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Oppidum du Castellan

L'oppidum du Castellan est un oppidum (lieu de refuge public, caractéristique de la civilisation celtique) situé sur la commune d'Istres (Bouches-du-Rhône), dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur en France.

Oppidum du Castellan
Image illustrative de l’article Oppidum du Castellan
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Bouches-du-RhĂ´ne
Istres
CoordonnĂ©es 43° 30â€?nbsp;46â€?nbsp;nord, 4° 59â€?nbsp;17â€?nbsp;est
Altitude 40,7 m
Superficie 0,050 0 ha
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Oppidum du Castellan
Oppidum du Castellan
GĂ©olocalisation sur la carte : Bouches-du-RhĂ´ne
(Voir situation sur carte : Bouches-du-RhĂ´ne)
Oppidum du Castellan
Oppidum du Castellan

L'oppidum est perchĂ© sur un promontoire rocheux qui avance en le dominant du haut de ses 40,7 m l'Ă©tang de l'Olivier, sur sa rive sud. Il fut occupĂ© du VIe siècle au Ier siècle. Le plateau fait environ 300 mètres de long sur 130 de large.

Historique des recherches

Joseph Thoret entreprend en 1937 les premières fouilles d'un abri sur le flanc de l'oppidum. En 1948, des membres de l'Association des amis du vieil Istres entreprennent de nouvelles recherches, conduites par Eugène Aquaron. Malheureusement, pour la plupart, les structures alors mises au jour sont aujourd'hui dĂ©truites. Ils dĂ©couvrent aussi au pied de l'oppidum une villa gallo-romaine dite « villa de Sainte-Catherine Â», datĂ©e du Ier siècle apr. J.-C. Son mobilier est composĂ© de murs peints, de gobelets et de monnaie de Vespasien. Un escalier aujourd'hui disparu se trouve Ă  proximitĂ© ainsi que des dĂ©bris de cuisine. Les fouilles se poursuivent en 1950, par Amar en 1977, et Marty en 2000.

GĂ©ologie

Sur un terrain de craie et de grès vert, éperon rocheux en safre, composée de molasse coquillière. Sur les escarpements, on peut observer des couches, superposant les argiles marneuses et macignos dépendant de la formation du terrain à lignite qui occupe les sommets[1].

Mobilier

On y a trouvĂ© des pĂ©pins de raisins carbonisĂ©s[2]et de la cĂ©ramique Ă©olienne, grise Ă  dĂ©cor ondĂ©, ionienne Ă  pâte tendre rosâtre avec bandes circulaires, de couleurs rouge-brun, peut ĂŞtre de fabrication marseillaise, dĂ©bris d'amphores Ă  pâte micacĂ©e marseillaise, campanienne, portant un graffite grec : « ..A o Y...MAPI », et sur le pied : « A Â» (l'« o Â» minuscule ne dĂ©passant pas le milieu de la ligne vers le bas ; grande patère d'Arezzo, incomplète portant deux cachets rectangulaires : « L. Â» « Titi Â».

La plaque de cuisson en argile du IIe siècle, au décor à motifs complexes et à utilisation domestique, avérée par son usure. Y figure des dessins géométriques, double cadre rectangulaire cloisonné par deux lignes obliques qui se croisent au centre. Imprimé dans l'argile crue à l'aide d'une cordelette tendue, le dessin est complété par d'autres motifs sur son pourtour, aux angles et au centre du foyer, anneaux, plats et clefs en forme de pitons recourbés, exécutés par l'impression d'objets métalliques[3].

L�a href="Art_rupestre.html" title="Art rupestre">inscription rupestre de l'oppidum du Castellan est une inscription gallo-grecque, de langue gauloise et utilisant l'alphabet grec, profondément gravée (3 à 4 cm) sur une paroi rocheuse à 2,40 mètres du sol. Les lettres mesurent près de 20 centimètres de haut.

On note que le « M Â» est ligaturĂ© au « A Â» Ă  barrette brisĂ©e. Cette inscription date probablement du IIe –â€?/span>Ier siècle av. J.-C..

L'inscription rupestre de l'oppidum du Castellan.

L'inscription est : « ΜΑΤΡΟΝ »[4]. Sa traduction, effectuée par Pierre-Yves Lambert en 2003, est : « Appartenant aux mères ».

On reconnaît ici le mot gaulois matron. Il s'agit d'un génitif pluriel du gaulois matir, la mère. Le caractère monumental de l'inscription invite à privilégier l'idée qu'il s'agit d'une dédicace faite à des déesses mères[5]. Cette fouille au pied du rocher fut poussée jusqu'au sol de galets sur une longueur de 4 mètres et 2,2 m de profondeur, n'a pas donné de débris de poterie[6].

