©rindol 1999.
  4. Michael Jones, « Servir le duc : remarques sur le rôle des hérauts à la cour de Bretagne à la fin du Moyen Âge », dans À l’ombre du Pouvoir : Les entourages princiers au Moyen Âge, Presses universitaires de Liège, (lire en ligne)
  5. Laurent Hablot (dir.), « Epi de blé - Un collier d’épis de blé », sur Base devise - emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge, Ecole Pratique des hautes Etudes (SAPRAT) (consulté le )
  6. Somme le roi (Ms. Fr. 958), Paris, Bnf, f° Fv°

Bibliographie

  • Christian de MĂ©rindol, « Le collier de l'Épi en Bretagne d’après des documents inĂ©dits conservĂ©s Ă  Besançon (fonds Chiflet) », Revue française d’hĂ©raldique et de sigillographie, vol. 66,‎ , p. 67-81
  • Christian de MĂ©rindol, « Un emblème de la maison de Bretagne d’après un dĂ©tail inĂ©dit du tombeau de François II Ă  Nantes », dans Michel Colombe et son temps. Actes du 124e Congrès national des sociĂ©tĂ©s historiques et scientifiques, « Milieu littoral et estuaires » (Actes des congrès nationaux des sociĂ©tĂ©s historiques et scientifiques), Nantes, (lire en ligne), chap. 124-4, p. 37-49.
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