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Ordensburg Vogelsang

L'Ordensburg Vogelsang est un ancien Château de l'Ordre national-socialiste situĂ©, aujourd'hui, dans le parc national de l'Eifel, en RhĂ©nanie-du-Nord-Westphalie[1]. Le domaine historique, entièrement prĂ©servĂ©, a Ă©tĂ© utilisĂ© par le Troisième Reich entre 1936 et 1939 comme centre de formation pour les futurs dirigeants du parti. Depuis le , le site est ouvert aux visiteurs. C'est l'une des plus grandes reliques architecturales du nazisme. La superficie des bâtiments est de 50 000 m2.

Ordensburg Vogelsang
Image illustrative de l’article Ordensburg Vogelsang
Maisons de camaraderie (Kameradschaftshäuser).

Pays Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Période 1935 – 2006
RĂ´le Centre de formation (1936-1945)
Camp militaire (1945-2005)
Vogelsang IP (depuis 2006)
Allégeance Deutsche Arbeitsfront (1936-1945)
PĂ©riode britannique (1945-1950)
Camp militaire belge (1950-2005)
Superficie 50 km2
Localisation
Ville Schleiden
CoordonnĂ©es 50° 35′ 12″ nord, 6° 26′ 45″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Allemagne
(Voir situation sur carte : Allemagne)
localisation

Histoire

Construction

La tour de l'Ordensburg (48 m de hauteur).

Lors de son discours, en 1933 à Bernau-lès-Berlin, Adolf Hitler a demandé que de nouvelles écoles soient construites pour les futurs jeunes dirigeants de son parti, le Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP). La tâche a été confiée à Robert Ley, le «Reichsorganisationsleiter» (littéralement: Chef de l'organisation du Reich) du NSDAP, qui a entrepris la construction et l'exploitation de quatre camps de formation, des NS-Ordensburgen (en) :

La construction de l'Ordensburg Vogelsang, situé sur la commune de Schleiden, a été financée par l'expropriation de syndicats et d'associations d'employeurs. Le contrat pour la planification des projets du Krössinsee et de Vogelsang a été confié à l'architecte Clemens Klotz (en).

La première phase du projet a Ă©tĂ© la construction du château de Vogelsang, qui, avec 1 500 ouvriers, n'a durĂ© que deux ans. Plusieurs bâtiments beaucoup plus grands Ă©taient Ă©galement prĂ©vus, comme une immense bibliothèque appelĂ©e Maison de la science (Haus des Wissens) de 100 Ă— 300 mètres, un hĂ´tel Kraft durch Freude de 2 000 lits et les plus grandes installations sportives d'Europe. La construction sur le site s'est arrĂŞtĂ©e au dĂ©but de la guerre.

Camp de formation

Le , les trois Ordensburgen furent officiellement remis Ă  Adolf Hitler et les 500 premiers Junkers (Ă©lèves-cadets) s'installèrent Ă  Vogelsang peu après, arrivant de toute l'Allemagne. La plupart d'entre eux avaient entre vingt et vingt-six ans et les conditions d'admission comprenaient une pĂ©riode de travail probatoire, une santĂ© physique parfaite, une preuve de puretĂ© raciale, une preuve de travail et de service militaire.

La vie dans l'Ordensburg était régulée selon le rythme suivant :

  • 6 h : Exercices physiques
  • 7 h : Rassemblement
  • 8 h - 10 h : Projets de groupe
  • 10 h - 12 h : Cours dans le grand auditorium
  • Après-midi : Sport
  • 17 h - 18 h 30 : Projets de groupe
  • 22 h : Extinction des feux

Le programme principal était axé sur le racisme scientifique du national-socialisme, la géopolitique et l'éducation sportive intensive. L'accent a également été mis sur la formation des pilotes, ainsi des aérodromes ont été construits dans les trois Ordensburgen. L'aérodrome de Vogelsang (en) a été construit près de Walberhof, sur la commune de Schleiden-Morsbach.

L'Ordensburg Vogelsang a également été utilisé comme vitrine pour les personnalités politiques.

  • Le terrain de sport.
    Le terrain de sport.
  • Le bassin de natation.
    Le bassin de natation.

Seconde guerre mondiale

Au début de la guerre, en , les cadets quittent le château de Vogelsang qui est alors utilisé à deux reprises pour loger des troupes, une première fois en 1940 pendant la campagne occidentale et une seconde fois en pendant la bataille des Ardennes.

Pendant la pĂ©riode intermĂ©diaire, Vogelsang a accueilli quelques classes des Ă©coles Adolf Hitler. En 1944, des jeunes de 15 et 16 ans des jeunesses hitlĂ©riennes sont venus s'entraĂ®ner sur le site.

Les raids aériens alliés ont détruit certains des bâtiments, y compris l'aile est et le gymnase.

