Oengus
Dans la mythologie celtique irlandaise, Ăengus (ou Aengus, ou Mac Ăc), /'oi:nÎłus/, est une divinitĂ© solaire[1], fils du dieu cĂ©leste Dagda. Son nom signifie «choix unique » et Mac Ăc, « fils jeune ».
Ăengus est lâun des fils d'Ăed Dagda. Son nom conserve la dĂ©signation indo-europĂ©enne du « fluide vital » *H2eyu- de laquelle est issu le nom du « jeune » (*yu-H1Ă©n-, dâoĂč Gl. iouinc-, Ga. ieuianc, Br. yaouank, apparentĂ© Ă grec aiĂŽn, latin aevum, sanskrit vĂ©dique Äyu-). Mac Ăc est parallĂšle pour son premier Ă©lĂ©ment Ă Bt. Mabon, Gl. Maponos le Fils par excellence. Ses deux frĂšres Ăed « Feu » et Cermat MilbĂ©l « Bouche-de-Miel » sont deux auxiliaires rituels d'Ăed Dagda "Feu dieu-Bon".
Mythologie
Naissance et aspect
Ăengus est le fils naturel de Dagda, « le dieu bon », et de Boand, « la donneuse de vaches » (un surnom de lâAurore-riviĂšre celeste). Le rĂ©cit intitulĂ© La Courtise d'Etain raconte la naissance du jeune dieu. Il a Ă©tĂ© procrĂ©Ă© et il est nĂ© le mĂȘme jour. Le Dagda avait dupĂ© lâĂ©poux de Boand, Elcmar pour enlever celle-ci. Dagda « lâenvoya Ă de longues errances de sorte que neuf mois s'Ă©coulĂšrent comme s'ils fussent un jour, car il avait dit qu'il reviendrait entre le jour et la nuit[2]. » Selon Françoise Le Roux, Oengus est ainsi « le fils de la clartĂ© primordiale et du dieu cĂ©leste[3] » et Philippe JouĂ«t voit dans ce rĂ©cit un Ă©pisode de la religion de l'AnnĂ©e et de la cosmologie indo-europĂ©ennes.
Selon la coutume du fosterage, Ăengus est Ă©levĂ© par Midir, un frĂšre de son pĂšre. Il a une fille nommĂ©e Curcog.
On le dĂ©crit dâune grande beautĂ©, toujours accompagnĂ© de quatre oiseaux. Dans son sommeil, il sâĂ©prend de Caer Ibormaith, dont le pĂšre, Ethal, refuse de lui donner la main. Ăengus le contraint Ă lui dire oĂč elle se cache, il la dĂ©couvre nageant sur un lac, sous lâaspect dâun cygne au milieu de cent cinquante volatiles. Le jour de Samain, il se transforme lui aussi et va chercher la jeune fille. Il est le pĂšre adoptif de Diarmuid Ua Duibhne. En tant que divinitĂ© solaire, il est comparable Ă l'Apollon hyperborĂ©en de la mythologie grecque.
Renouvellement du temps
Il sâempare par ruse de la demeure de son pĂšre, le Brug na Boinne : il en demande la propriĂ©tĂ© symbolique pour un jour et une nuit. Mais dans le domaine celtique, un jour et une nuit reprĂ©sentent lâĂ©ternitĂ©, il en devient donc le propriĂ©taire attitrĂ©. Le temps et lâĂ©ternitĂ© sont sous sa responsabilitĂ©.
La Courtise d'Etain rapporte un autre triomphe d'Ăengus dans le Sidh souterrain, lâAutre Monde de la mythologie celtique, Ă lâinsu dâElcmar souverain nocturne. Ce dernier lui cĂšde la royautĂ© Ă©galement pour un jour et une nuit, donc pour lâĂ©ternitĂ©.
Textes mythologiques
- Tochmarc ĂtaĂne (La Courtise d'Etain)
- Aisling Ăenguso (Le RĂȘve d'Oengus)
- Toruigheacht Dhiarmada Agus GhrĂĄinne (La Poursuite de Diarmuid et GrĂĄinne)
Compléments
Notes
- Philippe JouĂ«t, LâAurore celtique dans la mythologie, l'Ă©popĂ©e et les traditions, Yoran embanner, Fouesnant, 2007, (ISBN 978-2-914855-33-4)
- Philippe Jouët, op. cit., p. 217
- Françoise Le Roux, Celticum XV, p. 374
Sources et bibliographie