Muraille

Quelques vestiges de la fortification du Ier siècle av. J.-C. sont encore visibles au nord et nord-est, c'est un rempart-terrasse (M2) dont la datation est fournie par le mobilier pris dans le remblai de la construction. Il a pu être dégagé sur une longueur de 9,2 m. En hauteur il est conservé à l'ouest à 1,6 m. Le mur se poursuit plus à l'est, attesté par la présence de blocs identiques. La première assise est formée de blocs grossièrement équarris d'une longueur de 1,5 m. Les pierres de cet édifice furent extraites sur place. Elles sont en calcirudite jaunâtre, vindobonienne, riche en débris coquilliers et contenant de rares esquilles d'ossements de vertébrés.

Habitations

Des habitations gauloises du VIe siècle av. J.-C. ont été mises au jour. La Société des amis du vieil Istres a dégagé une case à abside avec un trou de poteau central, et a découvert de la céramique éolienne, grise à décor ondé à profusion, ionienne à pâte tendre rosâtre, avec des bandes circulaires d'un rouge-brun, pouvant éventuellement être d'origine marseillaise, campanienne et portant un graffite grec.

L'habitation avec certains aménagements (four à pain, foyer en U), et dans cette même habitation, la plaque de cuisson en argile, aux décors à motifs complexes, sont datées du IIe siècle.

Notes et références

  1. M.P.M.Roux, Répertoire des travaux de la Société de statistique de Marseille, t.III, 1839, p.107-109.
  2. Revue Archéologique de l'Est et du Centre-Est, vol.32-33 , Éd. R.A.E., 1981.
  3. Jean Chausserie-Laprée, Martigues, terre gauloise, p.167.
  4. Michel Lejeune, Inscription du Castellan, EC 25, 1988, p.99-101.
  5. « Inscription rupestre de l'Oppidum du Castellan »
  6. Fernand Benoit, Gallia, vol. 12, 12-2, 1954, p.433.

Voir aussi

Bibliographie

  • « XIIe circonscription Â», in Gallia, 8, 1950, p. 123 (lire en ligne).
  • Michel Lejeune, « ComplĂ©ments gallo-grecs Â», in Études celtiques, 25 (1988), p. 99-101.
  • FrĂ©dĂ©ric Marty, « L'habitat de hauteur du Castellan Ă  Istres (B. d. R.) , Ă©tude des collections anciennes et recherches rĂ©centes Â», in Documents d'archĂ©ologie mĂ©ridionale, 25, 2002 (lire en ligne).
  • Eugène Aquaron, « Le Castellan, fouilles de 1948-1949 Â», in Bulletin des amis du vieil Istres, bulletin n°2.
  • Jean Chausserie-LaprĂ©e, Martigues,terre gauloise, Éd. Errance, Paris-Martigues, 2005, p.167 et 199 (ISBN 2877722929).
  • Fernand Benoit, « Oppidum du Castellan Â», in Gallia, photographies du docteur Beaucaire, vol.12, 12-2, 1954, p.433.
  • Fernand Benoit, Recherche sur l'hellĂ©nisation du Midi de la Gaule, Éd. Ophrys, 1965, 335 p.
  • Antonio Gonzales, Jean-Yves Guillaumin, « Autour des “Libri coloniarumâ€? Institut des Sciences et Techniques de l'AntiquitĂ© Â», in Articles du colloque international de Besançon, 16-18 octobre 2003, Éd. Presses universitaires de Franche-ComtĂ©, 2006, 161 p.
  • ArchĂ©ologia, n°79-84, 1983.
  • Revue archĂ©ologique de Narbonnaise, vol. 35, 2002, Éd. CNRS, 402 p.
  • Michel Feugère, L'Écriture dans la sociĂ©tĂ© gallo-romaine, Éd. CNRS, 2004, 386 p.
  • Alain Daubigney, ArchĂ©ologie et rapports sociaux en Gaule, Éd. CNRS, Ă©d. Presses universitaires de Franche-ComtĂ©, p.212.
  • Joseph Vendryes, « Ă‰tudes celtiques Â», vol 34, in Belles-Lettres, 1988, p. 97.
  • Collectif, « Le culte des citĂ©s phocĂ©ennes Â», in Actes du Colloque International, Aix-en-Provence, 4-5 juin 1999, Édisud, 2000-2002.

Articles connexes

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