Après la guerre

Zone d'entraînement militaire du Camp de Vogelsang.

DĂ©but 1945, le 1er bataillon du 47e RĂ©giment de la 9e (US) Division s’empare de l’Ordensburg ; après quelques mois, les Britanniques auxquels s’est joint le 21e bataillon de fusiliers belge lui succèdent et crĂ©ent une zone d'entraĂ®nement militaire alentour. Le , les Belges reprennent aux Anglais la direction du camp. Les bâtiments dĂ©truits pendant la guerre sont reconstruits, dans un premier temps par les Britanniques puis par les militaires belges. Les murs de fondation de la Maison de la science sont utilisĂ©s pour la construction de la caserne Van Dooren et les fondations d'un auditorium adjacent servent Ă  la construction d'un cinĂ©ma de 1 200 places.

Sur le site, concernant les ornements, seuls les emblèmes du Troisième Reich et les croix gammées sont enlevés.

En 1950, les forces armées belges lui donnent un nouveau nom, l'Ordensburg Vogelsang devient Camp de Vogelsang. La population allemande elle-même ne parlera plus de l'Ordensburg Vogelsang mais du Burg Vogelsang.

Au début, les gens voyaient dans le camp un obstacle pour le développement touristique de l’Eifel, même s'il fournissait le plus grand nombre d’emplois. Dans les années 1970-1980, le colonel Victor Neels - parlant couramment l'allemand - réussit à créer de bonnes relations[3] - [4]. Les Allemands l’honorent. Non seulement il reçoit la croix du mérite de l’État allemand (BundesVerdienstkreuz), mais un pont sur l’Urft porte son nom (Victor-Neels-Brücke dans le parc national de l'Eifel[5] - [6]), une mesure exceptionnelle pour un étranger vivant[7]. Sur Youtube, une video expose l'architecture du pont[8].

Reconversion

Depuis le , après que les locaux ont cessé d'être utilisés pour l'entraînement militaire, l'ancien Ordensburg s'est ouvert aux civils qui peuvent le visiter pendant la journée, on y retrouve bon nombre de sentiers de randonnée. Le nouveau complexe accueille aujourd'hui l'administration Vogelsang IP[9] du parc national de l'Eifel. Le cinéma et les autres bâtiments existent encore aujourd'hui.

En 2016, le gouvernement allemand a déclaré qu'il utiliserait certains bâtiments de Vogelsang pour loger les demandeurs d'asile migrants[10].

La restructuration en cours a demandĂ© un investissement de 57 millions EUR[11] dans un espace international, un lieu d'Ă©ducation et de culture visant notamment Ă  Ă©duquer les jeunes contre le fascisme. Une exposition permanente dans le centre de documentation sur le nazisme dĂ©peint comment les hommes et les femmes ordinaires ont Ă©tĂ© conditionnĂ©s par les nazis Ă  haĂŻr les juifs et d'autres races infĂ©rieures[12].

Bâtiments

Le domaine est divisé en plusieurs sections :

  • La zone d'entrĂ©e avec une porte et deux tours (presque terminĂ©es).
  • La Maison de la science (Haus des Wissens) (seule une partie des murs de fondation a Ă©tĂ© terminĂ©e).
  • La Maison de la CommunautĂ© (Gemeinschaftshaus) comprenant : l'Adlerhof (traduction littĂ©rale: La cour des aigles), une tour, l'aile est et l'aile ouest (achevĂ©e, partiellement dĂ©truite pendant la guerre).
  • Dix Kameradschaftshäuser (Maisons de camaraderie) pour 50 Ă©lèves chacune (achevĂ©es, partiellement dĂ©truites pendant la guerre).
  • Quatre Hundertschafthäuser (Maisons des groupes de cent) pour 100 Ă©lèves chacune (terminĂ©es).
  • La Thingplatz (de) - Théâtre en plein air lieu destinĂ© aux grands Ă©vĂ©nements (terminĂ©).
  • Des installations sportives avec tribune, gymnase et piscine couverte (terminĂ©es).
  • Le porte-flambeau (Feuermal Fackelträger) (terminĂ©).
  • La Maison des employĂ©es (terminĂ©e).
  • L'entrĂ©e.
    L'entrée.
  • Maisons des groupes de cent (Kameradschaftshäuser).
    Maisons des groupes de cent (Kameradschaftshäuser).
  • Une cour intĂ©rieure.
    Une cour intérieure.
  • Hall (Wandelhalle).
    Hall (Wandelhalle).
  • Thingplatz - Théâtre en plein air.

Art

La plupart des sculptures de Vogelsang, comme le Fackelträger (le porte-flambeau), Der deutsche Mensch (l'homme allemand), l'Adler (les aigles) ou le Sportlerrelief (les athlètes) ont été créées par Willy Meller.

La sculpture en bois Der deutsche Mensch a disparu en 1945. Les autres sculptures ont été conservées mais sont partiellement endommagées.

