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Observatoire de Green Bank

L'observatoire de Green Bank est connu essentiellement pour hĂ©berger le Green Bank Telescope (GBT) qui est le plus grand radiotĂ©lescope orientable du monde. Ses Ă©quipements font partie du rĂ©seau du National Radio Astronomy Observatory (NRAO) et se situe Ă  Green Bank en Virginie-Occidentale aux États-Unis. L'observatoire est installĂ© au centre de la zone de silence radio amĂ©ricaine (United States National Radio Quiet Zone), un rectangle de plus de 33 000 km2 oĂą sont bannies ou sĂ©vèrement limitĂ©es les transmissions radio.

Observatoire de Green Bank
L'antenne de 100 m du GBT.
Caractéristiques
Propriétaire
Organisation
Opérateur
National Radio Astronomy Observatory, Green Bank Observatory (en)
Type
Construction
Ouverture
DĂ©dicace
Altitude
800 m
Climat
?
Temps d'observation disponible
365 nuits par an
Lieu
Adresse
Coordonnées
38° 25′ 59″ N, 79° 50′ 23″ O
Site web
TĂ©lescopes
GBT
radiotélescope grégorien désaxé, 100 m
GBI
Interféromètre radio, 3×26 m
43 m
radiotélescope équatorial
GBSRBS
Spectromètre radio solaire, 13,7 m
20 m
Forty Foot
pédagogique
Carte

Le GBT

La construction du tĂ©lescope fut dĂ©cidĂ©e après l'effondrement de son prĂ©dĂ©cesseur, une parabole de 90 m, le , dĂ» Ă  la perte d'un gousset primordial dans l'assemblage des poutrelles en caisson[1]. Construit entre 1991 et 2002, il reçut sa première lumière le . Il est plus prĂ©cisĂ©ment nommĂ© tĂ©lescope Robert C. Byrd de Green Bank en hommage au sĂ©nateur Robert Byrd.

La surface collectrice de 7 854 m2 mesure 100 par 110 mètres et est composĂ©e de 2 004 panneaux Ă©lĂ©mentaires ajustĂ©s activement par 2 209 actionneurs indĂ©pendants. Ces panneaux en aluminium sont façonnĂ©s avec une prĂ©cision de ~75 µm RMS. Les mĂ©canismes d'ajustement permettent de corriger les dĂ©formations mĂ©caniques dues Ă  la gravitĂ© lors des changements d'orientation du tĂ©lescope. Sans cette « surface active Â», il serait impossible au GBT de travailler prĂ©cisĂ©ment dans les frĂ©quences supĂ©rieures Ă  GHz, il peut ĂŞtre utilisĂ© thĂ©oriquement jusqu'Ă  100 GHz.

Sa structure est inhabituelle dans le sens où le miroir n'a pas une forme symétrique mais est une section de paraboloïde qui n'inclut pas l'axe du foyer. La position désaxée des récepteurs aux foyers permet à leur support de ne pas être dans le champ d'observation, évitant ainsi les problèmes de réflexion et de diffraction parasites.

Au foyer primaire de l'antenne se trouve un cornet d'alimentation rĂ©tractable, et derrière lui se tient le rĂ©flecteur secondaire de m constituant ainsi une monture grĂ©gorienne. Au foyer secondaire (grĂ©gorien) se trouvent huit cornets de plus grande prĂ©cision, montĂ©s sur une tourelle rotative. Les frĂ©quences exploitĂ©es vont de 290 MHz Ă  49,8 GHz[2]. Depuis septembre 2006, un instrument Ă  90 GHz nommĂ© MUSTANG (Multiplexed SQUID/TES Array for Ninety Gigahertz) est testĂ© : c'est la plus haute frĂ©quence observĂ©e Ă  ce jour sur le GBT et le premier imageur Ă  pixel[3] - [4].

À terme, le télescope doit être équipé d'un système laser pointant sur les panneaux du réflecteur primaire afin de mesurer et de compenser précisément les distorsions dues à la gravité, au vent, à la dilatation, etc.[5].

Le GBI

Cornet primaire devant le réflecteur secondaire.

Le GBI est un ancien interfĂ©romètre de la NRAO. Il Ă©tait composĂ© de trois antennes de 26 m (85 pieds), nommĂ©es 85-1, 85-2 et 85-3.

Le télescope 85-1, construit en 1958 et opérationnel en 1959, fut un des pionniers de l'astronomie radio au NRAO. Il est également nommé télescope Howard E. Tatel en hommage à son concepteur décédé en 1957. Cet ingénieur de chez Blaw-Knox eut l'idée de monter les deux axes du télescope sur des roues de grand diamètre pour améliorer la précision du pointage. Il servit notamment dans le cadre du projet Ozma, étudia les températures de la Lune et de Vénus et observa la ceinture de radiations de Jupiter[6].

