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Opération Werwolf I

L'opération Werwolf I est une opération de lutte contre les partisans polonais établis dans le district de Zamość. Cette opération se déroule en dans le cadre de l'Action Zamość, projet expérimental de colonisation germanique initié par Odilo Globocnik dans le district de Lublin. Cette opération de contre-guérilla est menée sur ordre de son supérieur, Heinrich Himmler. Cette opération constitue le premier volet d'une opération de plus vaste ampleur, l'opération Werwolf.

Préparation

Contexte

Depuis le début de l'année 1943, les actions des résistants dans toute l'Europe occupée obligent les responsables allemands à mener une politique centralisée de lutte contre la résistance à l'échelle de l'ensemble des territoires qu'ils occupent. Ainsi, Erich von dem Bach est nommé responsable de cette politique de répression[1].

L'opĂ©ration se prĂ©pare alors que la rĂ©sistance polonaise dans le district de Zamość, de plus en plus organisĂ©e, dĂ©montre une efficacitĂ© renforcĂ©e dans la lutte contre l'occupant[2]; en effet, durant les mois de et d', les Allemands recensent près de 2 000 actions violentes dirigĂ©es contre eux; la multiplication de ces actions poussant les responsables allemands des projets coloniaux Ă  cĂ©der Ă  la panique, tandis qu'Odilo Globocnik multiplie les dĂ©monstrations de force dirigĂ©es contre la population polonaise[3].

Planification

La planification militaire allemande définit la commune d'Alexandrow, au centre de la zone soustraite à l'autorité de l'occupant, comme objectif à cette opération[4].

Cette opération est conçue afin de vider de sa population polonaise les territoires situés au Sud du cercle de Zamość pour la remplacer par des Ukrainiens, en nombre significatif dans la région[1].

Axée sur la reconquête des territoires soustraits à l'autorité de l'occupant, l'opération vise avant tout à permettre la mise en place de villages armés, points d'appui pour la sécurisation du territoire[5].

Opérations

Unités engagées

Pour cette action, Globocnik dĂ©ploie des effectifs importants. En effet, la SS aligne une force de 10 000 hommes, membres des forces de police et de gendarmerie du district de Lublin, renforcĂ©s par six bataillon de police motorisĂ©e et deux bataillons de la division SS Galizien[4].

Opérations

La zone destinée à être sécurisée est d'abord attaquée par l'artillerie et l'aviation. Cette préparation effectuée, les unités progressent bruyamment en direction de l'objectif désigné, chassant, terrorisant, capturant systématiquement les civils rencontrés et, parfois, les exécutant sommairement[4].

Issue

Échec militaire

L'opération, en dépit de ses indéniables résultats tactiques, se révèle un échec stratégique. En effet, dès la fin du mois de , un mois après la fin de la seconde action de lutte contre les partisans du district, une opération est lancée contre les installations allemandes à Bukowina[6].

Bilan humain

Au cours de cette opĂ©ration, 32 000 personnes sont Ă©vacuĂ©es du district et connaissent des sorts divers : une bonne partie des civils polonais Ă©vacuĂ©s sont envoyĂ©es dans le Reich pour y travailler[7], souvent employĂ©e dans les fermes allemandes[8], 87 sont promis Ă  un processus de regermanisation, et 3 000 personnes, inaptes au travail, sont dĂ©portĂ©es Ă  Auschwitz[7].

Ces personnes, capturĂ©es, sont pour la plupart internĂ©es au camp d'accueil de Zamość[4], pour y subir une sĂ©lection raciale approfondie[9]. Parmi les 36 389 personnes retenues dans les camps de transit, les experts raciaux de la SS recensent 264 personnes immĂ©diatement germanisables, 29 214 dĂ©clarĂ©s aptes au travail obligatoire, soit dans en Pologne, soit dans le Reich, 24 « Tsiganes » promis Ă  l'extermination et 4 454 enfants, promis soit Ă  l'internat, soit Ă  l'extermination Ă  Majdanek ; parmi ces enfants, la moitiĂ©, restituĂ©e aux autoritĂ©s polonaises, ont subi des mauvais traitements ou ont servi de cobayes pour des expĂ©riences scientifiques[8].

De plus, le , des enfants envoyĂ©s Ă  Majdanek sont exterminĂ©s, tandis que leurs mères sont envoyĂ©es en camp de travail[10]; environ 6 000 enfants de 5 Ă  14 ans, estimĂ©s racialement aptes, sont sĂ©parĂ©s du groupes, envoyĂ©s dans le Reich afin d'ĂŞtre soumis Ă  de nouveaux tests puis confiĂ©s Ă  des foyers ou des familles d'accueil, pour ĂŞtre adoptĂ©s[11].

À la fin de la guerre, seuls certains, parmi les plus âgés, rentrent en Pologne, la plupart sont restés en Allemagne, ignorants de leur véritable origine[12].

Conséquences politiques

Cette action massive de représailles n'est connue des services du gouverneur général Hans Frank que le [4]. Sitôt la nouvelle connue, celui-ci proteste par écrit auprès de Hitler, mais en vain[4].

De plus, cette opération de grande ampleur remet durablement en cause les projets coloniaux, les fermes destinés aux colons Volksdeutsche étant abandonnés, tandis que les environs sont rendus peu sûrs[4].

Notes et références

Notes

    Références

    Bibliographie

    • Chistian Baechler, Guerre et extermination Ă  l'Est : Hitler et la conquĂŞte de l'espace vital. 1933-1945, Paris, Tallandier, , 524 p. (ISBN 978-2-84734-906-1) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • Édouard Conte et Cornelia Essner, La QuĂŞte de la race : Une anthropologie du nazisme, Paris, Hachette, , 451 p. (ISBN 978-2-01-017992-1) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • Christian Ingrao, Les Chasseurs noirs : La brigade Dirlewanger, Paris, Perrin, , 284 p. (ISBN 978-2-262-03067-4)Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • Christian Ingrao, La promesse de l'Est : EspĂ©rance nazie et gĂ©nocide. 1939-1943, Paris, Seuil, , 464 p. (ISBN 978-2-02-133296-4) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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