Après une visite d'Adolf Hitler en 1937, des piliers doriques sans aucune fonction de support ont été ajoutés à la porte d'entrée. Selon les rapports, l'initiative venait d'Hitler lui-même.

  • Bas-relief : Élève-cadet (Ordensjunker) Ă  la porte principale, de Willy Meller.
    Bas-relief : Élève-cadet (Ordensjunker) à la porte principale, de Willy Meller.
  • Bas-relief : Les athlètes de Willy Meller.
    Bas-relief : Les athlètes de Willy Meller.
  • Bas-relief : Le porte-flambeau de Willy Meller.
    Bas-relief : Le porte-flambeau de Willy Meller.

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ordensburg Vogelsang » (voir la liste des auteurs).
  1. Le camp national-socialiste « Ordensburg » Vogelsang : Un centre de formation de l'élite nazie dans les collines de l'Eifel
  2. Shirer, The Rise and Fall of the Third Reich, Simon & Schuster. pg 255-256., 1280 p.
  3. (de) Aachener Nachrichten, « Schleiden: Ein Jahrhundertzeuge erzählt: Victor Neels hat die Tore von Vogelsang geöffnet », sur Aachener Nachrichten, (consulté le )
  4. (de) F. A. Heinen, « Victor Neels wird 90: Motor der Versöhnung zwischen Deutschen und Belgiern », sur Kölner Stadt-Anzeiger, (consulté le )
  5. Hélène, « Vogelsang : une forteresse historique aux multiples facettes », sur Voyages ici et ailleurs, (consulté le )
  6. « Die Victor-Neels Brücke im Nationalpark | Das Verhältnis von Belgiern und Deutschen war nicht immer einfach. Einer, der geholfen hat die Beziehungen zu verbessern, war Colonel Victor Neels. Nach... | By Heimatflimmern | Facebook » (consulté le )
  7. Auteur Paul Vaute Historien belge et Journaliste Honoraire, « A Vogelsang, des militaires belges au milieu des fantômes de l’élite nazie », sur Le passé belge, (consulté le )
  8. « Architektouren - Victor Neels Bruecke » (consulté le )
  9. « Vogelsang IP Administration Projets », sur Vogelsang IP
  10. Simon Shuster, « Why Germany Will House Refugees at a Nazi Memorial Site », sur Time (consulté le )
  11. « Vogelsang IP Exploitations Investissements », sur Vogelsang IP
  12. Boarding school for little Hitlers opens to the public

Voir aussi

Bibliographie

Vue depuis le barrage d'Urfttal
  • Schmitz-Ehmke, Ruth: Die Ordensburg Vogelsang: Architektur – Bauplastik – Ausstattung. (Landschaftsverband Rheinland - Landeskonservator Rheinland. Arbeitsheft 41) Rheinland-Verlag, Köln. 2003. (2. veränd. und erw. Auflage)
  • Arntz, Hans-Dieter: Vogelsang - Geschichte der ehemaligen Ordensburg, Helios-Verlag, Aachen 2008, (ISBN 978-3-938208-71-7)
  • Arntz, Hans-Dieter: Ordensburg Vogelsang... im Wandel der Zeiten. Helios-Verlag, Aachen 2007, 64 S., (ISBN 978-3-938208-51-9)
  • Arntz, Hans-Dieter: Ordensburg Vogelsang 1934 – 1945, Beitrag zum Deutschland Archiv – Drittes Reich (Dokumente), Archiv Verlag Braunschweig 2009.
  • Arntz, Hans-Dieter: Ordensburg Vogelsang 1934 bis 1945 – Erziehung zur politischen FĂĽhrung im Dritten Reich. Verlag Landpresse Weilerswist, 6. Auflage, Helios Verlag Aachen 2010, (ISBN 978-3-86933-018-1)
  • Heinen, Franz A.: Vogelsang - Von der NS-Ordensburg zum TruppenĂĽbungsplatz in der Eifel. Eine kritische Dokumentation. Helios-Verlag, Aachen. 2005. (3. Auflage) (ISBN 3-933608-46-5)
  • Heinen, Franz A.: Vogelsang. Im Herzen des Nationalparks Eifel. Ein Begleitheft durch die ehemalige "NS-Ordensburg. Gaasterland Verlag. DĂĽsseldorf. 2006. (ISBN 3-935873-11-5). 48 S.
  • Herzog, Monika: ArchitekturfĂĽhrer Vogelsang. Ein Rundgang durch die historische Anlage im Nationalpark Eifel. Edition B, Köln 2007. (ISBN 978-3-9807179-0-8).
  • Kuffner, Alexander: ZeitreisefĂĽhrer. Eifel 1933–1945. Helios-Verlag, Aachen 2007, (ISBN 978-3-938208-42-7).

Articles connexes

Liens externes

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