En 1964, la mise en service du tĂ©lescope 85-2 permit de fonctionner en interfĂ©romètre avec une longueur de base maximale de 2 400 m. Il testa les techniques de synthèse d'ouverture jusqu'en 1978. Il servit ensuite Ă  l'astromĂ©trie pour l'USNO jusqu'en 1988[7].

Le 85-3 fut mis en service en 1989, augmentant la puissance de l'interféromètre, il fut alors le prototype précurseur du VLA. Cet instrument fit les premières observations radio confirmant la déviation des ondes prédites par la relativité générale[6]. Les télescopes fonctionnèrent sous l'égide de l'USNO jusqu'en 1996, dans les domaines de la géodésie VLBI, l'observation des pulsars et des binaires X[7].

Depuis, la NASA a repris le financement des activités de ces télescopes et utilise le 85-3 pour l'observation continue des pulsars (il en suit 35 par jour)[8]. Les antennes 85-1 et 85-2 sont en attente d'un nouveau programme d'observations depuis 2000.

Les autres télescopes

Le radiotélescope Reber.

Le tĂ©lescope de 43 m est le plus grand radiotĂ©lescope sur monture Ă©quatoriale du monde. Il est essentiellement utilisĂ© pour Ă©tudier les turbulences de l'ionosphère terrestre en configuration bistatique avec l'observatoire de Millstone Hill du MIT[9].

Le GBSRBS (Green Bank Solar Radio Burst Spectrometer) est destiné à l'observation des sursauts radio solaires, ce que sa situation en zone de silence radio permet[10]. Accessoirement, la NASA l'utilise pour le suivi des satellites d'interférométrie à très longue base spatiale[11].

Le tĂ©lescope de 20 m construit en 1994, fait partie du rĂ©seau de gĂ©odĂ©sie VLBI de la NASA[12].

Le Forty Foot Telescope fut construit au début des années 1960 pour l'étude de la variabilité des sources radio. On suppose qu'il fut le premier radiotélescope entièrement automatisé. Après avoir été inexploité pendant près de deux décennies, il est remis en service en tant qu'outil pédagogique ouvert aux étudiants et aux amateurs[13].

Le site conserve Ă©galement des instruments de radioastronomie historiques :

DĂ©couvertes notables

En 1968, le GBI découvrit le jeune pulsar du Crabe (PSR B0531+21).

En 2002, le GBT découvrit trois pulsars milliseconde insoupçonnés dans l'amas globulaire M62 pourtant largement étudié[14].

En 2006, il dĂ©couvrit le pulsar le plus rapide jamais observĂ© : PSR J1748-2446ad tournant Ă  716 tours par seconde[15], la superbulle d'Ophiuchus qui s'Ă©chappe de la voie lactĂ©e Ă  23 000 al du Soleil[16] et un champ magnĂ©tique hĂ©licoĂŻdal dans le nuage molĂ©culaire de la nĂ©buleuse d'Orion[17].

Références

  1. (en + es) « 300Foot Telescope Collapse », NRAO (consultĂ© le )
  2. (en) Toney Minter, « The Proposer’s Guide for the Green Bank Telescope » [PDF], NRAO, (consulté le )
  3. (en) « GBT First Light at 3mm », NRAO, (consulté le )
  4. (en) « MUSTANG The Instrument », UPenn, (consulté le )
  5. (en) David H. Parker, « The Green Bank Telescope Laser Metrology R&D Project: A Review and Bibliography », NRAO, (consulté le )
  6. (en) « The Tatel Telescope », NRAO (consulté le )
  7. (en) « NRAO-GBI previous operations », NRAO (consulté le )
  8. (en) « The Green Bank Interferometer (GBI) », NRAO (consulté le )
  9. (en) « Bistatic Radar Observations of the Ionosphere with the 43 Meter (140 Foot) Telescope », NRAO (consulté le )
  10. (en) « Green Bank Solar Radio Burst Spectrometer », NRAO (consulté le )
  11. (en) « Orbiting VLBI Tracking Station », NRAO (consulté le )
  12. (en) « Green Bank 20-meter telescope », NRAO (consulté le )
  13. (en) « http://www.gb.nrao.edu/epo/forty.shtml », NRAO (consulté le )
  14. (en) « Newly Commissioned Green Bank Telescope Bags New Pulsars », NRAO, (consulté le )
  15. Noémi Mercier, « Un nouveau pulsar brise un record de vitesse », CyberSciences, (consulté le )
  16. (en) F.J. Lockman, Y. Pidopryhora, J.C. Shields, « Gigantic Superbubble Discovered in the Inner Milky Way » [PDF], Newsletter NRAO (consulté le )
  17. (en) Robert Sanders, « Astronomers Find Magnetic Slinky In Constellation Of Orion », UC Berkeley, (consulté le )

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

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