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Opération Black Tulip

On appelle OpĂ©ration Black Tulip une mesure du gouvernement nĂ©erlandais qui a suivi de peu la Seconde Guerre mondiale et qui visait Ă  expulser des Pays-Bas les Allemands qui y habitaient. Elle commença le , par dĂ©cision du gouvernement et fut menĂ©e par le ministre de la Justice Hans Kolfschoten. Le but Ă©tait de chasser environ 25 000 Allemands, dont la plupart habitaient lĂ  depuis longtemps avant la guerre et y avaient leur famille.

Une famille déplacée en Allemagne de l’Ouest en 1948

Après la Seconde Guerre mondiale, il existait aux Pays-Bas un immense besoin de vengeance contre l'Allemagne et les Allemands. On pensait à des indemnisations financières et à des annexions de territoires allemands, mais l'idée vint aussi d'expulser les Allemands qui habitaient le pays. À l'été 1945, le ministre Kolfschoten publia une note suivant laquelle les Reichsdeutsche (mais non les Volksdeutsche) devaient retourner là d'où ils venaient. Parmi ces Reichsdeutsche, il y en avait un grand nombre qui s'étaient établis aux Pays-Bas dans les années 1920 et y avaient fondé une famille.

Le plan fut tout de suite l'objet de critiques de la part des Alliés et de l'Église catholique. Selon cette dernière, une telle expulsion contrevenait directement à la notion chrétienne d'amour du prochain. Le gouvernement néerlandais ne s'arrêta guère à ces critiques et voulut commencer les expulsions. En riposte, les Britanniques commencèrent à renvoyer aux Pays-Bas les Néerlandais qui résidaient dans leur zone d'occupation en Allemagne. Quand, à l'intérieur du pays, on se mit aussi à condamner de plus en plus l'opération, il fut décidé que seuls seraient expulsés les Allemands qui s'étaient montrés favorables à l'Allemagne au cours de la guerre. L'opposition intérieure était menée surtout par Christine Wttewaall van Stoetwegen, alors députée de la Christelijk-Historische Unie à la chambre basse, et par le cardinal De Jong.

Ă€ la fin de l'Ă©tĂ© 1946, le nouveau ministre de Justice, Van Maarseveen, fit savoir qu'il y avait encore 17 000 personnes Ă  expulser et, le , les expulsions commencèrent officiellement. Les Allemands furent conduits dans des camps au voisinage de la frontière allemande dont le plus grand Ă©tait celui de MariĂ«nbosch tout près de Nimègue. Ă€ la fin de 1948, les camps furent fermĂ©s et Ă  partir de 1950 les expulsions cessèrent. Le , l'Ă©tat de guerre avec l'Allemagne prit fin et les Allemands ne furent plus considĂ©rĂ©s comme des ennemis de l'État. Au total 3 691 Reichsdeutsche (soit 15 % de tous les Allemands des Pays-Bas) avaient Ă©tĂ© touchĂ©s par cette expulsion.

Populations touchées

L'opération ne concerna pas seulement les quelques personnes qui avaient collaboré, voire adhéré au NSDAP : on expulsa aussi de nombreux innocents et jusqu’à des survivants juifs de l'Holocauste qui avaient cherché refuge aux Pays-Bas. Furent chassés aussi plusieurs travailleurs étrangers et des femmes de ménage[1].

But recherché

Selon Angela Boone, spécialiste d’anthropologie culturelle et chercheuse indépendante, ce que cherchait le gouvernement néerlandais par cette opération n’était pas de punir ceux qui avaient collaboré avec le nazisme ou les criminels de guerre mais d’abord d'expulser des Pays-Bas tous les Allemands et les Autrichiens ainsi que leurs familles et de confisquer leurs biens[1].

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Notes et références

  1. (de) Marlene Nowotny, « Die Vertreibung der „Deutschen“ », sur science.orf.at, (consulté le ).
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